Elementum {Tome 1}

IV

Point de vue Omniscient

- Mélody, Malefoy !

  Le silence. Voilà ce qui plane brusquement dans toute la salle. Silence bientôt brisé par de lourds chuchotements indiscrets et des regards plafonnant sur elle comme si tout le monde vient de s'étonner de la situation.  Les joues chauffant brusquement, un mal de crâne commençant à venir par toutes les pensées qui filent, Mélody regarde autour d'elle avec une seule envie : se tapir dans un trou de souris. Surtout en voyant les regards choqués de Harry et de Ron. Ces deux derniers semblent révoltés, certainement à cause du comportement de Drago envers eux ; elle est certaine qu'ils la rejetteront maintenant. Une pointe déchirante de tristesse lui pique le cœur et elle baisse la tête. Du coin de l'œil, elle aperçoit même tous les professeurs, notamment Dumbledore, se redresser sur leurs sièges, plus attentifs. Comme si que la maison dans laquelle elle ira les intéresse, tous ce qu'ils veulent c'est certainement participer à l'attraction principale : la défigurer pour mieux l'angoisser. Mélody frissonne, puis se décide enfin à aller s'asseoir sur le tabouret. Qu'on en finisse ! La professeure McGonagall dépose le Choixpeau sur ses cheveux blancs. La coiffe lui tombe devant les yeux jusqu'au nez, la plongeant dans le noir absolu.

- Encore une Malefoy ! s'écrie une petite voix dans son oreille, faisant déglutir difficilement Mélody. Je me trompe peut-être, mais tu n'en es pas une à part entière. Oui... Dumbledore m'a parlé de toi, et de tes qualités exceptionnelles et spéciales... N'es pas peur, fillette, tes secrets seront bien gardés avec moi, je puis te l'assurer.

  Rien qu'à l'idée qu'on puisse lire en elle comme dans un livre ouvert, Mélody serre les poings. Elle déteste ne pas avoir son libre arbitre, surtout si c'est un vieux chapeau qui lit dans ses pensées !

- Oh, mais tu as une très forte personnalité et un courage exceptionnel pour oser insulter un Choixpeau aussi chaleureux que moi !

- En même temps, si tu arrêtais aussi de lire dans mes pensées... répond Mélody, comme si que c'est normal.

-  Tu as une qualité étonnante, à ton âge. J'ai connu une fillette comme toi, à ton âge... Oh mais qu'est ce que je raconte, moi ! Tu es bien la seule dans ton cas, et est-ce là bien assez, non ? Voyons... Étudions tes capacités... Très intellectuelle, tu n'hésites pas à penser par toi-même et dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. Tu réussies sur la lancée de l'apprentissage, mais la fibre des études n'est pas pour toi... Non... Tu préfères la liberté et tu es capable de foncer tête baissée sans même réfléchir malgré une méfiance que je décèle chez toi. Tu doutes des autres en croyant qu'ils seront comme ceux qui t'ont blessé par le passé... Mais à ce que je vois, tu abuses de ta ruse et de ta malice pour accuser ton frère à ta place... Nom de nom ! Tu es des deux maisons opposées : un cœur de Gryffondor et une Âme de Serpentard ! N'oublions pas la gentillesse d'un Poufsouffle, aussi, et ton impatience légendaire ! Une moindre chose qui est de travers, et tu es prêtes à tout repasser, j'ai affaire à une maniaque et une perfectionniste ! Et à ce que je peux voir, tu es une guerrière dans tous les sens du terme, mais également une incroyable danseuse et une virtuose dans l'âme. Tu es du moins très difficile à placer... Serpentard serait...

- La pire des maisons, corrige d'avance Mélody.

- Mais aussi celle que tu aimerais rejoindre pour impressionner tes parents, n'est-ce pas ? Te mentir autant à toi-même n'est pas le plus grand des mérites, mais je ne veux pas obliger une élève aux capacités exceptionnelles et spirituelles à aller vers un destin forcé. Tu as besoin d'être encouragée et d'être aimée sincèrement, bien que ceux Invisibles qui t'entourent t'aiment d'un amour inconditionnel... Serdaigle est trop pour toi qui n'aime pas les règles ni les obligations... Serpentard te ramènerait à ton passé et casserait ton intelligence très surdouée... Poufsouffle... Pourquoi pas ?... Non ! Tu es gentille, mais aussi impatiente qu'un hippogriffe... Gryffondor... Peut-être que cette maison... Non, tu es certes arrogante face aux adultes, tu détestes te pavaner. Oh ! Mais qu'est-ce que tu es difficile ! Je n'ai jamais vu un Chapeauflou aussi tortueux que toi !