LE SEUL SURVIVANT: 1-La Braise Glaciale [Terminée]

Chapitre 25

Je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi et je reconnus facilement John.

-Pourrions-nous avoir un mot tête à tête ? hésita-t-il à me demander.

-Laisse moi tranquille, le repoussai-je.

-C'est important, s'il te plaît.

Je boudai et face à son regard tellement sérieux, à contre cœur, je me levai. Nous quittâmes la pièce et nous isolâmes dans un coin

-Qu'est-ce que tu as à me dire de si urgent, pressai-je.

-Ne t'inquiète pas, on a réussi à le réanimer. Mais son rythme cardiaque est très perturbé, lent et faible. Ils lui ont tous donné du sang sauf moi. On ne sait jamais ce que mon sang lui causera. Je te dis la vérité, ils font tout leur possible mais je ne veux pas qu'il meurt. Et je doute qu'ils réussissent à le ressuciter. Je me demandai si...

-Non. Pas ça, refusai-je automatiquement, sachant ce qui suivrai.

-C'est la seule solution, argumenta-t-il.

-Hors question.

-As-tu d'autres suggestions ? essaya-t-il de me dissuader de son idée.

-Je ne prendrai jamais ce risque. JA-MAIS !

Si je n'étais pas obligé à rester discret, j'aurais explosé de rage.

-Tu lui dois ça. C'est toi qui l'a mis dans cet état. Sois un peu reconnaissant au moins ! me blâma-t-il.

-Fais le toi ! Tu es aussi apte de le faire que moi. Je ne résisterai pas au gout du sang, je crains que je ne m'arrêterai qu'après l'avoir vidé de tout son sang à la dernière goutte, me défendis-je.

-Je ne peux pas le faire, je suis stérile, avoua-t-il en baissant la tête.

-Comment ça ?

-Il existe deux types de sang-hétérogènes, ceux qui ont du venin sont appelés fertiles et les autres, comme moi, qui ne peuvent pas transformer une autre personne faute de venin sont appelés stériles. C'est pourquoi tu es le seul à pouvoir le sauver. De plus, c'est à toi d'être chef de clan pas à moi, exposa-t-il.

-Un chef ? De quoi parles-tu ?

-Si ça marche comme prévu, tu seras le père d'Elie de point de vue vampirique. Et si tu m'accepte comme un des tiens. Nous formons alors un groupe. Et on doit avoir alors un représentant ou un chef. Mais ce n'est pas le plus important. Tiens, mets du venin ici et je m'occupe du reste.

-Promets moi que tu le feras à la dernière seconde, quand il agonise pour être sûr que c'est sa seule chance pour survivre, m'assurai-je.

-Comme tu veux, mais fais vite, accepta-t-il par obligation plus que par conscience des conséquences que pourrait avoir cette décision.

Je pris la seringue, aspirai un peu de mon venin. Et nous rentrâmes à la chambre. Ils étaient tous dehors, les médecins y compris.

-Distrais les une seconde, que je puisse lui injecter le venin, me demanda John.

-Compte sur moi...Comment va Elie maintenant ? leur demandai-je la mine inquiète et le désarroi dominant dans ma voix.

-Désolé de vous l'avouer monsieur, ton ami vient juste de quitter la vie. On a fait de notre mieux. Je suis désolé. Vous pouvez le voir une dernière fois, m'annonça le docteur Frank en tapotant sur mon épaule, en titre de réconfort.

Ces dernières paroles eurent l'effet d'un tonnerre sur moi et immédiatement, j'entrai en courant et m'effondrai en larmes. C'était trop tard, maintenant que son coeur ne battait plus, le venin n'aura aucun effet. Il perdit sa seule chance de survivre. S'il avait attendu quelques secondes, il aurait été parmi nous. Mais non, il choisit d'être rapide, comme il l'était toujours.