* ABBIGAËLLE *

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Je regardai avec précaution ce que les mina faisaient. Je voulais tout savoir sur les combats et elles étaient les meilleures guerrières existantes, plus fortes que les hommes, plus rusées aussi. J'aurais aimé être une vraie mina.

- Abigaëlle ! Qu'est-ce que tu fais ?

- Je ne me concentre pour ce soir, répondis-je.

- Il ne faut pas que tu gaspilles de l'énergie sinon tu ne réussiras pas l'épreuve, me conseilla Jaelle.

Jaelle était une très bonne amie même si elle avait cinq ans de plus que moi, vingt et un an donc. Nous étions très proches.

- Je sais que tu as raison mais je n'ai vraiment aucune envie d'échouer.

- Tu te mets trop la pression Abi, tu vas y arriver !

Il y avait une coutume qui voulait que tous les jeunes passent trois épreuves, une à la naissance, une à l'âge que j'avais maintenant quinze ans et une dernière à ma majorité.

L'épreuve de la quinzième année consistait à traverser un labyrinthe qui se trouve entre la forêt sombre et la forteresse des mina. Peu le réussissaient, beaucoup abandonnaient et certains ne revenaient jamais de cette épreuve.

Je soupirai en suivant Ambre jusqu'à la forteresse des mina, le lieu où j'avais grandi. C'était une grande bâtisse de forme circulaire où elles habitaient toutes. Bien sûr, il était énorme, tellement grand qu'il fallait plusieurs journées pour faire le tour.

- Abigaëlle ! Descend tout de suite ! Le roi te cherche ! Encore une fois !

Je me raidis. Joshua, le fils d'un des cousins de papa, se tenait en bas de la tour et nous observait. Je descendis et le suivis. Il était un des princes de mon père, le roi d'Aithiopia, plusieurs d'Afrique.

- Tu sais que normalement, tu ne devrais pas être ici...

- Je sais, soupirai-je.

J'étais l'ainée de la famille et donc la princesse héritière du royaume. De ce fait, tout le monde attendait de moi que je sois la parfaite gentille princesse qui saurait parler pleins de langues, gentille et douce, que je sois une parfaite femme, tout ce que j'haïssais.

Je trouvai mon père dans ses appartements avec maman. Je souris, maman était tellement belle que le simple fait de la voir, ça me rendait heureuse. Elle sentait toujours bon et était toujours pleine de douceur.

- Abigaëlle, qu'est-ce que tu faisais encore chez mina ?

- Kadia va finir par t'adopter mon amour, se moqua maman avant de m'embrasser.

- C'est déjà limite ça, elle passe leurs épreuves, protesta papa d'un air agacé.

- Elle devient une meilleure guerrière, répliqua maman en souriant. Ce qui fera d'elle une reine parfaite !

- Je préfèrerais qu'elle soit meilleure à ses cours, soupira papa en m'embrassant aussi, Abigaëlle, assieds-toi !

- Tu es fâché ?

- Non, j'ai accepté que tu sois entrainé par les mina, tu n'as rien fait de mal...

Il ne dit rien. Aria entra au même moment. Je me retins de soupirer, j'aurais dû naître après elle. Ma sœur Aria était ce qu'on pouvait appeler la princesse idéale, une héritière qui serait une reine parfaite, contrairement à moi.

La preuve, elle portait une longue robe blanche avec des lanières bleus, la tenue adéquate pour les membres de la famille royales et les jeunes filles vierges du royaume.

AITHIOPIA - Candace [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant