My Dark Angel [NoMin]

five

Neuf jours étaient passés depuis la dernière conversation qu'avait eu Jeno avec Jaemin. Ce dernier avait informé le noiraud qu'il quittait la ville pour une dizaine de jours. Ses parents souhaitaient le voir pendant le peu de temps qu'ils passaient dans le pays. Jaemin avait avoué se sentir coupable de laisser tomber Jeno mais celui-ci lui avait assuré que ce n'était rien et que son côté solitaire n'avait pas disparu, vexant le brun qui se disait indispensable dans la vie du noiraud.

Les deux jeunes hommes se fréquentaient régulièrement depuis près d'un mois. Durant de ce laps de temps, Jeno avait continué de passer tous les jours à la boulangerie, bien que Jaemin avait cessé d'y travailler. Le brun avait trouvé un appartement mais ne devait y emménager que dans deux semaines. Il préparait donc activement son déménagement pendant son temps libre. Le noiraud resté très concentré sur ses cours alors Jaemin et lui se voyaient seulement le week-end et le mercredi, jour où il n'avait pas cours.

Jeno se trouvait maintenant assis sur l'une des tables de la boulangerie, devant son boulanger favori. Venu plus tôt que d'habitude, Monsieur Na lui avait proposé de prendre un café en sa compagnie, tant qu'il n'y avait pas de clients. Jeno était heureux de pouvoir discuter avec lui et voulait en profiter pour demander si Jaemin lui avait donné des nouvelles, lui qui n'en avait aucunes.

— Tu sais mon garçon, commença le sexagénaire en rejoignant Jeno, ma femme et moi te sommes reconnaissants, il déposa deux tasses de café sur la petite table, Jaemin a l'air de beaucoup t'apprécier et tu es bien le seul qui le fait sortir de sa bulle. Merci pour cela.

L'étudiant fut légèrement surpris par ces remerciements mais répondit instantanément le sourire aux lèvres :

— En réalité, Jaemin m'a aussi permis de sortir de ma bulle. Je vous remercie donc également d'avoir provoqué notre rencontre.

— Tu es quelqu'un de bien, Jeno, l'homme lui rendit son sourire. Je suis heureux que mon neveu soit tombé sur quelqu'un comme toi.

Jeno se sentit rougir. Ces compliments le rendaient légèrement mal à l'aise. Il voulut dire qu'il était celui qui était heureux d'avoir rencontré Jaemin. Ce dernier avait réussi à entrer dans son espace personnel de manière si naturelle que plus Jeno y pensait, plus cela l'effrayait. Le boulanger prit soudainement un visage plus sérieux et après une longue inspiration, il prit la parole de nouveau :

— Depuis la disparition de ses parents, il s'est énormément renfermé alors on s'est beaucoup inquiétés pour lui, le Na soupira, mais depuis que tu es là, il est beaucoup plus ouvert au monde.

Le noiraud hocha la tête et répondit d'un sourire gêné. Les battements de son cœur s'étaient accélérés lorsque l'oncle de son ami avait évoqué les parents de ce dernier.

— Ses... Ses parents ont disparu ? osa finalement demander l'étudiant.

L'homme acquiesça et expliqua sous les yeux choqués de Jeno, que la mère et le père de Jaemin avaient été assassinés un an auparavant. Le drame s'était produit lors du cambriolage de leur maison. Ce n'était pas la première fois que la famille avaient été ciblée par des cambriolages, vivant dans un quartier regroupant majoritairement des personnes fortunées. Malheureusement, cette fois-ci avait été tragique. Le coupable n'avait pas été retrouvé depuis. Le cœur de Jeno s'était serré.

— C'est, le jeune homme inspira, vraiment horrible, je suis sincèrement désolé pour votre famille.

— Je me doutais bien que Jaemin ne t'en avait pas parlé, il sourit tristement, mais je pense qu'il est important que tu sois au courant pour mieux le comprendre.