❇CHAPITRE 53❇ CORRIGÉ

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Nous étions tous à table pour le petit déjeuner. L'ambiance était...glaciale.

Mon beau-père n'arrêtait pas de nous fixer Isayah et moi. Il s'attendait sûrement à ce que l'on s'explique. Mais honnêtement, je n'avais rien à dire.

- Vous comptez garder le silence encore longtemps ?, lança-t-il sévèrement.

- Baba y'a rien à expliquer. On s'est juste pris la tête pour rien, répondit Isayah.

Pour rien ?

Hum...intéressant...

À ce que je vois Oncle Anouar n'était pas au courant de la raison de notre dispute et comme par hasard, tante Aïda a prétexté avoir une urgence avant de partir rapidement. Elle crée une explosion et elle n'est même pas là pour assister au spectacle, vraiment lâche cette femme.

Sur le coup, je montrais un visage totalement sarcastique cependant je me dis que vaut mieux en rire qu'en pleurer et de toute façon, à cet instant, je ressentais tout sauf de la colère.

Je m'étais réfugiée dans ma chambre après ce petit-déjeuner qui fût un vrai carnage soit dit en passant.

Mon armoire avait besoin d'un bon coup de nettoyage du coup je me suis attelée à la tâche. J'étais en train de ranger mes jilbebs sur des cintres lorsque la porte s'ouvrit sur Isayah.

Il s'assoit maladroitement sur le rebord du lit en fixant sa jambe droite. C'était à cause d'elle qu'il marchait toujours avec une béquille.

Son visage était crispé et je le voyais fermer les yeux comme s'il était en proie à une douleur insoutenable. Malgré tous les ressentiments que j'ai pu éprouver pour lui au cours de cette matinée, je me suis dirigée vers lui à pas hésitants.

- Tu...tu as mal ?, ai-je demandé.

Je sais, question bête.

Ne recevant aucune réponse de sa part, je me contente de m'accroupir près de lui et pose délicatement ma main sur sa jambe. Il me repousse rudement et je tombe sur les fesses.

Ne t'énerve pas Sheyda, respire...

- Je n'ai pas besoin de ton aide !, s'écria mon cher époux.

- Isa...je veux juste t'aider s'il te plaît...j'en ai marre qu'on s'entretue de cette manière. Essaie de me faire confiance même si tu ne te souviens pas de moi.

Il reste muet suite à mes paroles. Je reprends alors ma position initiale et soulève lentement le bout de son qamis qui recouvrait sa jambe. Une énorme cicatrice apparaît sous mes yeux. Elle se cicatrise bien mais on devine qu'elle fait mal quand même.

Dans la salle de bain, je mouille une serviette avec de l'eau chaude et saisis le bocal de karité avant de retourner dans la chambre. J'étale une grande quantité de beurre sur la cicatrice avant de la couvrir avec la serviette chaude.

En fixant son visage, j'essaie d'analyser son expression. Il a calé son dos contre le lit et garde les yeux fermés. Ses muscles ne sont plus contractés. Ça lui fait du bien.
***

L'origine Des Sentiments Où les histoires vivent. Découvrez maintenant