Chapitre 4

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Durant tout le trajet en train, elle garda le silence. Mais cette fois-ci Gilbert la garda à l'œil.

Il insista pour qu'elle prenne la place à côté de la fenêtre et prit place à ses côtés pour l'empêcher de s'enfuir si elle en ressentait l'envie. Elle haussa les épaules et se perdit dans la contemplation du paysage qui défilait, rêvant à une princesse Cordélia qui défendait son royaume avec grâce et beauté : tout son opposé en somme.

Gilbert, lui, fut tenté d'étudier ses manuels de médecine, mais son regard restait accroché à la chevelure de feu qui trônait à ses côtés. Elle l'ignorait et pourtant Gilbert ne voyait qu'elle. Il ne pensait plus à cette fleur de tissu qui dormait dans sa poche, ni au tendre sourire de Winifred, non... Il ne voyait plus qu'elle !

Même de dos il était certain de connaître le nombre de taches de rousseurs qui constellaient son magnifique visage pâle comme la neige, il était persuadé de connaitre chaque détails de son regard transcendant et si expressif ! Il détourna aussitôt le regard. Son cœur battait beaucoup trop vite... Soudain, il se souvint de la lettre de Cole et en dépit de son avertissement, il l'ouvrit.

Anne était beaucoup trop ailleurs pour remarquer qu'il avait une lettre en ses mains. Elle avait fermé les yeux, espérant gagner les bras de Morphée après l'insomnie qui l'avait entraîné dans l'étreinte affectueuse d'un vieil ami, qui l'avait écouté pleurer, comprenant mieux qu'elle-même ses propres tourments. 

         Cher Gilbert, Je ne compte pas me mêler de tes sentiments envers Anne et ne te mens pas, cela se voit comme le nez au milieu de la figure... 

Mais sache que le comportement qu'elle a eut envers toi, n'était pas sincère. Elle a besoin de prouver qu'elle est forte, elle déteste dépendre de quelqu'un et surtout de toi, son rival. Elle ne veut pas que tu te moque d'elle et son agressivité est son armure. Je n'excuse pas son comportement, car c'est à elle de te présenter des excuses. Mais ce que je souhaite te dire, c'est que ce voyage lui a apporté beaucoup de peine... Et je suis heureux que tu ai rencontré une charmante personne, Anne a fournit de nombreux détails sur ta façon de tenir cette fleur en tissus qui proviens, j'en suis certain, d'un salon de thé... 

Mais tu n'a pas vu qu'elle mentait, tu ne l'a pas sentit. J'ai passé la journée avec elle Gilbert et crois moi, lorsque nous nous sommes quittés, elle allait très mal. Je pensais que tu l'écouterais, que tu t'intéresserai à ce qu'elle a ressentit. Que tu ne te contenterais pas d'un simple : "Très bien."  Mais peut-être est-ce injuste de ma part d'attendre cela de toi ? Pourtant j'aurais juré que tu l'aimais vraiment, à ta façon de la regarder. Mais si tu a trouvé l'amour... Je ne peux t'en vouloir. Cependant, promets-moi de veiller sur elle, cette fois-ci. Et si tu le peux, escorte là Samedi prochain, nous devons retourner à son orphelinat. 

Merci beaucoup.

Bon retour chez toi. 

Cole. 

Tu es uniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant