Colin.... Qui est tu? Laisse moi te découvrir....

Tous nos problèmes me semblant si lointain, si abstrait, si peu important

La semaine suivante passe à une vitesse folle, entre le travail et les enregistrements pour le groupe, nous avons eu peu de temps pour souffler. L'avantage c'est que nous n'avons pas non plus eut le temps de nous disputer avec Colin. Nous étions tous les deux tellement fatiguer par notre rythme de travail qu'aucun de nous n'avait reparlé de ce qui c'était passer la semaine dernière... Nous savons tous les deux qu'il fallait en parler, Colin a, à peine oser me toucher toute cette semaine, comme si j'étais une pierre précieuse prête à se briser...

Matt et moi avons à peine échanger trois mots, bonjour, au revoir, et bon appétit cette semaine. Il se concentrait sur le travail, comme pour oublier qui j'étais, pour me remettre à la place de « la collègue de travail » et non plus celle « d'amie » ... Cela me rend triste, mais au moins j'arrive à mettre des distances, cela rend tout plus facile, même si je sais que ce n'est pas la solution, faire comme si nous n'avions jamais sympathisé, comme s'il ne m'avait pas proposé ce verre lors de notre premier jour de travail, comme si je n'avais pas habité avec lui durant presque 6 mois...

Je me mords la lèvre doucement, réalisant à quel point j'avais fui mes problèmes cette semaine, comme si j'avais fait semblant que tout allait bien... mais rien n'est régler, rien ne va et je sens que tout va exploser bientôt, nous sommes tous des bombes à retardement prêtes à exploser d'un instant à l'autre et ça va faire mal...

Je soupire, en fermant les yeux, me concentrant sur la musique qui se dégage de la guitare de Colin, nous avons profité de ce petit moment de répit pour nous pencher sur de nouvelles musiques. Je soupire doucement avant d'ouvrir les yeux :

« Ça ne va pas Colin... il s'arrête de jouer et me regarde d'un air interrogateur, tout ce qu'on compose, ce qu'on écrit, c'est si... triste et vide, la mélodie est belle mais quelque chose manque, comme un travail inachevé...

- Hum... je ne sais pas si tu es en train de parler de la mélodie ou de... nous...

- Colin...

- Ok, je sais que je ne pourrais pas échapper à cette conversation, alors va y. »

Je soupire et hoche la tête, je me lève pour venir m'assoir sur le canapé à côté de lui, il pose sa guitare, et se tourne pour me faire face, attendant que je parle :

« Je me demande ce que toi tu ressens, tu m'as à peine touché cette semaine, je sais qu'on a été très occupé mais je ne sais pas... je n'es pas l'impression que cela vienne de là, alors s'il te plait Colin, dis-moi pourquoi ? Qu'est-ce qui te fait peur, te bloque ? »

Il grogne, parler de lui ne lui plait pas du tout, je le vois dans ses yeux, il ne s'attendait pas à ce que je commence ainsi, Je le vois hésité, ouvrir la bouche la refermer et il finit par se lever et sortir. Sans un mot, je le regarde faire en soupirant, et voilà, du Colin tout cracher, il prend la fuite.

Shadow vient poser sa tête sur mon genou, que je caresse doucement. Colin... il refuse de laisser transparaitre la moindre de ses émotions mais me réclame les miennes en permanence, comme pour se rassurer.

Je me lève et attrape la laisse de Shadow, une petite balade nous fera du bien à tous les deux. Je ferme l'appartement derrière moi et marche vers Central Park. Je joue un peu avec Shadow, je le regarde courir après son bâton, heureux comme jamais. Je le néglige trop en ce moment, le pauvre. Je m'assois sur un banc pour lui lancer le bâton qu'il me ramène sans cesse, je le regarde revenir à chaque fois fier, sa queue bougeant à toute vitesse en souriant, lui au moins il lui en faut peu pour être heureux. Au bout d'une bonne heure Shadow et mon bras n'en peuvent plus, il vient s'installer à mes pieds. Je souris en le regardant épuiser et je penche la tête en arrière en fermant les yeux profitant du soleil.