Chapitre 8 : La salle

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Vers dix-neuf heures Eloa décida de nous faire à manger mais mon appétit était complétement coupé, mon cauchemar me hantait encore. Toutes les scènes du hangar se mélangeaient pour m'emprisonner dans une panique assaillante. Et, bien qu'Eloa prenait soin de moi je ne pouvais pas les oublier, mon traumatisme était encore profond et ancrée en moi.

Eloa arriva avec les plats, et je su tout de suite qu'il n'était pas un expert en cuisine, il nous avait concocté des pâtes et un steak haché. Je n'allai pas m'en plaindre mais je n'étais pas convaincu qu'il ait un jour appris à faire la cuisine.

Il s'assit en face de moi avant de me servir, nous mangeâmes dans un silence pesant quand soudain son portable vibra, il se leva avant de partir dans une autre pièce pour répondre à cet appel. En revenant il semblait tendu, son air sérieux avait refait surface.

- Prépare-toi, on y va.

- Où ?

- Au centre.

- Pourquoi ?

Il ne me répondit pas, ne faisant qu'augmenter la peur qui me nouée le ventre. Il me donna un pantalon et un de ses sweat avant de nous diriger vers le centre, à pieds cette fois. Nous arrivâmes là-bas quelque temps plus tard, il ne m'avait pas parlé du voyage, il était devenu froid et distant avec moi. En revanche quand il croisa l'un de ses collègues il perdit son masque impassible et sourit.

J'en avait des sueurs froides, j'étais là mais il préférait accorder sa bonne humeur à un autre. Il ne faisait plus attention à moi, son intérêt pour moi lui était vite passé, bientôt il m'abandonnerait à des trafiquants pour pouvoir s'offrir une grande maison ou bien encore une belle voiture. Je ne l'intéressé plus, et malgré ça je continuais à le suivre, parce qu'après tout maintenant sans lui je ne suis plus rien.

Il nous conduisit jusqu'à une grande salle où étais disposé une table et deux chaises, il me fit assoir sur l'une d'elle avant de s'assoir en face moi, ce n'est qu'à ce moment-là que je compris mon erreur, on allait m'interroger, me questionner sur ma vie. J'étais tombé dans un piège si ridicule que je savais désormais que j'étais naïf, extrêmement naïf. Je voulu me lever dans l'espoir de partir et de sauver ma peau mais Eloa m'en empêcha en agrippant mon bras et en le retenant contre la table. Sa force était immense en comparaison avec la mienne, aussi faible que celle d'une mouche. Et c'est ce que j'étais à cet instant, un insecte face au grand méchant loup, et il était évident qu'il allait me manger.

Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j'en avais mal, mon cerveau essayait lui, d'analyser tout ce qui m'arrivait. Comprenant que je n'avais aucune chance d'échapper à cet interrogatoire je repliais mes bras sur la table pour y poser ma tête, j'étais définitivement désespéré. Il m'avait trahi.

Eloa souffla avant de me fixer dans les yeux, je détournais immédiatement le regard, il me dégoutait. Il m'avait attiré dans son piège pour mieux me détruire, il était comme tous ces alphas, il n'avait rien de différent. Au centre ils parlaient de liberté, d'amour et de fraternité, mais ce n'était que du vent, personne ne ferait attention aux sentiments d'un oméga, personne sauf les fous. Et malheureusement, j'avais espéré qu'Eloa soit fou et aliéné. Si seulement j'étais comme ces omégas rebelles, qui, avec leur simple volonté pouvaient déplacer des montagnes et vivre leurs vies, si seulement je n'étais pas faible et inutile.

Il commença à me parler de diverse chose, mais je n'écoutai pas, je n'en avais pas la foi. Je voulais seulement dormir, juste partir loin de ce monde cruel pour ne plus jamais revenir, ne plus jamais me réveiller.

Constatant que j'étais loin de l'écouter, il se leva pour partir de la pièce. Et contre toute attente il ne revint pas, il ne revint jamais. J'avais beau espéré qu'il franchisse le pas de la porte, il ne le fit jamais. Je passai plusieurs heures enfermées dans cette petite pièce sombre. Personne ne vint s'inquiété de mon état.

PerdidoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant