Chapitre 3 : Inconnu

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- Au fait comment tu t'appelles? lui demandais-je

Ca faisait un moment que je me posais la question.

- Je ne m'appelle pas. En fait, fais comme si je
n'existais pas. Je suis... un inconnu.

Un inconnu ? Mon inconnu. Je demeurais vexée mais au fond cette idée me plaisait. Mon inconnu.

- Et toi ? Me demanda-t-il.

- Je m'appelle Adèle, souris-je.

J'aimais mon prénom, et pour une raison que j'ignore. Il etait doux. Je n'avais pas envie de le lui cacher. Je crois que... j'avais envie qu'il m'appelle par mon prénom.

Il alla dehors avec le sac. Que faisait il ? Je le suivais. La douleur était toujours présente mais moins intense. Je ne pouvais que bouger mon pied de bas en haut ou de haut en bas, et aller sur les côtés m'était impossible. C'etait deja super pour une attelle en bois improvisée.

Il sortit de son sac une grande toile, et quelque chose qui semblait être un sac de couchage. Il étala la toile sur le sol et deposa le sac par dessus. Il n'allait quand meme pas dormir là ? Dehors ? Je n'osais pas protester, j'etais sure qu'il me dirait de me meler de ce qui me regarde.

- Qu'est ce que tu regardes ? Cracha t-il

Je ne croyais pas si bien dire.

Je sortis cependant de la petite maisonnette, et entrepris d'en faire le tour. Je voulais voir à quoi elle ressemblait de l'extérieur.

Elle était comme les petits chalets dans les magazines mais sans la cheminée.
Elle était faite de planche de bois, et le toit l'etait lui aussi. Elle était toute simple mais elle avait un charme monstrueux. Du lierre commençait à grimper le long de ses murs. C'etait vraiment magnifique.

Je crois que j'ai toujours rêvé d'un endroit comme celui ci : petit, magnifique, et surtout, perdu dans la forêt. Sans voisin, sans le bruit des voitures, sans rien d'autre que les arbres et le bruit des animaux sauvages. C'etait comme si j'etais dans un rêve. Tout était parfait. Enfin, si on met de côté le mauvais caractère de mon Inconnu.

Je levais la tête et observis le ciel bleu. Je me sentais detendue a cet instant, j'en oubliais presque tous mes problèmes, et la situation dramatique dans laquelle j'étais.

Je decidais de m'allonger dans l'herbe. 
Mais lorsque ma tête toucha le sol, je fus prise d'une terrible douleur. J'hurlais. J'etais devenue si fragile. Je touchais ma tempe, et verifiais ma main : il y avait du sang.

J'entendis quelqu'un souffler et mon Inconnu vint à moi. Il s'agenouilla et inspectait mon front. Puis il souffla à nouveau et parti.
Il revint quelques secondes plus tard avec un gant de toilette humide. Il le frottait lentement contre mon front et decrivait des petits cercles. Il était concentré sur ce qu'il faisait. Il se mordait légèrement la lèvre inferieur.

Puis il ferma les yeux un instant. Il paraissait heureux et calme.

Mais lorsqu'il les rouvrit, son masque froid et méchant réapparu. Je ne pu cacher ma déception.
Il parti, me laissant planter là.
J'avoue que ses gestes m'ont totalement fait oublier la douleur.
Lorsque j'entrais dans la petite maison, je remarquais le bol de tomates sur la table. J'avais complètement oublié de le manger tout a l'heure. Je m'emparais alors de la fourchette et piquais dans la premiere tomate. Je la portais alors a mes lèvres et mâchais lentement.

***

Lorsque la nuit fut tombée, je gagna mon lit. Je ne comptais pas me coucher tard de toutes façons, ma journée n'avait pas été passionnante mais j'etais quand meme épuisée.

Dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant