thirty one.

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Depuis ce qu'il s'est passé dans la voiture de Mavrick, on se parle plus. Du tout. De partout. C'est comme si il m'attirait mais, qu'on voulait pas que ça arrive.

'Fin, il veut pas.

Moi, si j'avais le choix, je voudrais être avec lui, bien sûr. Avec plaisir même.

C'est pas comme avant, on est grands maintenant. Si y a un problème, on pourra sûrement le régler par nos propres moyens.

Est-ce qu'il se rend compte de comment il me nique en faisant ça ? Est-ce qu'il y pense déjà ? Est-ce qu'il sait que j'ai un cœur ?

Voilà, c'est moi aussi, à force de faire la dure avec le monde, on croit que je peux pas avoir mal.

Mais là, c'est Mavrick, il sait très bien que j'ai un cœur. Et il sait aussi que je l'aime.

J'suis foutue. Mon cœur est foutu.

...

Je me réveille difficilement. Je suis encore un peu stone. Je me relève en remarquant que j'ai dormi avec la fenêtre grande ouverte.

Je la referme et reste un long moment assise sur mon lit, à penser.

Comme si j'avais pas assez pensé cette nuit.

J'ai passé la nuit à ruminer, à m'apitoyer et à chialer sur mon sort. Mais je m'en souviens pas vraiment, j'ai juste quelques flashbacks.

Je me lève et prends des vêtements au hasard dans mon armoire avant de descendre à la salle de bain. Je prends une douche vite fait et me rhabille.

Je suis restée devant la télé, à regarder les dessins animés du matin. J'aimerais redevenir une petite fille insouciante.

Celle que j'étais avant de comprendre que ma vie était condamnée. Avant toutes ces pertes qui m'ont rendu comme je suis.

Indifférente sur le moment.

Je sais pas, j'arrive pas à évacuer ce que je ressens, ce qui me peine quand je suis consciente parce que... je sais pas, ça se fait pas chez moi.

Plus je grandis, moins ça va.

J'ai envie de faire un truc pour mon père, comme un cadeau de retour. Mais j'ai pas la force, faut que je fasse un truc pour mon moral d'abord.
__

J'ai rien réussi à faire. Je me suis juste réfugiée dans ma chambre.

J'ai envie de rien.

J'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Ça doit être mon père. Il est resté en bas pendant un moment avant de ressortir.

Je ne bouge pas. Je reste allongée sur mon lit. C'est comme si le temps ne se perdait plus.

Je soupire.

« Mon père, ce truand »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant