Les Masques

Épisode 1 - J'ai Honte

"The mind is the most important sex organ" Esther PEREL - Psychotérapeute de couple belge

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Il croise mon regard... je m'électrise.

Tout s'arrête, j'ai l'impression que cette connexion hors du temps, fugace dure une éternité. Il n'est quand même pas en train de lire en moi comme dans un livre ouvert avec de trop... grosses... lettres qui disent... ? Si ? Je suis grillée. J'ai honte. 

Pourquoi ai-je l'impression d'être démasquée, je suis une si gentille fille, une frêle et douce colombe, blanche comme neige, immaculée. Je sens ma poitrine oppressée, serrée, j'ai le souffle coupé. Mon cœur bat si fort qu'il m'empêche d'entendre, entendre quoi au juste ? Je ne sais plus où je suis, je ne veux pas savoir. J'ai le vertige, je baisse les yeux, je reprends le contrôle en une fraction de seconde, ouf. C'est quoi cette bouffée de chaleur et ces picotements intenses qui semblent naître le long de ma colonne vertébrale et remontent en un éclair vers ma tête et mon visage comme une flambée de brindilles sèches. Oh non, je sens que je vais rougir, pas maintenant... bon, si maintenant. Non mais quelle nouille. Et je fais quoi ensuite ?

Il me touche... sa main se pose lentement mais fermement sur le creux de mes reins... elle brûle, je deviens incandescente. Mon corps ne m'obéit plus. Je ne peux m'empêcher de cambrer sous cette chaude et intrusive pression. Il se prend pour qui lui ? Tout en moi devient rigide, mes doigts tremblent, je ne respire plus très bien, cette oppression intense descend peu à peu de ma poitrine vers mon bassin. Ces battements de mon cœur qui m'assourdissaient, je les sens eux aussi descendre et s'intensifier dans mon bas ventre. Mon bassin vibre maintenant au rythme de mon pouls devenu fou. Plus je cambre plus j'ai honte ; plus j'ai honte ; plus j'ai envie de vibrer. 

Que vont-ils penser de moi ? Et si ma mère me voyait là tout de suite ? Voilà qu'en plus de cambrer, mon bassin se met à remuer de désir. Non, non, non, je suis perdue... Arrête ça tout de suite enfin, c'est pas le moment, c'est pas le lieu, reprends-toi ! Mmh sa main devient plus pressante et voilà que mon ventre effleure le sien. 

Cette tension sourde et vicieuse dans mon bassin irradie soudain entre mes cuisses. Je résiste mais c'est si bon, si fort, si... lourd à assumer. Mes cuisses se serrent pour contenir cette sensation vive, mais cela ne fait qu'intensifier mon excitation. Quoi ? Moi excitée et hors de contrôle ? Mais non, cela ne me ressemble pas. Si, je suis excitée, brûlante, mouillée, je le sens. J'ai tellement envie que mes doigts s'occupent de ce désir, mais on m'a toujours dit que "l'homme donne du plaisir à la femme". Alors, je me retiens, je me contiens, mon sexe se venge et les battements se font plus forts encore sur mes lèvres chaudes, mon clitoris gonflé. Plus j'ondule, plus je comprends que ma petite culotte est imbibée. Je suis mal barrée, me voilà trempée, je le sens, cela ne fait qu'attiser mon feu intérieur et voilà que j'ondule plus fort au point de me frotter contre lui. Je ne suis plus que sensation, mon bassin va et vient sur le sien. Mon excitation est telle que j'en oublie cette sournoise culpabilité. Je presse mon sexe contre un membre semble-t-il épais encore habillé, que je n'ose regarder. Je n'en peux plus, je presse mon mont de vénus de toutes mes forces avant de continuer à onduler, puis je reviens à la charge. Ces attaques sont autant de décharges électriques qui me parcourent. Je sens que je vais jouir.

Il me parle... quelle jolie voix, je la connais bien, elle m'enveloppe alors que je ne vais pas tarder à exploser.

C'est le summum, j'y suis presque, je me raidis, cette voix me dit avec une énergie que je ne connais que trop bien : "Une excellente journée à toi qui te réveilles ou qui est dans les bouchons !". Hein ? Quoi ? Camille Combal... c'est quoi cette blague ? 6h35 ! Virgin Radio et... arggg, pff un rêve... de plus. Mon coussin est entre mes jambes, dans tous ses états après l'avoir vigoureusement chevauché, avec en prime, une belle auréole... le pauvre. J'ai honte, je me sens sale.

Je suis Marine, j'ai 22 ans. Je ne le savais pas encore mais ce jour-là allait être le premier de mon initiation érotique...

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"Le rêve érotique nous envoie bien souvent des signaux contradictoires. Il nous plonge dans le plaisir et la culpabilité, l'incompréhension et le concret. Au fond, il convient de se détacher de ses représentations immédiates qui nous poussent à considérer ces rêves comme la preuve d'une envie non maîtrisée, pour tenter plutôt de les interpréter." Nathalie GIRAUD DESFORGES - Sexothérapeute Sexologue française.