Ça a continué. Non, en fait c'est toi qui a continué.
Tu t'es obstiné à t'asseoir chaque jour à côté de moi. À chaque fois que tu te posais à côté de moi, je soufflais, d'abord très bruyamment, puis, jour après jour je soufflais de moins en moins fort, comme si je commençais à m'habituer à ta présence et que cette dernière ne me dérangeais pas plus que ça.
Tout les jours tu laissais tes doigts glisser sous mes manches et caresser mes cicatrices. Tu le faisais comme si tu t'inquiètais pour moi, comme pour voir si j'en avais fait une autre. Si tu en sentais une nouvelle tu fronçais les sourcils, si tu n'en sentais pas de nouvelle, tu me regardais et affichais ce foutu sourire niais sur ta tête d'ange.
Tu m'as donné envie d'arrêter de me faire ses cicatrices. Tu m'as donné une raison de les arrêter : ton sourire. Tu me le donnais comme une récompense à chaques fois que tu ne les sentais pas.
De temps à autre, tu me disais un ou deux trucs comme ça, rien de très particulier, jamais nous n'avions eu de vraies conversations. Nos regards seuls suffisaient. Tes sourires aussi je dois me l'avouer maintenant.
Jamais je ne parlais, mais ça n'avait pas l'air de te déranger, comme si de ma part tu ne t'attendais à rien.
Jusqu'au jour où tu m'as dit une phrase bateau, tellement bateau qu'aujourd'hui je ne m'en souviens plus, je me souviens seulement que ce jour là je t'es répondu. Cette succession de mot qui était sorti de ma bouche après tant de temps semblait t'avoir ravi. Ça aurait été des insultes que tu m'aurais quand même souri parce que je t'avais enfin adressé la parole.
Alors, comme une récompense, tu m'as dit "toi, moi, lac".J'attends vos retours !
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Amour nuancé
RomanceDeux adolescents. Un lycée. Un passé. Quelque chose. Triste amour. Une minute, ou une heure ? Peut-être un jour, ou deux ? Un mois, ou quatre ? Un an, ou juste une seconde ?