L'atmosphère était pesante et désagréable. À chaque pas qu'il faisait pour descendre ces longs escaliers, l'odeur putride de l'endroit s'imprégnait un peu plus dans ses narines, si bien que Livai se demandait comment il était parvenu à respirer cet air pendant si longtemps.
Il ne tarda pas à apercevoir son ami assit au loin sur une caisse en bois, canne posé juste à côté. Ce dernier semblait fixer la maison devant lui, vérifiant qu'aucun intrus ne tente d'y faire irruption pendant son absence. Livai s'approcha sans faire de bruit, naturellement discret, mais savait parfaitement qu'il ne passerait pas inaperçu aux yeux de son ami.
— Livai, demanda Jan en se tournant vers lui avec son sourire habituel, comment vas-tu ?
— J'ai connu pire, rétorqua simplement ce dernier en prenant place sur la caisse d'à côté.
Même si il se remettait peu à peu de la mort de Furlan et Isabel, le deuil restait une étape douloureuse qu'il devait affronter, seul.
Dés qu'il pensait à eux, il sentait ses poumons se déformer sous la douleur. Il avait l'impression que sa cage thoracique était comprimée par un poids énorme qui l'empêchait de reprendre son souffle.
C'était la culpabilité.
Il avait passé tellement de temps avec Furlan et Isabel qu'il avait finit par croire qu'ils seraient toujours ensemble, jusqu'à ce que la réalité le rattrape.
Pourtant il ne pouvait pas oser se plaindre de quoique ce soit devant son ami de longue date, sachant pertinemment que les deux avaient désormais un train de vie bien différent.
Mais Livai était là pour faire bouger les choses.
— Je peux te faire monter Jan, répliqua-t-il du tac au tac. Ça fait partie de mon contrat avec Erwin.
Le brun haussa les yeux et ouvrit la bouche, surpris que Livai évoque un sujet d'une telle importance de façon aussi stoïque. Mais après quelques secondes, Jan baissa la tête en souriant, finalement c'était tout à fait son genre.
— Tu sais que je ne suis pas tout seul, si je monte elle doit venir avec moi.
Livai détourna le regard du bâtiment en ruine qui servait de maison à Jan pour le fixer, légèrement interloqué.
— La fille que t'as trouvé ya quelques années ? Celle qui ne se souvient plus de rien ?
Le brun hocha la tête, tristement nostalgique du jour où il l'avait trouvé à moitié consciente au pas de sa porte. Livai n'était pas vraiment choqué, il savait que dans ce lieu perverti par la corruption et la criminalité, Jan était une des rares personnes à ne pas se laisser influencer et à garder une profonde humanité.
Il se souvenait encore aujourd'hui du jour où il avait rencontré Jan pour la première fois. C'était il y a dix ans, juste après que Kenny l'ait abandonné à son sort, Livai avait eu du mal à trouver de quoi manger. Pourtant une seule personne avait tendu son morceau de pain à l'enfant de douze ans qu'il était à l'époque. Bien sûr, il l'avait refusé en l'insultant pour le faire partir, mais Jan alors âgé de 18 ans n'avait pas perdu espoir et avait patienté jusqu'à ce que Livai lui fasse assez confiance pour accepter sa miche. Jan lui avait alors ébouriffé les cheveux en souriant et Livai l'avait foudroyé du regard, lui intimant de ne plus jamais recommencer.
C'était bien son genre de s'occuper d'une amnésique pendant des années.
— Elle vient de finir son entraînement de la soirée, elle ronfle déjà si tu veux mon avis.
Jan n'était pas le genre de personne à user de la violence. C'était un homme droit dans ses bottes qui avait beaucoup de patience et privilégiait toujours la diplomatie aux coups, chose que Livai lui avait toujours reproché. Cependant, la diplomatie ne fonctionnait que rarement avec des bandits, alors savoir se battre était vitale, ici.
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Promesse éternelle LivaixOc
FanficRejoignant le bataillon d'exploration pour honorer une promesse, Amel ne sait pas encore ce qui l'attend. Cette jeune soldate de vingts-deux ans n'a aucune idée des innombrables mystères que recèle sa simple existence et de toute les nombreuses cata...