Chapitre 4 : une nuit...ou deux

62 15 24
                                    

10 minutes. 10 minutes que je tournais en rond dans cette maison. Je cherchais désespérément une solution.
Et je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. J'avais complètement perdu la notion du temps. Tout semblait différent ici. Et si je dormais sur la table ? Je m'approchais de la table et tentais de m'installer. C'était si inconfortable.

- Viens par là, chuchota-t-il.

Sa voix était étrangement bienveillante et... douce. Je crois que son intonation me surprit plus que sa proposition. J'étais désespérée et épuisée... il fallait que je dorme.

- D'accord mais ne t'avises surtout pas de me toucher, raillais-je.
J'etais des plus serieuses. Je m'approchais lentement du lit, incertaine et mefiante. Il s'allongea et se serra contre le bord le plus possible. J'eteignis la lumiere et vins m'allonger à ses côtés.
C'est fou comme ce lit était petit. Je n'étais pas très à l'aise mais c'etait toujours mieux que la table, surtout pour ma tête et mes membres cassés.

Je fermais les yeux. Je sentais sa respiration s'abattre dans mon cou, c'etait doux. Je sentais son odeur, il sentait si bon. Je crois que ce qui m'effrayait le plus, c'était le fait que j'aime autant être proche de lui.

Sa voix rauque retentit comme glissaient les gouttes de pluie sur le toit.

- Pourquoi étais tu dans cette forêt seule ? Chuchota t-il.

- Et toi pourquoi vis tu ici ?

Il marqua une pause, il reflechissait surement a sa réponse.

- J'aime être à l'écart des autres, pas toi ?

Si. J'adorais ça. J'aimais être seule. Je me sentais différente des autres et je ne me reconnaissais en personne. Les gens aimaient parler, critiquer, faire les cons, etc... j'aimais reflechir, écouter de la musique et profiter du moment présent, seule. Je n'aimais pas les ragots. Je n'aimais pas les soirées. J'aimais mes amis, et c'était pour eux que je participais à ce genre d'événements. Bien sûr, je savais m'amuser avec eux. Mais je ne sais pas... Je n'étais pas comme eux, c'est tout.
Et j'aimais être différente. Je n'aurai échangé ma différence contre rien au monde. Et visiblement je n'étais plus la seule...

- Je n'aime pas les gens, soufflais-je.

Bien sûr j'appréciais mes amis et ma famille. Mais ce n'était pas pareil. Ils ne faisaient pas parti « des gens ». Ils etaient à part.

- Je ne t'aime pas, dit-il.

- Moi non plus.

Pour une raison que j'ignore, je fus comme... blessée par ses mots. Je voulais qu'il m'aime, au moins un petit peu. J'avais ce désir insatiable d'être aimée des autres. Ce qui va totalement en contradiction avec le fait que je n'aime pas les gens. Je sais. Mais c'etait comme ca. Je n'étais pas logique, j'étais moi, c'est tout.
Mon Inconnu se mit a bouger dans le lit. Il était désormais plus proche - comme si c'était possible.

- Pourquoi m'as tu aidé ?

Ma voix n'était qu'un murmure dans la tempête qui se déchaînait dehors.

- Pour avoir bonne conscience.

Sa réponse me satisfît. Je préfère ça plutot qu'un mensonge débile.
Je glissais un rapide « bonne nuit » et m'endormis, bercée par les grondements du ciel et par la pluie battante.

- Bonne nuit. Souffla-t-il.

***

Lorsque je me réveillais, évidemment il n'était plus là. Enfin c'etait ce que je croyais jusqu'à ce que je l'entende passer la porte. Il ne pleuvait plus dehors. Tout était calme désormais. Il s'approcha de moi et me regarda de la tête au pieds. Puis il soupira.

Dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant