"J'ai un Picadillo pour la treize et des nachos pour la deux !
-Picadillo et nachos, c'est parti !"
Le service avait débuté depuis une bonne heure maintenant, les choses ne semblaient pas se calmer pour autant et ce n'était pas pour me déplaire. D'après les cuisiniers autour de moi, on avait beaucoup plus d'assiettes qu'habituellement, je mettais cela sur le compte du bouche-à-oreille; ma présence à la soirée des anciens élèves avaient tourné plus rapidement que ce que je pensais et les habitants se ruaient jusqu'ici rien que pour avoir un peu plus de choses à raconter. Je n'allai pas m'en plaindre non plus, c'était le bon moment pour conquérir une nouvelle clientèle et faire repartir le restaurant.
Depuis la soirée d'il y a quelques jours, j'avais opté pour rester en cuisine, non pas parce que j'étais effrayée de devoir faire face à toute cette clientèle, mais parce que j'avais retrouvé goût en la cuisine et à tout ce qu'elle apportait. Ces moments où les odeurs se mélangent et où les mets viennent à la vie, ces moments où chacun d'entre nous s'unit pour apporter sa propre poignée de sel, pour former une équipe, une brigade et tout cela seulement pour le plaisir apporté aux autres à travers nos plats. J'avais oublié à quel point être en cuisine était un monde à part entière et à quel point j'aimais m'y évader. Je m'étais rendue compte qu'il y avait un trou en moi, depuis tellement longtemps que je l'avais oublié et cuisiner avait réveillé ce trou béant pour, ensuite, le refermer peu à peu.
"Les empanadas sont prêts à partir, je m'écriai pour la personne faisant l'intermédiaire entre la cuisine et la salle.
-Pas besoin d'en faire tout un fromage, répondit Justine toujours dans le but d'amuser la galerie.
-Ralala... Si seulement tu pouvais mettre autant d'énergie dans la cuisine que t'en met dans tes blagues."
Le problème lorsqu'on était en cuisine, c'est qu'on avait aucune idée de comment était l'ambiance en salle. Je n'avais aucune indication sur l'attente qu'il y avait pour les clients, comment ils étaient accueillis, comment était le service ou bien même comment l'équipe en salle gérer l'afflux de clients et tous ces critères faisaient partie des plus importants lorsqu'on tenait un restaurant.
Et savoir que je ne pouvais m'appuyer que sur les retours de Mr Monroe et Mia ne me rassurait pas. J'avais confiance en la blonde, seulement elle n'était pas encore assez attentive sur ces sujets et je ne pouvais pas tellement lui en vouloir. Ce qui me préoccupait le plus était le manager; après que Mia l'ai eu au téléphone, le jeune homme avait immédiatement refait surface et cela faisait maintenant deux jours qu'il gérer le terrain. J'avais décidé de lui laisser jusqu'à aujourd'hui pour me montrer comment il préparait le restaurant pour les périodes de rush et comment il organisait son équipe ainsi que les problèmes qu'on pouvait rencontrer en plein service puis j'avais plusieurs entretiens individuels avec chaque employé du restaurant dont Mr. Monroe pour ensuite prendre une décision quant à l'avenir du restaurant.
Alors oui, être en cuisine me faisait revivre et était particulièrement plaisant, seulement une petite partie au fond de moi se sentait coupable de ne pas être directement là où tout se passait.Je pense que cela était en partie dû au fait que je me voilais la face, je voulais croire que les choses n'étaient pas si terribles, que le restaurant n'était pas autant à l'eau que ce que disaient les chiffres, que ce Monroe n'avait pas autant fait couler mon bébé et qu'en fin de compte il n'était peut-être pas aussi mauvais que ce que je pensais.
"J'en ai marre de ce putain de travail de merde ! Comment on peut être aussi con !"
Toute l'attention de la cuisine s'était alors porté sur Joyce, une des serveuses du restaurant, qui venait d'entrer en trombe dans la grande pièce. Probablement inconsciente de toutes les têtes tournées vers elle, celle-ci avait jeté son torchon sur le sol tout en donnant un coup de pied dans l'une des poubelles, geste qu'elle allait, à mon avis, regretter plus tard.
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This Town
FanficDu haut de ses 30 ans, Camila Cabello pouvait affirmer qu'elle avait réalisé le rêve de sa vie, devenir une des plus grandes chefs du pays et ouvrir son propre restaurant. Elle pouvait aussi affirmer avoir avoir un jour était en couple avec l'amour...