3. Limbo & Inferno

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La banlieue de Détroit était un endroit sympathique pour toute personne qui ne connaissait pas la région. En apparence, il s'agissait de jolis petits pavillons au toits rouges et aux pelouses bien tondues, dans lesquelles des familles composées d'un couple, de deux enfants, d'une voiture et d'un chien vivaient en harmonie avec leur assistant androïde.

Cependant, si on y prêtait attention, on pouvait entendre les plaintes des androïdes, enfants, et des femmes battues, ainsi que le beuglement de voisins excités par l'alcool prêts à s'étriper pour une poubelle renversée – par le vent, la plupart du temps.

C'était dans ce coin miteux que Hank avait décidé de s'installer, après la mort de sa femme et de son fils. Malgré ses mauvaises habitudes, il faisait presque office de saint dans le quartier.

En garant sa BMW, il sortit une cigarette, histoire de décompresser après la journée de merde qu'il venait de passer. Tranquillement, il alla s'installer dans son fauteuil favori, face à un match de basket, en compagnie de son chien Sumo. Les Lakers y affrontaient une équipe miteuse sortie du fin fond de l'Alabama. Parfait. De quoi oublier ces histoires d'androïdes. Captivé par l'écran et par la bière qu'il venait d'ouvrir, il ne tarda pas à somnoler, lâchant sa canette qui alla rouler sur le sol.

Il fut réveillé six bonnes heures plus tard par la sonnerie de son téléphone de service abandonné sur la table de la cuisine qu'il avait oublié d'éteindre. Sa cigarette éteinte entre les lèvres, il sursauta, avant de se lever en grognant. Sa montre indiquait minuit trois, ça avait intérêt à être important.

- Putain mais merde quoi... Allô ? Bougonna-t-il en décrochant.

- Oui, bonjour, ou plutôt bonsoir lieutenant, fit une voix féminine à l'autre bout du fil. C'est l'officier Person. Est-ce que Connor est avec vous ?

- Nan je suis chez moi. Pourquoi ? Il est pas au comico' ?

Hank se frotta les yeux, jetant sa cigarette froide. Il reprit sa bière qui elle était chaude.

- Non. Il ne s'est pas mis en salle de repos. Et il est introuvable depuis cette fin d'après-midi. Nous n'arrivons pas à le localiser. Avait-il un comportement inhabituel cet après-midi ?

Le lieutenant de police se frotta le menton. Il ne pouvait pas mentionner les deux crises de Connor... s'il le faisait, Connor serait sans aucun doute désactivé. Il s'éclaircit la gorge :

- Non. Tout était normal, RAS.

- Merci d'avoir répondu. Nous vous tenons au courant au cas où.

L'homme mal réveillé grogna, puis raccrocha. Voilà que I-robot était parti en promenade. Mais malgré ses sarcasmes, il était inquiet. Il avait beau râler en permanence après Connor, il le considérait comme un ami – le pire ami possible, avec une fâcheuse tendance à taper sur ses nerfs.

De plus, en vue de la désactivation à distance de Midas quelques heures auparavant, il sentait au fond de lui que cette disparition était sans doute liée à leur enquête. En traînant des pieds, il alla se glisser dans son lit. La tête pleine de questions sans réponses. Il ferma les yeux, sans vraiment parvenir à s'endormir.


Ainsi, ce fut un Hank bougon ayant dormi en tout trois heures qui se rendit dans son bureau à sept heures tapantes. Il avait passé la nuit à se retourner sur son matelas grinçant, et son humeur était massacrante.

Malheureusement, Connor n'était pas là pour passer ses nerfs. Dans son bureau, nul androïde ne l'attendait pour le réprimander sur son petit déjeuner trop gras, trop sucré et trop salé. L'officier Person, à l'accueil, lui avait indiqué que son assistant n'était toujours pas localisé.

Detroit : Become Deviant (Hank x Connor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant