7. Observation

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Une semaine plus tard

Après cette entrevue des plus décousue, je m'étais forcée à m'adapter. Je ruminais intérieurement, mais je n'avais pas le choix pour l'instant. J'avais commencé à travailler pour me nourrir et gagner des forces. Le but de mon job était de laver et de nettoyer les toilettes et douches communes avec d'autres femmes. Bien évidemment aucun homme ne faisait partie de l'équipe. Nous étions seulement quatre pauvres femmes dont Sherry, Lola, Brie et moi. Ces femmes étaient très agréables, plus particulièrement Sherry. C'était une jolie femme douce, grande et fine aux cheveux brun clair. Elle était mariée à Dwight, lorsque le monde est tombé, elle a survécu avec son mari et sa sœur dehors. Puis un beau jour, ils rencontrèrent Negan qui leur donna une chance de survivre ici. Sherry était reconnaissante envers Negan. Mais elle trouvait ses règles de vie trop strictes, elle ne les contester pas pour autant de peur qui la punisse ou la chasse.

Je commençais à me rendre compte que quelque chose clochait ici, enfin que quelqu'un clochait ici. Et quand je parle de quelqu'un, je parle bien de Negan. C'était un chef organisé certes, il fallait bien l'avouer, gérer autant d'hommes aussi rustres que la plupart des hommes ici demande une certaines force. Aucune de mes nouvelles fréquentations n'osait parler de lui. Pourtant, mes questions fusaient et la seule chose qu'ils me répondaient était de la mettre en veilleuse et de respecter les règles. Mais j'étais en pilote automatique, en mission d'observation. J'ai remarqué que lorsque l'homme à la batte passait entre les couloirs certains survivants se taisaient et baissaient les yeux par crainte. Le pire était lorsqu'il marchait de la cantine pour atteindre la salle de repos, toute la cantine se taisait rien qu'a l'intonation de ses bottes, ce qu'il le faisait à priori rire. Seul Sherry avait confirmé mes pensées, elle m'avait expliqué qu'il pouvait être impitoyable, qu'il dirigeait tout et absolument n'importe quoi et qu'il avait des oreilles partout. Je lui avais répondu à ce moment-là qu'il me faisait penser à Muamar Kadhafi, elle m'avait demandé paniquée de baiser d'un ton afin que personne n'entende ce que je venais de dire. Il avait son armée appelée les "sauveurs" la plupart furent des brutes, ces hommes nous protégeaient et étaient sur le terrain pour ravitailler le Sanctuaire. Quelques femmes sur-entraînées pouvait rejoindre son escadron. Elle me raconta aussi qu'une fois un sauveur s'est enfui avec des provisions ainsi que quelques armes après avoir tabassé sa petite amie la laissant presque mourante dans sa chambre. Negan l'avait traqué pendant des jours afin de le ramener au sanctuaire. Arrivé ici, il avait réuni tous les survivants pour finalement battre l'homme jusqu'à mort avec sa batte. Le vol n'était pas toléré ici, ainsi que les violences conjugales, le viol et encore moins le meurtre. Cela me paraissait assez logique de ramener l'homme et de le faire payer. Mais pas de le battre à mort avec une batte devant une assemblée non. C'était bien évidemment exagérer, mais ça ne m'étonnais pas vu l'ego du personnage. Je savais que dans ce monde certains perdaient pied et s'enterraient dans la violence, cela avait dû arriver à Negan.

J'étais beaucoup plus détendue qu'a mes premiers jours. Car je commençais à cerner cet endroit. Il régnait une sorte de pyramide des classes sociales. En effet, les sauveurs n'avaient pas besoin de gagner des points, ils pouvaient manger et se procurer des fournitures à leur guise. A l'inverse, nous les ouvriers devions tout payer. J'avais l'impression d'être revenu au monde avant l'apocalypse et ça ne me plaisait pas.

Negan ne semblait être reconnaissant envers personne à part lui-même. Je ne l'avais croisé que quelques fois depuis, dans la cantine ou entre les longs couloirs du sanctuaire. Il ne m'a pas adressé la parole, mais je pouvais sentir son regard lourd sur moi à chaque fois que l'on se croisait, en retour je prétendais ne pas capter son regard. Me voir me plier à ses exigences devait le réconforter dans son dictatorship. Mais c'était seulement une façade pour lui faire oublier mon entrée en scène ici. Personne ne m'avait bousculé par rapport au vol du camion et à la mort de Danny le sauveur. J'étais chanceuse comme dirait James que personne ne m'est embêté. Tuer ou battre un sauveur était mal vu. D'après Eddy, Danny avait juste fait de la merde, et n'avait pas pu faire face à un rôdeur. Je n'étais donc pas liée à sa mort.

Warm shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant