Chapitre 17: Le solde

2 0 0
                                    

 Geoffrey s'en va en courant. Il déambule les escaliers et manque de rater la dernière marche. Il pousse la porte pour ensuite continuer son périple vers le bar dédié aux riches. Les mouvements de Geoffrey excitent les chiens des SDF l'observant en train de courir un marathon.

Le scientifique court aussi vite que ses jambes le permettent. Il commence à s'épuiser. Le tramway manque de le frôler et Geoffrey vient à en perdre son équilibre. Il atterrit lourdement sur sa figure et son corps prend la forme d'un scorpion. Les civils l'observent, certains se cachent la bouche, d'autres tournent la tête. Mais une personne s'approche de Geoffrey.


- Monsieur ? Allez-vous bien ?

- Lâchez moi... Je suis malade...


Geoffrey essaye de se débattre. Mais la personne le tient la main avec fermeté.


- Ne vous en faites pas. Tout ira mieux.


- Lâchez-moi ! On ne guérit pas comme ça d'un cancer !


Il lâche désormais Geoffrey qui reprend sa course et arrive dans le bar. Il cherche Eric du regard mais ne le voit pas. Trop de personnes se trouvaient debout.


« Eric!» Crie Geoffrey.


Des personnes observent l'énergumène suant qui avait une trace rouge sur la joue. Le serveur capte le regard de Geoffrey et lui fait signe en pointant du doigt une personne assise à la machine à sous.

Il s'approche enfin de la personne tant recherchée: Eric, son frère aîné, pour lui parler.


- Eric?


Mais il ne répond pas. Eric continuait son mouvement consistant à cligner des yeux, rentrer une pièce provenant d'un sachet en plastique dans la machine et de tirer le levier. Encore et encore. Malgré le fait qu'il répète ce mouvement obstinément, le résultat n'est jamais le même mais n'est pas pour autant celui espéré et tant recherché.


- Ecoute, je suis encore désolé de ce qui est arrivé lors de notre dernière rencontre. Vraiment, je suis désolé. Et puis, avec la mort de maman je suis sûre que toi aussi tu dois te sentir un peu perdu maintenant.


Eric continue à jouer en piochant plusieurs pièces d'un coup.


- Et je suis navré de te l'apprendre comme ça. Mais... Je suis atteint du même cancer que maman.


Eric joue encore plusieurs fois, il en mettait plusieurs à la fois. Cela n'augmentait pourtant pas son solde de crédit.


- Je sais que ça va faire un peu le frère gratteur mais... Je n'ai pas les moyens pour me payer les soins... Et j'aimerais savoir si t'acceptais de le faire pour moi ?


Eric joue mais, cette fois, n'arrive plus à tirer sur le levier. Sa main avec son bras grattait l'air à côté. Geoffrey va tirer le levier à sa place. En le saisissant, il remarque la présence de sueur dessus. Et le résultat n'est toujours pas celui souhaité.

Eric se tourne vers Geoffrey.


- Vide...


- Pardon ?


- Le sac... est vide.

Eric le retourne laissant paraître le vide du sac.


- Le sac est vide... Je n'ai plus rien.


- Comment ça ?


Les larmes venaient aux yeux d'Eric.


- Vide... Je suis vide. Je n'ai plus rien pour le jeu, pour toi ni pour moi... Comme avant avec papa, je n'ai plus rien lorsqu'il en faut.


- Arrête, tu sais que tu n'y pouvais rien...


Geoffrey lui pose la main sur l'épaule.


- Si c'était de ma faute. Et la, au moment, où il en faut j'en ai déjà plus. J'ai tout dépenser en si peu de temps....


- Ce n'est pas grave. Je me débrouillerais ne t'en fais pas.


- Papa avait dit la même chose...


Geoffrey regarde son frère fondre en larmes.

La Santé VerteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant