• Chapitre 10 •

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Nous sommes mercredi, il est 8h00, Even monte dans son bus. Il voit une place libre à côté d'Andreas et décide de s'y installer.
-Comment vas-tu aujourd'hui ? Demande Andreas.
-Ça peut aller.. j'ai connu mieux.. mais ça se maintient ! Merci ! Et toi comment tu vas ?
- On ne peut mieux ! Aujourd'hui le seul ami que je me suis fait vient chez moi !
- Oh ? Il y aura quelqu'un d'autre cet après-midi ?
-je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi pitoyable..
- bah quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
- c'est toi qui viens chez moi gros bêta !
- Oh... je suis ton ami alors ?
- pour quoi ne le serais-tu pas ?
-et bien.. rares sont les gens qui s'attachent à moi tu sais..
- Roxane ? Romain ? Romy ? Et Mar..
-tais-toi.. ne parle pas de lui.. dit Even en se brusquant.
- tu devrais essayer de lui parler.. je suis sûr qu'au fond il ne t'en veux pas..
- Mais.. il ne devrais pas m'en vouloir.. je n'ai rien fait..
- pas d'après ce qu'il m'a dit.. apparemment tu l'aurais forcé à t'embrasser !
- pardon ???? Alors lui.. il me le paiera très cher !
- calme toi Even.. il ne mérite pas que tu t'énerves comme ça pour lui.. repose toi l'esprit, cet après-midi tu viens chez moi, je te changerai les idées !
- j'espère que tes méthodes marcheront sur moi !
- elles sont imparables !!
Le bus s'arrête, face au lycée : ils sont arrivés. Les deux adolescents descendent et se dirigent vers leur groupe d'amis respectif
- Salut Salut ! Dit Even en arrivant vers le sien.
- Il serait temps que vous fassiez la paix tous les deux ! Dis Romy.
-Jamais de la vie ! Je ne veux pas être ami avec un PD ! Dis Marius.
- Retire ça tout de suite ! Intervient Roxane.
- désolé.. dit-il en partant.
-oublies ça.. dit Romain en consolant son ami, il n'est pas vraiment dans son état normal en ce moment.. il est bizarre..
-bien à tomber.. je suis à côté de lui dans tous les cours..
- c'est ton meilleur ami Even... du moins il l'était... il va falloir vous supporter.. dit Romy
- je regrette tout ce temps où on riait au téléphone, où on passait nos après-midis et nos soirées ensembles.. à chaque fois que je n'allais pas bien, je pouvais l'appeler: il répondait toujours présent.. il me conseillait, me consolait, c'est un peu comme mon frère... je n'arrive même pas à lui en vouloir.. mais je t'avoue qu'il m'échappe en ce moment.. et c'est sûr que s'il s'en va, il y aura un éternel vide.. je le connais depuis toujours.. on a grandi ensemble..
- je comprend ta douleur... on est tous passé par là.. mais ne t'en fais pas Even.. nous sommes là ! Et même si on t'a brisé les ailes, avec nous tu vas t'envoler de plus belle !! Assure Romain
- c'est bon de vous avoir ! Dit Even.

La sonnerie retentit, les élèves se dirigent vers leurs classes — pour Even, Roxane, Marius et Romain, une salle de Sciences de la Vie et de la Terre, et pour Andreas, une salle de philosophie dans laquelle il restera durant quatre heures —.
Les quatre heures de cours passent, Even et Andreas se rejoignent sur le parvis du lycée, et montent dans le bus — toujours l'un à côté de l'autre —
- tu es prêt pour une après midi de folie !? Dit Andreas avec un air fou
- carrément ! On va s'éclater. Dit Even avec joie. — une joie éphémère, puisque Marius n'étant pas loin, écoute leur conversation, et décide de lui envoyer un message —
- tu remplaces vite ton meilleur ami..
- laisse le.. dit Andreas en voyant le message. Cet après-midi, tu t'éclates avec moi !
- Arrêtes de draguer Even ! Tu n'en as pas eu assez ? Dit un élève du lycée.
- Ferme la Montgomery ! Défend Andreas.
- c'est bon Andreas.. laisse.. j'ai l'habitude ! Déplore Even.
- Mais personne n'a le droit de parler comme ça à mon meilleur ami !
En entendant ces mots, Even s'emplit de gêne, et Marius s'emplit de tristesse.
- je suis... ton meilleur ami ? Demande Even.
- Bien sûr ! Tu es adorable, et notre maladie commune ne peut que nous rapprocher !
- ne la qualifie pas de maladie..
- c'en est une !
- ...
- nous sommes arrivés à mon arrêt ! Allez vient Even ! On descend !
Andreas s'en va, et Even lui emboîte le pas. Il jette un dernier regard sur Marius qui est renfermé dans sa bulle — écouteurs dans les oreilles, épaules fermées, tête contre le carreau et yeux larmoyants —
-Even tu viens ? Trépigne Andreas
- Oui j'arrive !
Les deux amis marchent vers le domicile d'Andreas. Une fois arrivés, chacun pose son sac, sa lave les mains et passe à table — la mère d'Andreas a préparé le dîner avant leur arrivée —
- Comme tu peux le constater, la maison est vide. J'ai grandi sans père, ils nous a abandonné à ma naissance, je suis fils unique et ma mère travaille toujours..
- que fais ta mère ?
- elle est psychiatre ! Présente toi un peu Even.. j'aimerai te connaître d'avantage !
- et bien.. je suis fils unique, j'ai de très bon liens avec ma mère.. mais elle travail beaucoup.. elle est psychologue et obstétricienne.. elle n'a pas beaucoup de temps pour moi.. mon père est décédé.. il ne s'est jamais soucié de moi.. du moins, il ne le montrait pas.. je ne l'ai connu que durant les cinq premières années de ma vie.. et là seule compagnie que j'ai quand je suis chez moi, c'est la gouvernante..
- Ah tu as une gouvernante ? Votre altesse. s'amuse Andreas.
- c'est n'est pas drôle !
- Bon et bien la première chose à faire avant que je te donne mes fameux conseils, est de te détendre ! Alors nous allons monter, et tu auras le droit à une petite surprise !
- une surprise ? Quelle genre de surprise ?
- si je te le dis.. ça n'en sera plus une !
- Oui... c'est vrai !
Les deux garçons montent à l'étage. Une fois dans la chambre, Andreas pousse Even sur le lit et le met sur le ventre.
- qu'est-ce que tu fais ? S'inquiète Even.
- Un massage pardis ! Tu ne crois quand même pas que je vais te violer !
- non ne t'en fais pas ! Dit Even, rassuré.
- Bien ! Ôte moi ces vêtements ! Garde le caleçon bien sûr ! Quoique.. non.. enlève tout ! Je vais chercher une serviette.. tu la mettras là où bon te semble !
Even s'exécute, il déboutonne son pantalon laissant paraître des jambes longues et musclées —des jambes d'apollon grec — puis ôte son sweat-shirt, montrant un torse bien bâti — des épaules et un buste bien taillés, des pectoraux bien bombés, et des abdos bien dessinés, ainsi que de larges bras musclés, le tout formant un corps bien dessiné, muni d'une peau bronzée a souhait, ne faisant que parfaire sa petite tête d'ange —
- Et bien.. j'aimerai avoir ton corps.. jalouse Andreas.
- c'est la danse.. ça aide !
- je.. je vais chercher une serviette ! Bégaie Andreas.
Une fois revenu, il pose malencontreusement son regard sur le caleçon d'Even, ne pouvant s'empêcher cette remarque
- c'est que tu as une belle paire de fesses, et que tu es bien monté !
- tu trouves ? Demande Even.
- Bien sûr ! Si j'étais gay j'en ferai mon quatre heure !
- je suis flatté.. dit Even, gêné.
- Bon ! Aller... enlève le et met la serviette !
- retourne toi ! Dit Even en s'exécutant.
- Bien sûr !
Une fois Even allongé sur le lit, et la serviette posée sur le postérieur d'Even, Andreas monte à son tour sur le lit muni d'un gel de massage, avec lequel il badigeonne le corps d'Even.
- tu es très tendu Even..
- je sais.. mon kinésithérapeute me le dit souvent.. mais qu'est-ce que tu masses bien !
- J'ai fais un stage l'an dernier à Hawaï ! Ils m'ont appris à masser !
- et bien.. je dois dire que ça me relaxe beaucoup !
Une heure passe, le massage touche à sa fin. Andreas en profite pour planter ses doigts dans les abdos d'Even, pour tester ses points sensibles.
- arrêtes ! Tu me chatouilles ! Dit Even.
- c'est ce que je cherche à faire !
- je ne peux pas.. les chatouilles me rappellent Marius.. on a toujours chahuté comme ça.. et.. non.. oublies..
Even plante à son tour ses doigts dans les côtes d'Andreas, ce qui le fait automatiquement pouffer de rire.
- Attend ! Combat de lutte !! On doit se mettre en caleçon !
- Mais.. je n'ai plus de caleçon..
- remets le !
- retourne toi !
Even remet son caleçon et prend Andreas par surprise.
- arrêtes ! Dit Andreas.
Il plaque Even sur le dos et se met au dessus de lui — un genoux de chaque côté du corps d'Even, le bassin juste au dessus de celui d'Even —. Andreas ôte son pull et son pantalon, laissant paraître un torse velu, une peau bis, un corps aussi beau que celui d'Even.
- et tu dis que tu voudrais avoir mon corps ? Tu t'es vu ? Dit Even.
- mmh.. c'est vrai que je n'ai pas trop à me plaindre.. mais je n'ai pas d'aussi belles fesses que les tiennes..
-on s'en fout ! Dit Even en chatouillant son ami.
La bataille de chatouilles repart, et durant une demi heure, les deux amis se chatouillent, et rient à ne plus pouvoir respirer, finissant sur le dos à contempler le plafond.
- ahhhhh ça faisait longtemps que je n'avais pas ris comme ça ! Punaise Andreas... je me sens bien là !
- moi aussi je me sens bien !
Andreas se tourne vers Even et l'entoure de ses bras musclés, et le réconforte.
- Ça va aller Even.. maintenant je suis là.. tu n'as plus rien à craindre..
-Mais.. quels sont tes deux trois conseils ?
- tu viens de les vivres.. une bonne après midi à déconner avec un amie.. ça fais toujours du bien..
- Oui..
- je propose qu'on se fasse ça tous les mercredis ! Dit Andreas. Tu es partant ?
- et comment ! Dit Even ! C'était génial cet après midi !
Even prend le téléphone dans la poche du jean d'Andreas — ce jean se trouve par terre, dans un coin de la pièce — et se met à taper sur l'écran.
- tiens ! Voilà mon numéro ! Fais en bon usage ! Dit Even.
Andreas tape alors un message et l'envoie à Even.
- et voilà le miens ! Si tu te sens mal, n'hésites pas !
- je m'en souviendrai !
Even se rhabille, et monte dans la voiture de sa mère, qui attend depuis maintenant dix minutes.

L'appel de l'océan Où les histoires vivent. Découvrez maintenant