- Monsieur Ogly, déposez votre veste. Soyons confortables. Vous voyez la vue est magnifique, n'est ce pas?
Une servante prend la veste de costume appartenant Geoffrey et la range.
- Je suis d'accord, la perspective de la ville est bien visible d'ici.
- Ravi que cela vous plaise. Mais sauriez-vous ce qui serait encore plus splendide?
- Je ne vois pas.
- C'est simple. Un énorme feu d'artifice.
Geoffrey recule d'un pas en observant le bonhomme devant lui qui écartait ses bras avec intensité.
- Ce n'est pas très écologique...
- Un mal pour un bien. Qu'est ce que serait l'art si tout devait être propre. La toile serait vide ! La blouse de travail propre ! Et le compte en banque de l'artiste ? Z-E-R-O.
Monsieur le Compteur se racle la gorge et continue:
- Mais avant, j'ai entendu que vous étiez ici pour exaucer les derniers vœux de votre mère.
- C'est exact.
- Qui n'est pas encore morte... Vous vous y prenez bien en avance.
- Oui, je veux qu'elle sache que je prends ses idées avec sérieux.
Le Compteur roule ses yeux en arrière.
- Vous allez jouer encore longtemps ?
- Pardon ? Répond Geoffrey avec un craquement de sa voix.
- Vous n'êtes pas ici pour jouer au fils préféré de votre mère. Il y a quelque chose d'autre. Mais je ne sais pas quoi.
- Vous vous trompez, je crois...
- Non, non. Il n'y a pas l'ombre d'un doute. Quelque chose... qui vous appartient peut-être ?
- ... Non non, il n'y a rien.
- Très bien. Alors vos intentions sont purements et simplements bonnes.
- C'est exact.
- ... D'accord. Je vais vous demander de bien vouloir de nouveau jeter un coup d'oeil à travers le balcon.
Geoffrey s'exécute et lance son regard le plus loin possible dans sa ville en essayant de repérer le plus précisément possible le point de fuite. Son attention diverge sur les voitures, les camions, les cyclistes et les piétons. Rien d'anormal. Le Compteur pose sa main sur Geoffrey et le pousse à regarder à la verticale en bas. Un feu était allumé. Des personnes s'y trouvent autour.
- Ils sont tous les jours ici. Loin du centre, cachés dans un coin. En train d'essayer de se réchauffer avec ce qu'ils ont. Et comme ils n'ont pas beaucoup de chance de base, ils ont tout de même encore assez de cœur pour recueillir des chiens errants et les apporter un peu de chaleur et de nourriture. Mais lorsqu'ils manquent de cette dernière...
Le Compteur s'arrête un instant, il retire sa main de Geoffrey qui garde son regard plongé. Le Compteur recule et reprend:
- Il faut bien que le plus fort survit.
- Je suis navré mais je pense vous quitter. Mon amie doit être en train de questionner mon retour. Interrompt Geoffrey en faisant mine de vouloir s'en aller.
- Attendez, une dernière chose. Est-ce que le plan est programmé où pas ?
- Je suis désolé, vous m'avez perdu. Geoffrey agite son bras et s'empresse de prendre sa veste.
- En d'autres termes, vous êtes « le Libérateur » que j'attendais. Tenez mon adresse et mon numéro. On se reverra.
Le Compteur rentre de force son papier contenant ses informations dans la poche du pantalon de Geoffrey.
- Oui bien-sûr, bien-sûr. Continue Geoffrey.
La veste emparée, il entre dans l'ascenseur. Il quitte pas le Compteur des yeux jusqu'à fermeture complète des portes. Son cœur battait encore fort et la transpiration avait repris. Il arrive dans la pièce principale où il retrouve Johanna.
- T'es là ! J'espère que t'as passé du bon temps avec l'autre bargeot.
- Il est vraiment très spécial...- Lorsque j'étais venu la première fois... Il m'a juste demandé mon nom et prénom. T'as d'la chance de l'avoir fréquenté ou plutôt de la malchance.
- Il y a encore quelque chose à faire ?
- Non, la soirée est terminée. Je pense qu'on peut se permettre de partir.
Les 2 scientifiques quittent la soirée en saluant les autres membres.
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La Santé Verte
Teen FictionLorsqu'une formule permettant de bouleverser l'écosystème est créée, Green Rythm entre en action contre l'égoïsme de son créateur.