AITHIOPIA - Candace [T1]

LILAS

Les jours suivants furent très chargés, on ne vint fouiller ma chambre qu'une seule fois, heureusement pendant la sieste de la petite. Elle n'était pas très compliquée, elle était surtout un bébé. Elle pleurait quand elle avait faim sinon j'essayais de trouver des jeux à faire avec elle, je lui chantais des chansons et surtout elle aimait les histoires.

Mais ce n'était pas le plus étrange. Déjà, je remarquai dès le début qu'elle n'aimait pas les activités pour enfants, que ce soit les jeux ou les livres, dès lors que c'était très enfantin, elle semblait comme lassée.

Du coup, je lui lisais en ce moment, l'histoire politique de l'ancien Empire. J'étais obligé de lui expliquer tous les mots car je me disais que c'était le seul moyen pour qu'elle apprenne et comprenne.

Ensuite, le troisième jour, je dus admettre que bien que son poids ne semblait pas avoir changé, elle avait grandit. Mais pas comme les enfants normaux non, elle semblait avoir pris un ou deux mois en quelques jours, c'était vraiment bizarre.

Quand le prince Neo me l'avait confié, elle ne pouvait pas s'asseoir toute seule mais dès le lendemain, elle commença à le faire.

Elle m'avait observé pendant que je préparais son biberon, assise sur le sofa puis je l'avais vu s'appuyer sur ses petites mains et se redresser. La seconde d'après, elle était assise tout en se tenant sur ses mains.

Je fis le test les deux jours suivants, je tentai de lui apprendre à s'asseoir seule sans ses mains et à la grande surprise, en une journée, elle en fut capable. Cependant le troisième jour, elle devint toute faible et je remarquai qu'elle avait de la fièvre.

Comme je ne pouvais laisser personne la voir, je tentai donc de baisser la fièvre naturellement. Le bébé fut calme toute la journée et je la passai au lit avec elle. Elle refusa de manger, je demandai donc discrètement à Esdras ce que je pouvais faire.

Il quitta les appartements puis quand il revint, il m'apporta un biberon avec une eau rouge, en la goûtant, je reconnus le goût de la fraise, de l'eau à la fraise. Le bébé accepta de le boire et cela lui redonna un peu de forces, je décidai donc de ne lui donner que ça, en attendant.

Le quatrième jour, quand je me réveillai, je faillis hurler en ne voyant pas le bébé à côté de moi. Je me levai et sortis de la chambre, Esdras surveillait toujours la chambre, je lui dis d'un air paniquée :

- Le bébé n'est plus là...

- Quoi ? Personne n'est sorti d'ici !

- Elle n'est plus dans la chambre ! Je dois la trouver, m'exclamai-je, en plus elle est malade...

- Calmez-vous, elle ne doit pas être loin, elle ne marche pas ! Elle a du se déplacer à quatre pâtes, dit Esdras d'un air pensif, je vais faire une ronde discrète comme si je faisais juste du nettoyage ! Vous, faites semblant d'aller vous promener, il est 9h, les gens qui contrôlent le palais autorisent les gens à sortir une heure ! Si vous ne la trouvez pas dans l'heure, revenez sinon ils vous tueront et quand je trouverais le bébé, elle sera en danger sans vous !

J'hochai la tête et me força à me vêtir de la manière la plus luxueuse qui existe, je devais paraître noble. Je descendis ensuite et vis qu'effectivement, des gens se baladaient. Je me dirigeai vers les jardins qui se trouvaient sous ma fenêtre. Je ne trouvai rien mais je remarquai comme la trace de quelqu'un qui s'était traîné au sol.

Je suivis la trace tout l'effaçant et j'atterris à l'entrée d'un jardin qui semblait fermé. Les portes étaient verrouillés par une puissance très ancienne, je n'allais pas pouvoir entrer. Je murmurai :

- Iris. Mon bébé, Iris, viens me voir...

Je vérifiai autour de moi que personne n'était dans les parades, je sentis quelqu'un m'agripper les jambes, je baissai les yeux et vit le bébé qui me regardait. Je soupirai de soulagement avant de la soulever et la serrer contre moi.