chapitre treize

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paris, septième arrondissement.
2025, omniscient.

le cinq juin en fin d'après-midi, ornella se rendit chez le joueur pour récupérer sa fille. elle avait chaleureusement remercié fayza et wilfried de l'avoir hébergé pendant deux longues semaines. la plus âgée avait dit que si c'était à refaire, elle l'effectuerait sans hésiter, ce qui réchauffa la cœur de la jeune femme.

arrivée à la porte de l'appartement, elle toqua puis patienta quelques minutes avant que l'attaquant ne lui ouvre la porte, tout essouflé. il fit les gros yeux en regardant son téléphone portable.

- oh putain il est déjà dix-sept heures, bonjour ella, il lui fit la bise, ce contact la fit doucement frissonner. j'ai pas vu l'heure passer, je dois encore donner son bain à gaïa, je fais vite, tu peux patienter dans le salon, j'arrive.

il partit à toute vitesse à l'étage où il avait laissé sa fille seule, tandis qu'ornella émit un petit rire avant de s'avancer jusque dans le salon. elle observait l'endroit où elle avait vécu quelques années.

rien n'avait réellement changé, à part les cadres photos qui étaient posés sur un meuble. elle s'approcha de plus près et resta bouche bée quand elle vit que derrière un grand cadre où était posé une photographie de gaïa et kylian, se cachait un autre où il y avait un polaroïd de l'italienne et lui.

elle se souvenait parfaitement de ce cliché, qui fut pris lors de l'anniversaire de neymar en deux-mille vingt-et-un. la jeune femme ne s'attendait pas à ce qu'il ait gardé durant tout ce temps une photo si importante dans son salon.

elle se rendit dans la deuxième partie de la pièce à vivre et y découvrit un piano. son piano. kylian avait toujours voulu lui en offrir un, mais la jeune femme avait finalement économisé pour se le payer toute seule. elle l'avait laissée ici étant donné que dans son appartement italien, elle n'avait pas la place nécessaire pour l'accueillir.

elle se posa sur le petit banc qui accompagnait le piano, et guida ses doigts jusque sur les touches. elle appuya légèrement dessus, comme si elle avait peur de le casser. finalement, elle testa son niveau, voir si elle n'avait pas oublié les bases. elle se mit à jouer les premières notes d'une chanson qu'elle affectionnait particulièrement.

au rythme de la musique qui émanait de l'instrument, elle posa sa voix qui s'accordait parfaitement avec le son du piano.

oh, the reason i hold on,
oh, cause i need this hole gone,
funny you're the broken one but i'm the only one who needed saving,
cause when you never see the light it's hard to know which one of us is caving.

not really sure how to feel about it,
something in the way you move,
makes me feel like i can't live without you,
and it takes me all the way,
i want you to stay.

elle sursaute légèrement en entendant des petits applaudissements et des rires. sa petite fille lui saute dans les bras en complimentant sa façon de chanter, ainsi que l'attaquant qui était retourné dans le salon.

- je vois que tu n'as pas oublié comment utiliser ce piano même après quelques années.

- comment oublier ? c'était mon plus bel achat, elle regarda l'instrument, les yeux pétillants.

gaïa tira le bas de pantalon de sa maman pour attirer son attention.

- t'es belle mon ange, c'est papa qui t'a coiffée ? elle posa doucement sa fille sur ses genoux quand cette dernière hocha la tête.

- mamma, sa fille tritura ses petits doigts. pourquoi j'ai pas les cheveux comme les autres filles ?

l'italienne releva la tête vers son ancien compagnon, désemparée. elle incita sa fille à continuer de parler.

- les autres filles me disent que mes cheveux sont moches.

kylian s'agenouilla près du banc du piano pour se mettre à côté de sa fille après qu'elle ait dit ces mots.

- ma puce, regarde-nous, sa mère posa sa main sur sa petite tête, tes cheveux sont magnifiques n'en doute jamais.

- et puis, le numéro sept continua. ce n'est pas parce que ces filles disent que tes cheveux sont moches que tu dois les croire, ta coiffure est originale et montre que tu sors du lot. ne laisse personne te dire que tu es différente à cause de tes cheveux. d'accord ils sont peut-être courts encore, mais avec le temps ils pousseront. tu es belle comme tu es.

ornella se leva, toujours sa fille dans les bras. il était temps pour elle de partir, sa fille reprenait les cours demain. avec la fin de sa maladie, faire trop d'efforts l'épuisait alors elle n'allait à l'école maternelle que deux semaines durant un mois. quand elle sera totalement remise, elle pourra y aller plus régulièrement, mais il est encore trop juste à présent.

sans un mot, l'italienne chargea la voiture avec les bagages de sa fille et l'attacha à l'arrière après qu'elle ait dit au revoir à kylian.

- reste bien sage dans la voiture mon ange, je dois parler avec papa.

elle referma la portière en prenant bien soin de fermer la voiture à clefs pour plus de sécurité, et se rendit dans le hall de l'immeuble, où l'attaquant était resté pour éviter un mouvement de foule.

ses yeux restaient plantés dans ceux de son ancienne compagne, il ne pouvait s'en détacher. il souhaitait tellement de choses à ce moment là, mais il s'abstint. combien de temps allait-il encore tenir ? trop peu.

- je changerai d'école pour gaïa une fois notre retour en italie, il ne faut pas qu'elle reste dans cet endroit et... tout va bien kylian ?

il plaqua sans plus attendre ses lèvres sur les siennes. il attendait ce moment depuis si longtemps qu'il aurait souhaité que le temps s'arrête brutalement. mais ornella le ramena à la réalité. ils se fixaient quelques secondes avant que l'attaquant ne se mette à parler, à jouer ses dernières cartes.

- reste ici ella, je ne veux plus que tu t'en ailles avec gaïa, il la supplia en prenant ses mains dans les siennes. je suis désolée si je t'ai vexée avec mes propos dits au café, ce n'était pas le but.

- ce n'est pas grave pour le café kylian, j'ai su passer outre. gaïa doit faire sa rémission pendant encore plusieurs années, je comptais reprendre mes études à la rentrée prochaine, et revenir en france ne m'enchante pas plus que cela...

- il faut qu'on y mette chacun du sien ella, je t'en prie, je t'aime depuis des années, on s'est quittés une fois et je ne le supporterai pas de nouveau. je vais sûrement partir pour madrid cet été. tu ne seras pas en france, ça peut t'être favorable.

- tu as raison kylian. dès que je rentre en italie, je vais prendre rendez-vous chez le psychologue, comme j'aurais dû le faire depuis longtemps. gaïa fera sa rémission jusqu'à ce que le médecin autorise un transfert dans un hôpital madrilène. si on accepte son transfert avant que mes études ne soient terminées, je t'emmènerai gaïa et je retournerai en italie le temps que j'obtienne mon diplôme.

- tu me confierais gaïa pendant des semaines entières ?

- voire des mois. j'ai été trop dure de te l'enlever et de n'avoir pensé qu'à moi, je dois bien me rattraper.

sans un mot, le joueur l'attira contre elle, retenant ses larmes. tout ces allers-retours entre deux pays seraient bientôt terminés, et c'est ce qu'il souhaitait.

- comme tu me l'as dit dans le café, tu as pensé à toi ella, et je ne t'en veux pas d'avoir pris cette décision.

- je t'aime kylian, et je m'excuse, pour tout.

- je t'aime aussi, et je suis désolé, pour tout. allez, tu vas rater ton vol, et gaïa nous regarde par la fenêtre de la voiture.

elle se tourne et voit sa fille faire coucou à travers la vitre de la portière. elle essuie une larme qui s'était échappée de son œil et l'attaquant embrasse le front de sa bien aimée avant qu'elle ne s'en aille. ils se fixèrent une dernière fois avant que l'italienne ne démarre la voiture, direction l'aéroport.

▪️▪️▪️▪️▪️

hey, j'espère que ça vous a plu ! je suis sûre que beaucoup seront énervées de voir qu'ils se sont réconciliés, mais c'est comme ça et pas autrement !!!

salut

dans leur regard » KYLIAN MBAPPÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant