06.Premier contact

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Cette nuit je suis prêt. Je tourne en rond dans ma chambre, comme un animal, je trépigne d'impatience. Je ne prends rien avec moi, la fuite reste une issue appréciable à tout problème rencontré. Je mets mes vieilles converses, elles sont cachées sous mon lit pour que ma mère ne les jette pas. Je mets un pantalon dans lequel je suis à l'aise et mon sweat préféré, le noir avec des cordons rouges. Je prends quand même une pomme, mon ventre gronde. Je sors doucement et commence mon errance. Mes pas m'amènent dans cette même rue, celle d'il y a une semaine. Mes sens en alerte, j'attends. Le stress monte, comme d'habitude mon corps me trahit. Je cligne des yeux frénétiquement, mes mains dansent au son d'une mélodie qu'elles seules perçoivent. J'attend patiemment, que ma respiration se régule et qu'elle descende, peut être. Mon ombre est projetée au sol en plusieurs endroits, de tailles et intensité différentes, au gré des lampadaires qui m'entourent. Je préfère l'obscurité, mais cet éclairage lui devrait au moins lui permettre de me voir. Je n'ose pas regarder sa fenêtre, je fixe les fissures du trottoir, colorées de mousse. Elles se séparent et se rejoignent aléatoirement, comme un labyrinthe que la nature emprunterait pour chercher un espace de liberté, loin de sa cage d'asphalte. Je fini par entendre des bruits de pas sur ma droite, au niveau du banc sur lequel j'étais assis la dernière fois. Elle c'est arrêtée devant moi, à distance respectueuse. C'était bien elle. Elle semblait chercher ses mots, j'ai donc attendu qu'elle parle. Après tout si elle est descendue me voir, elle doit avoir une raison.

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