Elementum {Tome 1}

V

  Deux semaines et demie plus tard, me voici à marcher à travers les couloirs en compagnie d'Amy. Lancées dans une discussion passionnée au sujet des animaux, je l'écoute me parler de son panda Doudou, qui ressemble en tout point à un chat roux. Elle le porte tendrement dans ses bras, à la manière d'un parent berçant son bambin.

- Doudou s'amuse souvent à faire des roulés-boulets dans l'escalier, m'explique-t-elle. C'est bien pire que Ashi, la grue de ma sœur.

- C'est sûr, comparé aux paons Albinos et aux deux chiens qu'on a au manoir, les vôtres d'animaux sont... peu commun... avouai-je avec un froncement de sourcils perplexe.

- Oui, mais heureusement, sourit-elle davantage, admirative de Doudou ; ils sont tellement mignons...

  Je souris à mon tour, tandis qu'on prend un nouveau tournant à gauche. Certains des portraits se retournent à notre passage et chuchotent entre eux en ne cessant de me dévisager. J'ignore bien pourquoi.

- Professeure McGonagall n'a rien dit ? demandai-je, alors qu'on descend un escalier.

- Mama a envoyée une lettre au vieux Dumbledore, deux semaines avant la rentrée. Résultat : il est venu en personne à la maison.

- Sérieusement ? m'étonnai-je.

- Eh oui ! Nous avons tous été aussi surpris. Comme à l'accoutumée au Japon, nous nous sommes tous inclinés, en filant nous habillés rapidement en kimono, et nous avons fait ce qu'on appelle la cérémonie du thé. Dumbledore en a été ravie, et a été compréhensif en s'habillant également en kimono d'un simple mouvement de baguette magique, sinon c'était Otōsan qui le mettait à la porte.

- Qui ?

- Otōsan. C'est comme ça qui faut qu'on dise pour dire « père » en Japonais.

- Aah, d'accord... Ce n'était pas très anglais mais je comprends... Et donc, après ça ?

- Oh ! Ils ont fait connaissance, et Dumbledore a été amusé en voyant Doudou joué avec Fripon, notre petit macaque, et Mimi, le renard de Mama.

- C'est donc comme cela qu'il a accepté ?

- Évidemment, répond-elle en sautillant juste en face de moi d'un air joyeux ; Avoir un Dumbledore qui passe chez toi ce n'est pas Yen courante, pas vrai ?

- Non, ça, c'est certain.

  Elle rigole avec moi, lorsqu'on entend un petit rire sournois dans l'air.

- Salut, Peeves, dis-je joyeusement.

  L'esprit frappeur apparaît juste devant nous, laissant un sursaut chez Amy qui resserre Doudou dans ses bras par simple crainte qu'il ne s'en prenne à lui.

- Tiensssss, Miss Parfaite ! siffle Peeves en me regardant. Comment tu peux me voir, petite sotte ?

- Le sixième sens, dis-je avec sarcasme (bien que je l'ai réellement). Veux-tu une proposition alléchante ? ajoutai-je en voyant les cannes à sucre et la part de gâteau crémeuse qu'il tient dans ses mains.

  Il me regarde avec son grand sourire, jetant un regard mauvais et maléfique à Amy qui le fixe d'un air assassin, prête à rugir si jamais il s'en prend à elle.

- Non, pas à elle.

- Alors à qui, Miss Parfaite ?

- À Drago, mon frère. Il te déteste tellement qu'il serait prêt à te frapper et te jeter aux ordures.

- Ah, ah, ah, ah ! Personne ne peut jamais faire ça ! rigole Peeves.

- Admettons qu'il prévienne le Baron Sanglant...