My Dark Angel [NoMin]

six

Jeno s'était figé. Il venait d'entendre la voix de Jaemin provenant du rez-de-chaussée. De nouveaux noeuds se formèrent dans son estomac. Les mains encore tremblantes, il ferma le fichier, qu'il regrettait maintenant d'avoir ouvert. Il décida de rester sur la chaise du bureau. Alors qu'il pouvait distinguer le bruit de pas montant les escaliers, le noiraud prit rapidement son téléphone en main. Après quelques secondes, la porte de la chambre s'ouvrît mais Jeno ne releva pas les yeux. Il fit mine d'être trop concentré sur son téléphone.

— Je vois que t'as pris tes aises, déclara la voix qu'il redoutait maintenant fortement.

Jeno releva alors les yeux, sans répondre. Il se contenta d'observer le brun s'installer sur son lit.

— Ça ne va pas ? lui demanda Jaemin, une moue inquiète sur le visage.

L'étudiant baissa la tête, une main sur son torse. Il prenait de grandes inspirations, tentant de calmer les battements de son coeur. Sa vision devenait floue, alors qu'une envie de vomir venait de le reprendre. Sa tête devint lourde et lorsque son corps se pencha en avant sans son accord, Jaemin accourut vers lui. L'étudiant distingua difficilement ce qu'il lui dit et concentra ses forces pour se relever, aidé par son ami.

— Installes-toi sur mon lit, je vais appeler ma tante, indiqua Jaemin en l'attrapant par les épaules pour le forcer à s'asseoir.

— N-non c'est rien, s'empressa de répondre le noiraud, amènes-moi juste de l'eau, s'il te plaît.

— Tu es sûr ?

Jeno hocha la tête et bien qu'il parut sceptique, Jaemin acquiesça avant de sortir de la chambre. L'étudiant se laissa tomber sur les oreillers de son ami, laissant échapper un long soupir. Les images qu'il avait découvert sur l'ordinateur du neveu de son boulanger lui étaient revenues et son corps avait réagi à l'horreur qu'elles contenaient. Pourtant, Jeno voulait absolument savoir. Savoir à qui ces bras, ces jambes ou ces torses qu'il avait vu, appartenaient. Savoir pourquoi chaque parcelle de peau qui les constituait était taillée et ensanglantée. Savoir comment ces photos étaient arrivées sur l'ordinateur de Jaemin. Savoir si ce dernier en était l'auteur, c'était ce qui lui faisait le plus peur.

— Ça va un peu mieux ? demanda Jaemin, en entrant dans la chambre, un verre d'eau à la main et une assiette de cookies à l'autre.

— Oui, répondit simplement Jeno en se relevant, de manière à se retrouver en position assise.

Le brun prit place à ses côtés en lui tendant le verre d'eau, avant de déposer l'assiette sur sa table de chevet.

— Tu as peut-être besoin de sucre alors je t'ai amené des cookies, expliqua-t-il joyeusement à l'étudiant. Jeno ne pouvait s'empêcher de sourire.

— Merci, Nana.

Ledit Nana lui offrit son plus grand sourire, celui qui avait tant manqué aux journées du noiraud. Il eut l'impression que son monde venait de s'illuminer à nouveau. Jaemin était à ses yeux magnifique et lorsque ses yeux se posaient sur lui, il oubliait tout ce qui jusque-là, occupait ses pensées. Jeno but son verre d'une traite et à peine l'eut-il déposé sur la table de chevet, que Jaemin s'approcha soudainement de lui. Sans un mot, il vint se blottir contre le torse de Jeno qui, automatiquement, l'entoura de ses bras.

— Tu m'as manqué, Jeno, laissa échapper le brun dans un soupir.

Le noiraud sentit des papillons envahir son estomac alors que la main de Jaemin caressait doucement la sienne. Jeno souhaitait que ce moment ne s'arrête jamais, alors il laissa son cœur faire taire sa raison et déposa toutes les questions qu'il voulait poser au brun, dans un coin lointain de son esprit.

L'étudiant en informatique se réveilla en sursaut, alors que la sonnerie de son téléphone résonnait dans sa chambre. Ses yeux papillonnèrent quelques secondes avant qu'il ne récupère son téléphone, posé sur sa table de chevet. Sans prendre la peine de vérifier l'auteur de l'appel, il décrocha.

— J-Jen', t'es chez toi ? demanda la voix au bout du fil.

— Jaemin ? Jeno fronça les sourcils en se redressant. Tu vas bien ?

— Jeno, il faut vraiment que je te vois, la voix du brun craqua. J-je peux passer chez toi ?

Le noiraud sentit son cœur se serrer. Jaemin semblait être en train de pleurer.

— Bien sûr, tu veux que je te rejoignes ? Où est-ce que tu es ? demanda Jeno en sortant précipitamment de son lit.

— N-non, je, Jeno put entendre sa respiration saccadée au bout du fil, je suis devant ton bâtiment.

— D'accord, montes.

Jaemin raccrocha le premier avant que Jeno ne jette son téléphone sur son lit. Il se dirigea rapidement vers la salle de bain et aspergea son visage d'eau. Au moment où il se sécha de sa serviette, on sonna à son appartement. Sans perdre une seconde, le noiraud partit vers l'entrée, qu'il ouvrit le cœur battant. À peine la porte entrouverte qu'une touffe brune se jeta dans ses bras. L'étudiant reconnut à son odeur qu'il s'agissait de Jaemin, alors il referma la porte d'un coup de pied et enlaça son ami.

— J-Jeno, j-j'ai p-peur, articula Jaemin à travers ses sanglots.

— Calmes-toi, je suis là pour toi toi maintenant, tenta l'étudiant de le rassurer, en caressant doucement son dos.

Malgré la totale incompréhension dans laquelle se trouvait Jeno, sa priorité restait l'état du brun. Alors qu'il tentait de se détacher des bras qui le tenaient fermement, une vive odeur de fer parvint à ses narines. Il attrapa les mains de Jaemin, accrochés à son dos et fronça les sourcils.

— J-Jaemin, tu es blessé ?

Le brun releva sa tête, jusque-là nichée dans le cou du noiraud. Malgré le peu de luminosité qu'offrait la pièce, Jeno put distinguer le visage angélique de Jaemin, abîmé par les larmes et le sang qui coulait de ses lèvres. Jeno dirigea son bras derrière le brun et atteignit l'interrupteur de la pièce de vie. Maintenant totalement éclairé, Jaemin paraissait plus misérable encore. De la manche de son sweat noir, il essuya ses larmes, étalant par la même occasion, le liquide de fer sur ses joues déjà rosies.

— Jeno j'ai, il recula de quelques centimètres et mordit sa lèvre inférieure, j'ai fait quelque chose de mal.

— Qu-qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Jeno, le cœur emballé par l'appréhension.

Jaemin releva ses yeux, à nouveau larmoyants, vers le noiraud. Ses poings emprisonnaient les manches de son sweat, qu'il triturait nerveusement. À cet instant, Jeno se haïssait de penser cela, mais il trouvait le brun affreusement adorable. Ignorant les larmes ayant recommencer à dévaler ses joues, Jaemin prit une grande inspiration avant de lui demander, la voix brisée :

— Tu accepterais de me suivre ?

— Q-quoi ? Où ça ?

— Je ne peux pas te le dire, du dos de sa main, Jaemin essuya le sang qui continuait de couler de ses lèvres, t-tu dois me faire confiance.

Ainsi Jeno le suivit. Ignorant à nouveau sa raison qui lui criait qu'il ne connaissait pas réellement Jaemin, qu'il lui avait menti et qu'il ne pouvait donc pas lui faire confiance. Son cœur criait plus fort et il lui criait qu'il suivrait toujours le brun, n'importe où et n'importe quand.

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Hi~ Me voilà de retour après une absence de pratiquement un mois ici et je m'en excuse 🥺

Fort heureusement le scénario est déjà décidé jusqu'à la fin donc j'ai pas eu trop de mal à reprendre mais j'espère quand même pouvoir vite enchaîner les chapitres pour pas trop casser la « vibe » (jsp si vous voyez c'que jveux dire mais jme suis comprise😭).

Bref, mercii d'avoir lu en espérant que le chapitre vous ai plu❤️