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Une fois de plus il était entrain de tout casser. Le son des plats qui s'écrasent bruyamment sur le sol me fait sursauter.

Ça faisait un moment que ça ne lui était pas arrivé.

Mon père n'est pas un homme méchant. Il lui arrive juste d'être violent de temps en temps.

Je le vois bien qu'il essaie de se maîtriser, mais une bouteille de whisky entamée, il n'arrive plus à rien contrôler.

Tout a commencé quand ma mère nous a quitté. Il faut le comprendre, c'était son amour de jeunesse, la seule femme qu'il ait jamais aimé.

Et malgré le fait qu'elle le trompait depuis des années, il avait tout fait pour la voir rester.

C'est beau l'amour parfois...

Mais combien de temps allait- elle pouvoir vivre comme ça ? Elever un enfant qu'elle n'aimait pas ? Elle rêvait d'une vie différente, d'un monde où gloire et luxe se côtoient, où le compte en banque n'est qu'un détails qu'on ne s'évertue même pas à regarder, 50 000 euros en plus ou en moins, quelle différence ?

Mais à la place, elle avait eu une belle famille qui, lui répétait sans cesse qu'elle n'est pas une femme digne si, elle ne donne pas de progéniture à son mari.

Qui continuerait de porter son nom ? Le nom d'un homme pour qui l'appel de l'alcool est beaucoup plus fort que celui de la prière pour les croyants.

J'aurais peut être dû rester plus longtemps à l'université.

En m'entendant entrer, il se met à crier, me rappelant que je n'étais pas désiré et que c'est de ma faute si elle s'est tirée.

Je ne peux rien dire quand il est comme ça. Et même si je ne dis rien, de toutes façons, il ne me lâchera pas.

Il m'agrippe violemment les épaules. Je m'arrête dans mon élan, personne ne voudrait encore plus l'énerver en ce moment.

Il me retourne et plaque violemment sa main sur ma joue.

Une fois de plus il a oublié de retirer cette foutue bague de son doigt. Je me demande combien de temps ça prendra pour s'effacer cette fois.

Il continue de crier ? Je ne m'étais pas rendu compte que ça ne s'était pas arrêté. Il finira bien par se calmer, y a plus qu'à attendre que ce moment nous fasse le plaisir d'arriver.

Il se tourne enfin se dirigeant vers son stock de vin. C'est le moment où jamais, je peux m'éclipser.

Sans me presser je monte les escaliers, pour m'installer dans cette chambre, une nouvelle fois avec le sentiment que tout aurait été mieux si ma mère avait décidé d'avorter.

Comment tu fais toi, pour ne pas baisser les bras ?

Éclat - JikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant