L'Ordre des Etoiles

Chapitre 11

Je me retrouve dans une des chambres de Stephen, assise sur le lit avec les jambes remmenées devant ma poitrine. Je devrais dormir, mes paupières tombent par le poids de la fatigue, mais la peur de refaire des cauchemars m'empêcher de fermer les yeux.

Je fixe la lettre de ma mère, posée sur la table de chevet, pensive. La porte de ma chambre se ferme, je la regarde et aperçois Damon adossé contre celle-ci. Je ne l'ai pas vu entrer. On se regarde, sans dire un mot, je suis trop fatiguée pour lui faire la guerre.

Les cernes sous ses yeux sont encore plus marquées, mais son visage n'exprime rien. Il me regarde simplement, mais avec une telle intensité qu'il arrive à tout chambouler en moi. Je voudrais pouvoir contrôler ça. Je voudrais ne pas avoir autant besoin de lui, de sa présence, mais il est le seul qui arrive à savoir ce que je pense.

Il s'approche du lit, sans parler, et se glisse sous la couette à côté de moi. Je le regarde faire, sachant que je ne pourrais pas le faire partir et que je n'en ai même pas l'envie. Il se cale dans les oreillers et me tend son bras, j'hésite, mais le besoin d'être près de lui me fait capituler. Je me couche contre lui, posant ma tête sur son épaule, il m'entoure de son bras et m'enrobe de sa chaleur.

Nous restons longtemps sans rien dire, seulement collés l'un contre l'autre. Je le regarde, il a les yeux fermés, et je ne peux m'empêcher de le contempler.

- Pourquoi tu es venu ?

Il ouvre les yeux, et tourne la tête vers moi. Son regard me percute de plein fouet, brûlant comme de la lave. Ses pupilles coulent le long de mon visage, jusqu'à mes lèvres avant de retourner se plonger dans mes yeux, je pourrais m'embraser sur-le-champ.

- J'en avais besoin, me dit-il, et je me suis dit que tu avais besoin de quelqu'un. Même si ce n'est pas pour parler.

Mon esprit but sur la première partie de sa phrase, oubliant complètement le reste. Il avait besoin de venir me voir ? Pourquoi ?

Je le regarde, cherchant à comprendre ce qu'il veut dire. Il me fixe, attendant sûrement que je lui parle de ce que je ressens. Mais je n'ai pas oublié la raison de notre dispute, et ce n'est pas parce que je l'ai laissé venir me tenir compagnie que ça l'excuse du reste.

- Pourquoi je te parlerais de ce que je ressens, alors que tu ne veux pas parler de ce qui se passe dans ta tête ?

- Ce n'est pas pareil, dit-il doucement.

- Et pourtant si, pourquoi j'irai me confier à quelqu'un qui ne se confie pas à moi ?

- Parce que ton problème ce n'est pas moi.

Je fronce les sourcils. Damon détourne le regard, et passe une main dans ses cheveux comme s'il avait dit une bêtise. Je me redresse, retournant sa phrase dans mon esprit, comprenant désormais mieux sa réticence.

- Alors c'est ça, dis-je en colère, c'est moi le problème ?

- Non, enfin...ce n'est pas ce que je veux dire ! C'est juste que...

- Ne t'embête pas, le coupé-je, je ne vais pas te poser plus de problèmes.

Je pousse la couverture, et décide de partir. Peu importe où, tant que ça met assez de distances entre lui et mon cœur qui se fissure à chaque battement.

Mais je n'ai pas le temps de sortir du lit. Damon attrape mon bras, et avec une étrange facilité, glisse sa main le long de mon flan pour me coincer sous son corps. En moins d'une seconde, je suis piégée, moulée à la perfection contre lui.

Il me regarde, coinçant mes mains pour que je ne me débatte pas. Ses yeux ont pris une teinte que je ne leur avais jamais vue avant, rempli de désir. Il s'approche, lentement. Je voudrais lui crier toute ma colère et ma tristesse, mais mes mots sont balayés par ses lèvres contre les miennes.