Chapitre 11

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Mon retour au restaurant, pour la première fois cette semaine, m’avait procuré plus de plaisir que je ne l’aurais pensé. Je m’étais retrouvé particulièrement heureuse de revoir ces visages familiers et je réalisais alors qu’ils m’avaient manqués. Que ce soit le restaurant ou l’équipe.

Par leur sourire rayonnant lorsque j’avais franchi le pas de la porte, je devinais que le sentiment était partagé. 

“J’ai des dizaines de cagettes remplies de fruits et légumes dans mon coffre, je serai pas contre un petit peu d’aide, je signalais tout en posant celle que je portais sur l’une des nombreuses tables du restaurant.”

J’avais pu apprendre dans le passé qu’une semaine pouvait être très longue, qu’en sept journées il pouvait se passer d'innombrables choses et pourtant, à cet instant, à La Dulcinea de Kalispell, c’était comme-si cette dernière semaine n’avait pas eu lieu. Mes employés agissaient comme-si je ne m’étais pas enfermée dans ma chambre, comme-si je ne venais pas de totalement me couper du monde bien qu’ils n’étaient pas au courant de la première partie. 

J’avais croisé le regard de Mia, qui semblait particulièrement concerné et lorsqu’elle remarqua qu’elle avait mon attention, la blonde avait mimé quelque chose avec ses lèvres et sa courte phrase ressemblait particulièrement à un “ça va” alors je lui avais offert un petit sourire accompagné d’un signe de tête et cela avait été suffisant pour la rassurer un minimum. 

Une fois ma voiture déchargée de tous mes achats venant du Montana Green et dispersé un peu partout autour de nous, j’avais rassemblé les quelques employés déjà présent:

“Avant tout je tenais à m’excuser de ma petite absence, il s’est avéré que le départ de Mr. Monroe a laissé énormément de travail derrière-lui et j’ai préféré m’en occuper au calme.”

Je ne savais pas tellement pourquoi je me justifiais, pourquoi je me sentais obligé de le faire surtout en sachant que je leur mentais totalement. Certes j’avais eu beaucoup de travail, mais ce n’était certainement pas celui-ci qui m’avait cloué au lit. J’avais tout de même en ma possession ma petite excuse personnelle, celle qui me permettait de me sentir moins coupable. Je venais tout juste leur rendre espoir quant à l’avenir du restaurant, de leur promettre un avenir à La Dulcinea et leur confiance en moi venait à peine d’être bâti alors les inquiéter faisait partie de mes dernières volontés

“Mia a pu vous observer cette semaine et de mon côté j’ai pu mettre en relief ce qui allait pas dans le restaurant et il s’avère qu’il y en a pas mal ! Gloussai-je. Mais ça ne va pas nous arrêter pour autant, on va prendre le temps pour chacun de ses problèmes et je pense que la première chose à faire et de proposer quelque chose de nouveaux à nos clients d’où toutes ces cagettes qui dépassent totalement notre consommation habituelle, dis-je en désignant les fruits et légumes autour de nous. Cela va concerner les cuisiniers plus préciséments, je veux qu’on passe les deux prochaines heures sur l'élaboration d’une nouvelle assiette. Faites marcher votre inspiration, imagination, créativité, ce que vous voulez, mais sortez moi une assiette à présenter ce midi.”

Les dits cuisiniers semblaient bien plus séduit par cette nouvelle que je ne l’aurai pensé. Ainsi je faisais d’une pierre deux coups, non seulement j’allais reconquérir ma clientèle, mais en plus de cela je stimulais mes employés et leur proposer une petite différence dans leur journée.

“Quant au rush du midi, votre responsable sera Martha, je pris quelques secondes dans ma phrase juste le temps de laisser les chuchotement se taire et que Martha assimile mes mots. Si vous avez un quelconque problèmes, une question, besoin d’aide, peu importe ce qu’il peut se passer, vous vous tournerez vers elle. Bon, je tapais dans mes mains comme une façon de conclure la petite réunion improvisée, au travail ?” 

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