|17| Sombrer

2K 143 94
                                    




Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.



CHAPITRE 17

" Sombrer " 







Je patiente, pensant bien faire mais je ne fais que retarder l'inévitable

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Je patiente, pensant bien faire mais je ne fais que retarder l'inévitable.

Une énième clope posée sur mes lèvres, je prie pour que la nicotine apaise mon angoisse.

Appuyé contre la taule de ma bagnole, mon regard se perd sur l'ampoule de l'unique lampadaire de la rue. Mes yeux s'égarent sur chacun des papillons qui sacrifient leurs âmes contre le ballon de verre.

Et quand j'y pense, nous ne sommes pas si diffèrent eux et moi, nous ne cherchons qu'à nous ériger vers la lumière en prenant le risque de nous brûler les ailes.

Et ce soir, c'est à mon tour de me consumer.

J'envoie valser mon mégot fumant sur le bitume et j'enfonce la capuche de ma veste sur ma tête, afin de masquer mon identité. J'inspire une bonne bouffée d'air et emboite le pas jusqu'au bungalow en piteux état qui se dresse devant moi.

Les battements de mon cœur s'intensifient et viennent alimenter le feu ardent qui ravage mon être. Je stresse, mais il faut que je le fasse pour sauver ma pauvre mère d'une mort imminente et pour permettre à Eden de ne pas devenir un dommage collatéral.

J'inspire et j'abats mon poing contre la porte délabrée de la maisonnette. Je saisis rapidement l'arme, coincée dans ma ceinture et patiente.

Après un moment, une porte finit par s'ouvrir et dévoile une femme. La cinquantaine bien attaquée, les cheveux grisonnants et le visage marqué par le temps. Elle me regarde d'un air curieux mais je ne lui laisse pas l'occasion de me poser des questions.

Je n'ai plus le temps de réfléchir.

Je brandis le couteau, sous ses yeux effarés et l'incite à m'inviter chez elle.

Elle s'agite, tremble et pousse des petits cris malgré elle. Alerté par le bruit, Troy débarque en trombe, la gueule enfarinée.

— Merde, Ruben ! Qu'est-ce que tu fais ici, espèce de taré ?! vocifère-t-il d'une voix portante.

Tout va trop vite.

Je n'ai pas le temps d'anticiper son action, qu'il se jette sur moi et m'envoie valser contre la table. Ma tête heurte violement le coin de celle-ci, laissant mon arcade exploser dans un jaser de sang.

Tandis que Troy s'apprête à m'assener un coup de pied dans la gueule, j'attrape rapidement mon couteau qui est tombé à mes pieds, me relève et empoigne sa gorge en la comprimant avec puissance.

Je sers les dents pour canaliser ma force et dans un fracas, j'explose son corps contre le mur. Quant à sa mère, elle est tellement terrorisée, qu'elle est incapable d'agir. Et c'est tant mieux.

J'amène la lame dentelée contre la jugulaire saillante de Troy, il écarquille les yeux et déglutis.

— Merde mec, qu'est-ce-que tu fais ?! souffle-t-il, apeuré.

— Je viens de la part d'Alfred.

— Bordel mais arrête, ne fais pas ça ! Y a ma mère juste là, regarde, elle crève de peur ! s'égosille-t-il.

— Je suis désolé pour elle, mais si tu n'avais pas fait des menaces à Eden, on n'en serait pas là. Tu es une pourriture Troy.

— C'est ce que t'a dit Alfred, hein ?! Mais sache que ce fils de pute est bien pire que moi et tôt ou tard, tu finiras par le découvrir. En attendant, le seul conseil que je peux te donner c'est de ne pas me louper, pauvre incapable.

Un rictus étire ses lèvres, il s'apprête à m'adresser de nouveau la parole mais d'un geste vif, je lui enfonce la lame dans l'épaule.

Ses yeux s'écarquillent encore plus et ses lèvres laissent échapper un hurlement démesuré. Il s'affole et tente d'enlever le couteau par ses propres moyens mais je m'en empare et lui enfonce à nouveau dans la chair de son bras.

Le sang jaillit et coule à flot, colorant ses vêtements arrachés par la lame.

Les effluves métalliques du liquide chaud, s'infiltre dans mes narines et le visage d'Alberto, mon oncle, apparait sous mes yeux comme une manifestation angélique.

Je le vois quelques années plus tôt, un sourire chaleureux scotchés à ses lèvres, alors que la mort lui tend les bras.

Je l'entends, me supplier de devenir un homme bon et de ne jamais céder à la vengeance.

Et enfin, je me souviens de ma détresse, lorsque j'étais au-dessus de son corps à pleurer son envol.

Je ne peux pas faire ça, je ne suis pas comme ça, je ne veux pas être comme eux.

Je tire franchement le couteau vers moi et laisse Troy, s'effondrer au sol, une main posée contre son épaule à pleurer comme un gamin.

— Je vais te crever Ruben, hurle-t-il alors que je suis déjà loin.

Je pars, en essuyant mon arcade sanguinolente et en priant pour que mon action soit suffisante aux yeux d'Alfred.








______________________________

Hello tout le monde ! Enfin toi, qui vient de lire ce chapitre. 

Ce chapitre était un peu court, mais bon, je n'aime pas en rajouter des tonnes et en plus c'est pas comme si j'avais encore entre 80/90 chapitres à vous balancer... x) 

Bref, j'espère que cette petite scène vous aura plus, j'ai adoré l'écrire mais j'ai mis l'aprèm pour 700 pauvres mots. Ouais, c'est pour ça que je publie à cette heure x) 

Bon, le passé de Ruben commence à refaire surface... 

Et Troy était un pitit peu en colère... ! 

Ca sent bon pour la suite ahah !

Bref !! A demain pour la suite, on se retrouve avec Eden. Bye ! <3 

THE DRIFTING SOUL [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant