partie 16

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          Raïcha Ndiaye

Dites moi que je n'ai pas vu ce que je viens de voir.

En ce moment mon cœur nie l'évidence.
Je remets en doute la fiabilité des sens.
Je doute de la sincérité de mes yeux, et même de ma lucidité.

J'aimerai que cette image que je viens de voir soit une illusion.
Oui j'aimerai tant qu'elle soit fictive.

J'aimerai tant que mes yeux me jouent un mauvais tour.
Mais hélas, la stricte vérité est juste là devant moi.

Mon Abdoulaye Fall, torche nue avec une femme vêtue de sa chemise dans une chambre d'hôtel.
Et pas n'importe laquelle mais avec celle que j'avais vu dans ses bras sur la photo.

Mon cœur n'a pas pu s'empêcher d'hurler sa désolation.
Mes larmes n'ont pas sollicités mon approbation, elles se sont empressées de sortir les unes après les autres.

Déchirée au fond de moi, je tourna les talons sans regarder en arrière.
Laye me suivait en criant mon nom mais ces paroles me semblaient lointaines, dans ma tête c'est le flou total.

Je marche horrifiée et dégoûtée par ce que je viens de voir.
Mes pieds me semblaient lents alors j'accourus pour prendre un taxi mais c'est sans compter sur la rapidité de Laye.

   Laye : Écoutes moi bébé, je te jure que ce n'est pas ce que tu crois.
S'il te plaît dis moi que tu ne crois pas à ce que tu viens de voir.
Ne te fies pas aux apparences.

Moi: Lâches moi Laye, tes mains me dégoûtent.
Tu me demandes de ne pas me fier aux apparences c'est ça.
Alors dis moi Laye , cette apparence en question n'est_ elle pas une copie de la réalité ?

Il y'a quelques jours, cette fille n'était personne d'après tes dires.
Et il se trouve qu'aujourd'hui, elle est la personne avec qui tu as passé la nuit.
C'est ça que tu appelles dormir chez un ami?
Réponds moi .
Réponds moi Laye . criai je
Presque.

Il ne répondit pas .
Laye se contentait de me regarder , d'un regard profond et tellement sensuel comme s'il voulait me transmettre des choses.

Quant à moi , ma colère augmente de plus belle.
Je sents que si je ne m'éloigne pas au plus vite , je risque de craquer à tout moments.
Donc je hâta le pas pour prendre un taxi et Laye me retient de nouveau.

Moi: ABDOULAYE FALL, lâches moi le bras .
Je ne vai pas me répéter.
Plus jamais, plus jamais tu m'entends ,tes salles mains ne se poseront sur moi OK.
Tu me répugnes.

Je le laissa stationner sur place et m'angouffrai dans le taxi.
En route, je ne me souciais guère de la présence du chauffeur, mes larmes coulaient à vive allure.

Abdoulaye Fall m'a touché juste là où il ne fallait pas.
Il a bafoué ma confiance en me trompant de la pire des manières qui soit.

Pour l'instant, j'aimerai juste que la voiture s'arrête dans une zone déserte afin que je puisse hurler ma douleur comme le ferait une bête blessée.

Mon téléphone n'arrêtait pas de me signaler les nombreux appels manqués de Rachid .
Alors je décida de mettre ma souffrance de côté et l'appeler car il ne mérite pas mon indifférence.

Après tout, il a laissé sa famille pour me rendre heureuse.
Donc je m'efforce de parler le plus naturellement possible.

Moi: Bonjour Rachid , s'il te plaît ne m'en veux pas mais je ne pourrai pas venir.
Tu sais avec la fête je suis prise ici.

Rachid : Pas de problème ,je te comprends parfaitement.
Indiques moi juste le chemin et je serai bientôt là.

Moi : Ah, tu me sauves la vie mon frère.
Alors on fait comme ça, je t'envoie tout par sms  d'accord.

le roman d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant