Dans les forêts du Nord, seul recoin du monde encore protégé de la civilisation humaine, Aeren grandit parmi les elfes du clan Feynrion. Bravant les interdits de son peuple, il se lie d'amitié avec Marya, une jeune humaine, et, le jour de son vingt...
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— Vite, par ici !
Aeren fit volte-face, mais ses yeux eurent à peine le temps de se poser sur le visage crispé de Marya avant qu'elle ne le tire brutalement vers elle, refermant précipitamment la porte en bois dissimulée derrière le lierre épais. Plongés dans l'obscurité la plus totale, même Aeren était désormais incapable de discerner la moindre forme autour de lui. Il sentit juste le corps de Marya se glisser entre lui et le mur, le laissant deviner qu'ils se trouvaient dans un couloir étroit, et sa main le tira au sein de celui-ci jusqu'à ce que ses pieds buttent contre quelques marches. Devant lui, Marya émit un petit grognement étouffé et un rayon de lumière traversa une fissure, le laissant distinguer la silhouette de la jeune femme poussant ce qui ressemblait à une large planche de bois.
— Tu as de la chance que je sois celle qui t'a trouvé, j'espère que tu t'en rends bien compte !
Sa voix était un peu rauque, basse. Lorsque l'ouverture découverte par la planche fut assez large, elle se glissa à l'extérieur, et attendit que le jeune homme fasse de même avant de replacer correctement la bibliothèque camouflant le passage.
— Et beaucoup de chance, aussi, que toutes les grandes maisons aient ce genre d'issues secrètes...
Ses yeux verts familiers se plantèrent dans les siens, mais ils étaient voilés d'une telle angoisse qu'Aeren eut du mal à les reconnaître. Ses incisives ne cessaient de se planter dans ses lèvres rouges, déchirant peu à peu sa peau sous cette morsure.
— Par l'Éternel, Aeren, que viens-tu faire ici... ?, murmura-t-elle finalement, si bas qu'il eut du mal à entendre ses mots.
Il vit sa poitrine, comprimée par le corset de sa robe, se creuser comme si ses poumons s'étaient brusquement vidés de leur air avant qu'elle ne lui bondisse au cou, entourant sa nuque de ses bras dans une étreinte aussi étroite que sa tenue large et extravagante le lui permettait. Ses doigts se refermèrent sur le tissu de sa tunique, le froissant entre ses phalanges.
— Peu importe, je suis si soulagée que tu ne sois pas bl...
Avant qu'elle n'achève sa phrase, elle sentit l'elfe se dégager de son étreinte d'un mouvement d'épaules et, reculant d'un pas, la lueur vacillante de la bougie posée sur le large bureau de bois coincé entre deux étagères de livres traça les traits tirés de son visage. Il était livide, plus pâle encore qu'il ne l'était naturellement, mais ses sourcils froncés creusait un pli de colère sur l'arête de son nez pointu.
— Aeren... ?, tenta-t-elle d'une voix teintée d'une pointe d'inquiétude.
— Je l'ai vue, Marya.
La jeune femme, les bras repliés contre son corset, arqua un sourcil perplexe.