Plane

304 26 1
                                    


Après une pensée qui le laissait perplexe, il avait visité les lieux et remarqua un piano dans la chambre du noiraud. Felix avait fait une mine de dégoût, il n'allait pas être tranquille pour les révisions. Encore du bruit, toujours du bruit.

_ Tu joues souvent du piano ?

Changbin avait acquiescé.

_ Je suis dans une agence et je compose moi-même mes musiques, c'est cool non ? Je vais être dans un petit groupe, j'espère qu'on s'entendra bien comme toi et moi.

Il prit une pause et s'installa sur le tabouret de son instrument de musique.

_ Je vais te faire écouter.

Felix se précipita vers lui et au moment où Changbin allait poser ses longs doigts fins, il se fut arrêté par le blond. Mais malheureusement pour ce dernier, il avait entendu le bruit.

_ Je suis si mauvais que ça alors que je viens de jouer seulement une note car tu m'as arrêté ?

Le plus jeune perdit ses moyens et retira sa main de la sienne. Il s'installa sur le lit de son nouvel ami et s'était tut. De toute façon, il allait boucher ses oreilles tel l'enfant qu'il était à l'époque et Changbin ne le verrait pas grâce à son champ de vision restreint.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que ce dernier avait déjà commencé.

Il n'avait pas eu le temps de se boucher les oreilles que ce son strident avait fait répercussion dans ses tympans. Il fut surpris lorsqu'il remarqua que ce n'était point désagréable. C'était doux. Il pouvait s'endormir comme un enfant avec ce bruit ou plutôt cette musique ?

Une berceuse qui lui faisait monter chaque souvenir de son enfance avec sa propre famille. Des moments joyeux avec ses parents et sa grande sœur.

Il se laissa plonger en arrière, sur le lit, posant son bras sur ses yeux. Il n'en croyait pas cela possible. Cela n'avait aucun sens, pourquoi du jour au lendemain, il entendrait des sons qui s'harmonisaient entre eux ? Le plat que le blond avait fait, fut prendre de court l'étonnement de Changbin à cause de son poids qui avait été pris en flagrant délit par la housse de couette. Il se retourna pour faire face au plus jeune. Ce dernier avait les pieds qui flottaient dans le vide jusqu'à ses hanches, le reste était sur son lit. Il ne comprenait pas la réaction du plus jeune et quand il s'apprêta à se lever pour le rejoindre, le blond lui ordonna poliment de continuer.

Il ne se fit pas attendre et remit son tabouret proche du piano. Ses mains allaient encore se synchroniser avec le piano. Felix aimait. Felix avait pleuré, le plus âgé ne l'avait pas remarqué à cause de son bras qui cachait la moitié de son visage. Oui, le blond avait maintenu cette position depuis maintenant plus de trente minutes.

Changbin s'arrêta, épuisé et se retourna. Il vit le thorax de son ami se gonfler puis s'abaisser lentement. Il dormait.

Le plus petit se décala et s'approcha du plus grand qui dormait à poings fermés. Il était étrange, mais il attirait la curiosité. Le noiraud enleva le bras qui cachait son visage et il le contempla. Jamais il n'aurait pensé voir un bébé dormir dans son lit.

Il décida de porter Felix pour le remonter dans son lit histoire afin qu'il n'ait pas de fourmis dans ses jambes dès l'aube. Il le couvrit en hésitant de lui filer son plaid préféré et s'en alla en fermant la lumière sans oublier son portable.

L'avion avait dû l'épuiser mentalement et physiquement.

Le lendemain était arrivé rapidement, Felix avait remercié Changbin pour la chambre et la couverture ce qui valut un rougissement de sa part. Ce dernier avait d'ailleurs demandé ce comportement si soudain, Felix avait répondu que c'était à cause de son amusie. Ce n'était même pas un problème d'audition, juste un trouble cognitif qui ne lui permettait pas de reconnaître les notes de musique. Impossible de savoir pourquoi cette nuit-là, il avait su, que ça soit quelque chose de magique ou bien une erreur de médecin, il remerciait au fond de son cœur d'avoir pu comprendre pourquoi le monde, et même Chris aimait la musique.

Par test, il essaya d'écouter une musique qu'il avait lancée sur son application mais, impossible. Il allait repartir en dépression maintenant qu'il savait l'effet que cela procurait.

Un désir inatteignable et bloqué par le destin.

Par doute, il essaya d'écouter un homme dans la rue qui jouait avec un tambour, aucun effet. A nouveau ce bruit strident.

Le monde était cruel avec lui. Il ne comprenait pas. Il avait décidé de voir Changbin. De lui demander de rejouer sur son piano. Et par miracle, un enchaînement de notes refaisaient surface. Il se sentit confortable.

Peut-être que c'était le piano qui était magique ou bien les doigts de Changbin, en tout cas, il ne voulait pas le perdre. S'il ne pouvait pas toucher le monde, alors il viendrait de lui-même le chercher.

Seen from above | ChanglixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant