Kidnapping en centre-ville

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✴️✴️✴️PDV de Carmen✴️✴️✴️

Sur le pied de la tour qu'est Carter Corp, je respire l'air frais du soir. Après mon entretien des plus tendu avec le PDG de la boîte, il m'a proposé d'aller voir Gabriel pour qu'on puisse s'expliquer. Curieusement, mon manager a admis qu'il avait  commis une erreur et qu'il n'avait pas dû faire attention, qu'il s'en excusait. Mensonge que Carter a visiblement gobé comme des pâtes.

Sauf qu'avec moi, ça marche pas...

Comme Matt est parti un peu plus tôt que moi pour aller voir son frère, je décide de rentrer à pied pour m'aérer l'esprit, au lieu de prendre un taxi. Quand je pense à comment nous nous sommes rencontrés, un sourire orne doucement mes lèvres dans les rues bondées de New York. Je venais de le prévenir de ne pas rentrer dans le bureau de notre manager à cause d'une certaine DRH. Qu'est-ce qu'on a bien ri à ce moment là!

Je suis tellement dans mes pensées que je ne remarque pas qu'une personne me suit depuis une dizaine de minute. Soudain, une personne me prend par derrière et me plaque du coton sur la bouche. Je reconnais sans mal l'odeur du chloroforme. Je tente de me dégager, cependant la poigne est bien trop forte et je ne peux pas utiliser mes pouvoirs en centre-ville. Malheureusement pour moi, je deviens rapidement essoufflée et je me retrouve obliger de respirer le somnifère. Quelques minutes plus tard, mes paupières deviennent lourdes et je rejoins les limbes du sommeil.

Un gémissement m'échappe et je tente de plaquer ma main sur mon front. Cependant, je me rends compte que mes mouvements sont entravés par des grosses chaînes rouillées. Malgré ma douleur, j'ouvre péniblement les yeux pour détailler l'endroit où je me trouve. A première vue et à la lumière du feu brûlant dans ma main, je me trouve dans une sorte de cave, sur un vieux matelas miteux. Avec difficulté, je me redresse pour me lever. Je tente de faire quelques pas, mais mes jambes sont devenues des cotons-tiges et en plus, les chaînes sont reliées au mus derrière moi. Soudain, un bruit de serrure déverrouillé retentit, j'éteins précipitamment le feu dans mes mains et la personne que j'avais le moins envie de voir ouvre la porte:

-Dereck?

Il me sourit narquoisement et s'approche de moi. Je recule prudemment de lui au fur et à mesure qu'il avance. Pourtant, il ne vient pas spécialement pour des hostilités mais pour retirer les chaînes qui ornent le mur de briques. Sans un regard pour moi, il ressort de la pièce lugubre, les chaînes en main, et m'entraîne à sa suite sans que je puisse vraiment protester. Il m'emmène alors dans un dédale de couloirs plus sombres les uns que les autres. Finalement, nous atterrissons dans une pièce simpliste: deux lits simples, une table, deux chaises, pas de fenêtres et pas de bouche d'aération pour s'évader. Je me tourne vers lui, perplexe. En captant mon regard, un rictus moqueur habille son visage et m'éclaire:

-Tu vas recevoir une visite très prochainement.

Il me défait des maillons entourant mes poignets, et m'injecte directement un produit dans le cou à l'aide d'une seringue. Je grimace douloureusement pendant qu'il sort de la pièce minuscule, en laissant la lumière allumée. Désespérée, je m'affale dans un lit et m'endors, déjà physiquement et moralement épuisée.

Je me fais brutalement réveiller par des bras qui m'entoure, je remarque rapidement un borsalino sur le lit à l'opposé du mien. Je devine alors immédiatement l'identité de mon colocataire indésiré et je soupire de soulagement:

-Daryl...

Il s'écarte doucement de moi et, les mains autour de son visage, murmure, inquiet:

-Nous étions tellement inquiets...Ça fait quatre jours que tu as disparu, Carmen...

J'écarquille les yeux, stupéfaite. Apparemment, on perds vite la notion du temps ici. Un raclement nous interrompt. Nous nous tournons tous les deux vers l'ancien employé du Starlight, qui a un rictus malsain aux lèvres. Il s'approche de nous rapidement et s'empare brusquement de mon bras, serrant a main au point que je suis sûre d'avoir des bleus.

-Aïe! Mais lâche-moi! Tu me fais mal, espèce d'abruti!

Je joue la victime mais en vrai, je pourrai lui casser le bras d'un simple mouvement. Cependant, je ne le fais pas, au risque de faire découvrir ma véritable nature aux yeux de Daryl. Je me débats autant que je peux jusqu'à ce que mon ravisseur, à bout de nerfs, me lance littéralement sur Daryl, qui me rattrape in extremis. L'autre connard nous ordonne alors en sortant son revolver:

-Tiens ta copine en laisse et suis-moi sans faire d'histoire.

Daryl ne prends pas la peine de lui répondre et sort de la chambrée en me tenant par la taille, mon bras autour de son cou. J'observe ce dernier: la forte poigne de Dereck a laissé des traces bleues sur mon membre. On peut clairement distinguer la forme de ses doigts sur ma peau. Pour en revenir au présent, nous déambulons dans le labyrinthe de corridors. Labyrinthe que, heureusement pour nous, j'ai mémorisé à la perfection. Il est hors de question que je reste ici une journée de plus. Nous arrivons donc devant un escalier que nous gravissons, péniblement pour ma part, car j'avais encore les jambes tremblantes.

Je sais pas ce qu'ils m'ont injecté, mais c'est efficace!

Arrivés en haut, nous atterrissons dans un salon semblable à ceux qu'avaient les grands rois au temps du Moyen-Age. On nous force à nous asseoir sur des chaises pourvus de menottes. Rapidement, on se retrouve attachés et nous nous regardons, Daryl et moi, peu rassurés. Malgré la peur que nous inspire cet enlèvement, nous restons tranquille, de peur de nous attirer des foudres. Un homme de main, la trentaine aux cheveux bruns, me regarde fixement et exige:

-Tes armes.

Je hausse un sourcil, faignant de ne pas comprendre. Son regard se durcit et je soupire en tendant les poignets pour qu'on m'enlève les menottes. Il exécute ma demande en grognant mais mes pieds restent fixés sur ceux de la chaise. C'est alors que je commence à sortir tout mon attirail: un Beretta en-dessous de ma chemise; quatre poignards que je sors de mes porte-jarretelles, le cinquième étant bien camouflé sous ma cuisse, un petit calibre de mon soutien-gorge. Le tout est posé sur un plateau en argent que le mec pose sur une table plus loin. Si je compte bien, il me reste comme armes sur moi: deux shurikens, un autre petit calibre avec ses différents chargeurs, le poignard sous ma cuisse plus ceux qui sont camouflés dans mes cuissardes et le taser dissimulé dans ma bague. Je devine aisément le regard halluciné du jumeau sur ma droite. C'est pourquoi je lui chuchote:

-Je t'en reparlerai plus tard.

-J'espe...

Notre conversation est interrompu par une entrée remarquée. Et le sentiment de peur que j'avais quelques minutes se transforme bien en un tout autre sentiment: la vengeance. De plus, son petit air satisfait me donne envie de la cramer et de la congeler en même temps.

Je vais la tuer...

Is It Love ? Matt. L'amour, plus fort que tout?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant