L'amour du scorpion d'or

Chapitre 6 : Sois mienne !

      Que lui voulait La Déesse ? N'avait-elle pas rompu assez rapidement avec Milo ? Avait-elle commis d'autres erreurs à l'encontre du Sanctuaire ? Tant de questions sans réponse qui tourmentaient l'esprit de Niënor depuis que le chevalier du Scorpion lui avait annoncé qu'elle était attendue au Domaine Sacré. Alors qu'ils avaient atteint le sommet de l'imposant escalier traversant le zodiaque d'or et menant au temple d'Athéna, Milo s'arrêta devant une immense porte gardée par deux soldats. Après un bref salut envers leur supérieur, l'un d'eux fit signe à la demoiselle d'entrer.

          - Je t'attendrai ici ! promit le jeune homme avant de la laisser franchir le seuil.

Une fois qu'elle eut passé la porte, Niënor se trouva en présence d'une adolescente dont l'aura, d'une douceur apaisante,trahissait la nature divine. La jeune femme salua la réincarnation d'Athéna par une gracieuse révérence.

          - Voici dont celle qui a pris le cœur d'un de mes chevaliers !

Il n'y avait aucun reproche dans la voix d'Athéna mais Niënor se méprenant sur la remarque s'empressa de répondre :

          - Je vous assure Princesse, dès que j'ai appris la vérité, j'ai tout fait pour qu'il m'oublie et ne s'éloigne pas de sa mission sacrée qu'est la protection de votre sanctuaire.

          - Mais je ne vous blâme pas, bien au contraire. Cette relation ne pouvait qu'être bénéfique pour Milo et je sais qu'il souffre beaucoup de votre séparation. Les Guerres Saintes étant terminées, j'ai permis à tous mes chevaliers de vivre la vie qui autrefois leur était interdite. Je ne pourrais pas être une déesse de justice et d'amour si j'interdisais à mes chevaliers le droit d'aimer.

En entendant cette déclaration Niënor réalisa qu'elle n'avait pas laissé à Milo le temps de s'expliquer et que si elle l'avait fait, ils auraient évité ce fâcheux malentendu. Saori observa la femme qui se tenait devant elle, devinant les pensées qui lui traversaient l'esprit puis lui demanda à brûle-pourpoint :

          - L'épouseriez-vous s'il vous en faisait la demande ?

La surprise se lut sur le visage de Niënor mais sa réponse fut instantanée et empreinte de sincérité.

          - Pour lui je ferais n'importe quoi, même me rendre au plus profond des Enfers. Alors s'il me demandait en mariage ma réponse sans hésitation serait oui !

          - Néanmoins, fit la réincarnation d'Athéna je ne puis autoriser votre union tant que je ne serai pas sûre que vous soyez à la hauteur de la tâche que je m'apprête à vous confier. Prenez cela comme une sorte d'allégeance...

                                                                                                *****

      Cela faisait plus d'une heure que la jeune femme avait passé la porte des appartements privés de Saori et Milo, dont la patience était mise à rude épreuve, tournait comme un lion en cage. Soudain un puissant cosmos l'enveloppa.

          - Sois rassuré chevalier Milo, elle vient de réussir l'épreuve que je lui avais imposée. Tu peux désormais la prendre pour femme.

La voix d'Athéna avait résonné directement dans son esprit et le jeune homme ne put retenir le soupir de soulagement que cette nouvelle lui avait apporté. La porte s'ouvrit alors et Niënor se jeta dans les bras de son compagnon.

          - Je te demande pardon pour tout ! Je ne voulais pas te faire souffrir. Si je n'avais pas refusé de t'écouter, rien de tout ceci ne serait arrivé. Je m'en veux tellement. Pardonne-moi !

          - Je t'avais déjà pardonnée ! souffla le Scorpion en lui embrassant le front. Viens maintenant ! ajouta-t-il en lui prenant la main. Je dois te montrer quelque chose.

      Une fois son entretien avec Niënor terminé, la princesse Saori resta songeuse. Le chevalier du Scorpion était le premier de ses gardiens à franchir le pas de fonder une famille. Au début, cette nouvelle avait un peu surpris la déité. En effet la réputation de dragueur volage que traînait Milo avait atteint les oreilles du treizième temple depuis longtemps et si on lui avait demandé son avis, l'adolescente aurait plutôt misé sur Aiolos ou Aiolia voir peut-être même Aldébaran mais sûrement pas l'impétueux Scorpion. Comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences.

                                                                                                 *****

     Niënor contempla les colonnes de marbre blanc qui ornaient le temple puis se dirigea vers ce qui était les appartements privés pour poursuivre son inspection.

          - C'est donc ici que tu vis ?! lança la demoiselle tandis que le chevalier d'or lui faisait visiter sa demeure. J'aime bien ! Un peu spartiate mais pas désagréable.

          - Attends d'avoir vu la chambre ! rétorqua le jeune homme en la soulevant du sol pour la porter jusqu'au lit.

Là il la déposa sur les couvertures tout en l'embrassant avec fougue.La jeune femme noua ses bras derrière la nuque de son futur amant et répondit à ses baisers avec autant de passion que de tendresse. Milo s'allongea aux côtés de sa compagne et l'observa reprendre son souffle. Il lui caressa les cheveux et la joue avant de suivre du doigt le contour de ses lèvres entrouvertes.

Il l'embrassa encore mais avec plus de douceur, laissant ses mains parcourir le corps frémissant de Niënor, il fit glisser les bretelles de sa robe avant de s'attaquer aux lacets de son corsage laissant apparaître une poitrine aux courbes gracieuses, qu'il cueillit aux creux de ses mains. Il embrassa la chair tendre savourant les halètements étouffés de sa partenaire. Il titilla, du bout des dents, un mamelon rosé et sentit des ongles s'enfoncer dans son dos griffant au passage ses omoplates puis il abandonna les seins pour descendre plus loin, sur le ventre plat qu'il couvrit de petits baisés gourmands. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure pour retenir des gémissements de plaisir quand Milo traça de sa langue des sillons enflammés sur sa peau.

Le Scorpion fut arrêté dans sa progression par quelques grammes de soie, frontière de tissu qui protégeait tel un ultime rempart l'intimité de sa compagne. Il se redressa et, tel un félin guettant sa proie, vint se placer au-dessus de la demoiselle. Prenant appui sur les coudes, il captura à nouveau les lèvres de la jeune femme puis plongeant son regard dans les yeux verts de la demoiselle, il lui demanda dans un murmure qu'elle seule put entendre :

          - Veux-tu être ma femme ?

La jeune femme sourit puis lui chuchota dans le creux de l'oreille :

          - Je le veux !

          - Alors sois mienne à présent...