twenty seven.

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Je le regarde en fronçant les sourcils et plisse les yeux.

- Mais nan…

Papa - Si, j'te jure.

Je viens de me moquer du prénom de mon grand-père biologique. Comme c'est embarrassant...

Papa - Tu peux te moquer hein. Je m'en suis moqué toute mon enfance. En plus, je savais que t’allais rigoler.

- Tel père, telle fille.

Il hausse les épaules et reprend la lettre. Il l'inspecte.

- Il est riche ?

Papa - A fond la caisse.

Je me vois déjà m'acheter grave des vêtements de ouf avec cet argent. Il repose la lettre sur la table et soupire avant de tirer une taffe.

Papa - J’accepterai pas cet argent.

- De quoi ?

Papa - J’accepterai pas son argent.

- Mais... Mais tu viens de dire qu'il était pété de thunes.

Papa - Ouais, c'est vrai. Mais genre, il me calcule pas presque toute ma vie et je dois lui être reconnaissant de me léguer sa fortune quand il meurt ? Je refuse d'avoir besoin de lui. Même après sa mort, il veut m'niquer ce fils de pute.

Je continue à le regarder. J'avoue que, si je me mets à sa place, j'aurais pas accepté comme ça. J’aurais préféré lui voler l'argent plutôt qu'il me le lègue.

Papa - Ecoute Carita, j'ai jamais  eu de réelle relation avec lui tout simplement parce qu'il ne l’a jamais voulu. Ma mère travaillait pour lui en tant que bonne donc, je le voyais tous les jours, je vivais chez lui carrément. Je jouais même avec ses filles, mes « sœurs », mais je savais pas que c'était lui. Le jour où j'ai su, il disait à ma mère qu’il ne l'a jamais aimé, que je suis juste un p'tit merdeux, né parce qu’il avait besoin de se vider les couilles et que personne ne doit savoir que je suis son fils.

Il se frotte l’arrête du nez et tire une taffe.

Papa - A ce moment là, sa femme était enceinte. Il avait pas de fils et il était persuadé que l'enfant qui arrivait était un garçon. Du coup, il a viré ma mère. De son poste et de chez lui. Pour ne plus avoir à nous voir. Elle s'est retrouvée à la rue avec un gamin de 5 ou 6 ans à la charge. Et j'suis encore vivant donc, tu peux en déduire qu'elle s'est pas juste apitoyée sur son sort. Alors, juste par respect pour elle, je peux pas accepter cet argent. Il est aussi sale que l'âme de son proprio.

Il se lève et se tourne vers la fenêtre ouverte.

C'est incroyable d’être aussi introverti. Ça fait 6 ans que je vis avec lui, j'ai jamais eu vent de cette histoire.

« Mon père, ce truand »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant