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Le petit garçon naïf et candide, debout devant l'école en attente de sa mère, observait les va-et-vient récurrents des passants.

Et là, il vit une femme magnifique. Elle avait des jambes d'albâtre, un visage maquillé aux courbes parfaitement ciselées, encadré de longues boucles d'oreilles. Son ample robe nacarat à froufrous balayait le sol derrière elle, tandis que les talons de ses bottes claquaient sur l'asphalte à un rythme régulier. Son regard se portait à l'horizon, franc, sans crainte ; elle faisait fi de tous les visages qui convergeaient dans sa direction.

L'Australien s'était tourné vers son professeur, une très jeune femme qui s'occupait des élèves entre sept et huit ans. Un grand sourire éclairait son visage juvénile piqueté d'étoiles mordorées.

Maîtresse ! Regardez la madame, là-bas ! s'exclama-t-il en sautillant. Elle est trop zolie !

Tu as raison, Felix, approuva-t-elle en s'abaissant à sa hauteur.

Moi aussi, je veux une robe pour être comme elle !

L'enseignante fronça les sourcils.

Tu veux être une femme ? demanda-t-elle.

Non ! Je veux être zoli !

L'adulte rit doucement et ébouriffa sa chevelure sombre.

Les garçons ne portent pas de robes, voyons.

Felix fit la moue, dépité.

Le jeune homme n'avait pourtant jamais cessé d'espérer. À chaque fois qu'il devait accompagner sa mère au magasin, il observait avec envie le rayon des jupes. Il s'était bien gardé de lui en parler, car son expression se faisait plus dure à chaque fois qu'elle le surprenait. Et désormais, il remerciait son instinct pour cela, sachant qu'elle l'aurait probablement brisé dès son plus jeune âge.

Mais finalement... peut-être que cela lui aurait empêché d'avoir une existence aussi néfaste.

L'adolescent trémulait terriblement, tout son corps était accablé par de violents spasmes. Incapable d'esquisser le moindre geste, il restait figé sur le pas de la porte, le regard vissé en direction des quelques vêtements déposés sur son lit.

Il se sentait vraiment mal. Sans prévenir, ses jambes chancelantes finirent par le lâcher, et il s'effondra au sol en s'accrochant en vain au mur.

Une fois encore, son monde s'était affaissé.

Felix n'était plus capable de réfléchir de façon sensée, ses larmes refusaient obstinément de couler. Un peu comme si, instinctivement, il savait qu'elles ne l'aideraient en rien. Elles ne feraient que le rendre plus vulnérable. Son regard se vida de toute expression, brûlant de désespoir.

White Flower | ᶜʰᵃⁿᵍˡⁱˣOù les histoires vivent. Découvrez maintenant