𝟎 | 𝔃𝒆𝓻𝓸

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Bonne lecture !

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Octavius se souvient de l'eau.

L'eau pure, naturelle, qui coule le long de son corps et remplit son être. Celle qu'il pousse avec sa nageoire, qu'il traverse avec son corps élancé, celle qui lui murmure à l'oreille, celle qui l'aime comme un fils et que lui aime comme une mère.

Il se rappelle son goût, son odeur, sa sensation ; la chaleur de ses courants, la fraîcheur de ses plus profondes crevasses.

Octavius se souvient de la pierre, douce et brut sous ses doigts, de sa disparition au fil des années, de la manière dont elle les a protégés pendant des siècles, du bruit qu'elle fait en explosant.

Il se rappelle sa matière, son origine, son utilité.

Octavius se souvient de ses sœurs, de ses frères, de son peuple, de la couronne qu'on a posée sur sa tête. Il se rappelle de sa blessure, de la douleur dans son dos, du regard désespéré de son futur héritier, des cris et des larmes.

Le brouillard noir de la guerre, au milieu de l'eau.

Il se souvient de sa victoire, difficile et douloureuse, de l'eau souillée par le sang.

Il se souvient de la mer qui l'appelait, implorante, de sa voix tandis qu'il gagnait la surface avec ses dernières forces.

Il se souvient de sa prière, et son envie de solitude, de son envie de s'éloigner. Il se souvient de la caresse de l'eau, de la douleur de sa blessure, de son dos qui brûlait comme de l'huile enflammée posée à la surface.

Il se souvient du banc de poisson, du filet, de la douleur, de la douleur, de la douleur. Être extirpé hors de l'eau, pendu dans l'air glacé, à bout de souffle.

Il se souvient de la sensation d'être laissé tomber, de rencontrer du bois, dur et terriblement sec, de se sentir mourir un peu plus à chaque seconde.

Le reste, en revanche, Octavius ne s'en souvient pas.

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Des bisous !

Cher à mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant