Partie 12

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PDV Jenifer :

Une heure plus tard Grégory était toujours avec le médecin dans notre chambre pendant que je faisais les 100 pas dans le salon. Je m'étais littéralement jeté sur mon téléphone lorsque Grégory m'avait dit d'appeler le médecin. Et pendant un court instant j'ai voulu appeler plutôt les urgences, mais son médecin n'habitait pas loin et était disponible 24h sur 24, il avait été embauché par le manager de Greg comme médecin personnel et devait répondre présent à n'importe quel moment. Grégory était devenu son seul patient. Après l'avoir appelé j'avais enfilé un jogging et un tee-shirt à une vitesse folle et m'étais assise à côté de Grégory pour l'aider du mieux que je le pouvais. Quand 10min plus tard son médecin était arrivé je m'étais placé dans le fond de la pièce, mais Grégory m'avait demandé de sortir, il ne voulait pas que je le voie dans cet état. Et même si j'aurai voulu rester à ses côtés j'avais exécuté sa demande car il est vrai que le voir comme cela était insoutenable pour moi.

Les minutes me paressèrent durer des heures, et quand enfin je vis le médecin descendre je me stoppai morte d'inquiétude.  

- Alors ? tremblais-je.

- C'est bon ne vous en faites pas ... me répondait-il en me prenant par l'épaule.

J'aurais pu m'écrouler de soulagement. Mais le médecin poursuivait son discours.

- Néanmoins, Grégory est de plus en plus victimes de ces crises ... Je ne vais pas vous mentir, mais son état s'est aggravé considérablement ...

- Je sais, je le vois... Il est de plus en plus fatigué, a de moins en moins de souffle, a pratiquement une quinte de toux tous les deux jours ... Et elles deviennent de plus en plus violentes ...

- Il arrive de moins en moins à respirer. Ses poumons se congestionnent beaucoup plus vite qu'avant. Et il est clair que chanter à en perdre la voix comme il le fait ne l'aide pas ... soupirait-il.

"Ce qui me tue est ce qui me rend plus fort" ... pensais-je.

- Qu'est-ce qu'on peut faire ? demandais-je en fermant les yeux un instant.

- Malheureusement pas grand chose ... Ce que je vais vous dire est horrible, et vous devez déjà le savoir, mais l'espérance de vie d'un jeune homme comme Grégory atteint de la mucoviscidose est d'à peu près 25 ans ...

Mon souffle se coupa, oui je le savais, mais entendre ces mots quand je posai la question "Qu'est-ce qu'on peut faire ?" ... Cela voulait dire  "Il n'y a rien à faire, il est déjà condamné, on ne peut que le regarder s'écrouler"...

- Je vais tout de même lui prescrire une cure d'antibiotique et de séances de massages respiratoires - trois par jour, dont 2 d'une heure et demie - et j'ai aussi réussit à le faire signer une demande de greffe ...

Je relevai la tête. Grégory n'avait jamais repoussé cette idée, mais me disait l'accepter qu'en dernier recours car l'opération était risquée.

- Il sera inscrit sur la liste dès demain, je vous en fait la promesse, continuait-il.

- Soyez honnête, vous pensez que cette cure pourrait l'aider ?

- Je pense que la greffe est l'espoir sur lequel nous devons le plus nous focaliser... Mais il est robuste, c'est un battant, il ne lâchera pas l'affaire aussi facilement ! Je lui ai dis que en attendant par contre il devait se reposer le plus possible, éviter les activités trop physique et surtout de chanter... Ses poumons ne suivent plus le rythme qu'il leurs impose ...

- Comment il a réagit ?

- Il a compris, je savais que ce serait dure à respecter, alors je lui ai montré la photo qu'il y a sur votre commode en haut où l'on vous voit tous les 3 avec votre fils, je lui ai dit de le faire pour vous, pour préserver ce qu'il a ... il a hoché la tête en promettant de m'écouter.

Jenifer & Grégory Lemarchal : La maladie d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant