Je reste immobile plusieurs secondes, ayant l'impression qu'elles durent de longues minutes sur le coup, à la fois étonnée et gênée de me trouver face à quelqu'un, que j'ai en plus bousculé. Je remarque d'ailleurs qu'il a plutôt bien encaissé le choc car je suis la seule au sol, lui n'a pas l'air d'avoir bougé d'un pouce. Sa tête ne m'est pas familière, je ne l'ai pas vu aujourd'hui lorsque les chefs d'escouade ont été présentés.
Je me relève en dépoussiérant mon pantalon et réponds d'une voix monotone :
— J'ai fais tomber un truc par ma fenêtre, j'étais juste sortie le ramasser.
Il n'est pas très grand et ses cheveux sont coupés de façon assez étrange, mais bizarrement ça lui va bien. Je distingue mal la couleur de ses yeux mais remarque qu'il me fixe d'une façon troublante. Je baisse la tête en guise d'excuse pour l'avoir percuté et poursuis mon chemin, peu enclin à socialiser aujourd'hui.
Pourtant, lorsque je le dépasse un léger bruit attire mon attention, je tourne alors la tête pour voir d'où provient ce son et remarque une goutte de sang couler le long de son bras avant de tomber dans une petite flaque par terre.
Je m'arrête net et il tique en voyant que je ne suis toujours pas retournée à l'intérieur.
— Je crois que ta plaie s'est rouverte.
Il sourcille légèrement et je me reprends aussitôt.
— Enfin... votre plaie ?
Je repense alors au fait de l'avoir bousculer et entrouvre la bouche en réalisant que c'est sûrement de ma faute. Si sa plaie s'était rouverte à cause de moi et qu'autant de sang avait coulé en quelques secondes, cela signifiait que la blessure était récente. Il s'était sûrement blessé pendant un entraînement.
— Mettez de la cire d'abeille, ça marche mieux que les onguents que donnent l'armée.
Je le dépasse pour rentrer, pas très optimiste à l'idée de recevoir des remerciements de sa part au vu de la façon dont il me fixe, j'ai presque l'impression d'avoir tuer toute sa famille.
En rentrant dans ma chambre je fais attention à ne pas claquer la porte et m'assure que Melinda dort toujours avant d'enlever mes bottes et reposer mon carnet. Le jour commence peu à peu à se lever et je me contente de m'allonger sur le lit pour réfléchir au déroulement de cette journée.
Mes doigts me picotent toujours à cause que de l'intensité à laquelle j'ai dessiné, et de légers points noirs se forment sur le plafond de la chambre que je fixe trop intensément.
Mon esprit dérive jusqu'à me rappeler la dernière conversation que j'ai eu avec Jan, et elle n'a rien d'agréable.
— Tu vas vraiment y aller ? Hurlais-je en m'accrochant à son col, aussi inquiète qu'énervée. TU VAS MOURIR !
Je savais que mes paroles ne passaient pas inaperçues, au fond lui même en avait conscience mais pourtant, il continuait à s'obstiner.
— Amel tu n'es plus une enfant, tu dois comprendre que certaines causes valent largement la peine qu'on se sacrifie.
Je serrai les dents en ignorant la peur qui me retournait les tripes et menaçait de faire vaciller mes jambes.
— Jan... ça ne fait même pas trois mois que tu remarches, y aller maintenant serrait du suicide ! Tu serviras juste à nourrir des titans...
Je ne veux pas qu'il meurt. Je ne veux pas qu'il meurt. Je ne veux pas qu'il meurt. Je ne veux pas qu'il meurt. Je ne veux pas qu'il meurt.
Il m'attrapa subitement par les épaules et me fit reculer jusqu'à ce que mon dos rencontre le mur, bien décidé à me faire comprendre ce qu'il en pensait.
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Promesse éternelle LivaixOc
FanfictionRejoignant le bataillon d'exploration pour honorer une promesse, Amel ne sait pas encore ce qui l'attend. Cette jeune soldate de vingts-deux ans n'a aucune idée des innombrables mystères que recèle sa simple existence et de toute les nombreuses cata...