Chapitre 6. Je change d'emballage !

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Je me sens mal à l'aise, j'ai envie d'aller me réfugier dans mon bureau et ne plus en sortir. Mais qu'est-ce qui m'a pris de vouloir manger plus tôt ? C'est comme si j'avais oublié le fonctionnement de la société depuis la venue de Charlie. Comment est-ce qu'ils peuvent cracher sur les gens comme cela ? Même entre eux ? C'est tellement cruel.


« Tu veux un verre de vin, Alexandra ? »


La voix de Bernard me sort de ma réflexion. Bernard n'est pas comme les autres avec moi, il est toujours très prévenant avec moi comme maintenant. Il vient souvent me voir quand il bloque sur un problème et cela me fait toujours plaisir de l'aider. Il me regarde toujours en souriant, cela me gêne parfois. Dans tous les cas, sa gentillesse n'est pas feinte comme les autres qui l'accompagnent.


« Oh Alexandra, tu n'aurais pas des informations croustillantes sur Charlotte ? »


C'est Frédéric qui me parle. Ces groupies gloussent juste à l'idée d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Je n'aime pas leur façon d'être à toujours raconter des ragots, à humilier les autres. Et j'aimerais qu'ils m'oublient comme ils en ont l'habitude de faire pour mon plus grand bonheur.


« Allez, tu partages son bureau. Tu dois bien avoir des informations, non ? »


J'aimerais ne pas avoir à parler de Charlie, cela me fait trop mal de penser à elle. Et cette douleur, c'est moi qui l'ai voulue. Je touche mes lèvres en me rappelant la manière dont on s'est embrassée jusqu'à s'endormir dans cette chambre d'hôtel. J'essaie de me dire que j'ai bien fait de tout arrêter avant que cela ait trop loin entre nous mais je sais que c'est déjà trop tard... et il n'y a que ma fierté et ma conscience pour m'empêcher de la supplier de m'embrasser encore et encore. Je ne peux pas gâcher tous mes efforts parce qu'elle me manque. Je ne suis même pas sûre qu'elle m'écouterait après tout, j'ai été lâche en n'osant pas la regarder après... après avoir accepté tous ses baisers. Nos rapports sont depuis purement professionnels depuis deux semaines. C'est presque une chance que Charlie a été prise par ses formations pour ne pas subir ce malaise constant entre nous. Je ne sais même pas si elle me veut encore comme amie... .


« Hey Alexandra, on te parle ! »


Frédéric me fixe avec son air condescendant, j'ai tellement envie de le gifler.


« Je n'ai pas grand chose à dire. Elle fait de l'excellent travail, je ne vois pas ce que je pourrai dire d'autres. »


Je les vois lever les yeux au ciel et puis, ils font comme si je n'existais plus.


«
⁃ Excellent travail ? Elle doit juste bien sucer ! Cela se voit que le patron, il a presque une érection juste à la regarder, se moque Clarisse.
⁃ Ce n'est pas le seul dans le bâtiment, n'est-ce pas Fred ?, rit une collègue.
⁃ C'est une vraie bombe, ce n'est pas de ma faute, rit Fred.
⁃ Alors c'est quand qu'elle passe dans ton lit ?, continue notre collègue.
⁃ J'y planche. Ce n'est qu'une question de temps, fanfaronne Fred. »


Je me retiens de rire en sachant que Charlie ne supporte pas sa présence plus d'une seconde et l'unique personne avec qui elle veut coucher dans le bâtiment, c'est moi.

Coups de jeunesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant