Ashes

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J'ai donc repris ce deuxième exercice pour commencer, et je suis partie d'une composition personnelle. Mais là, je me suis retrouvée à une difficulté réelle, jamais rencontrée jusque-là. D'où partir ? Alors pour cette composition, intitulée Ashes, je me suis laissée envahir par un souvenir suffisamment intense, et pour le premier mot, je me suis inspirée d'un morceau que j'aime beaucoup, Czardas de Monti. Vous en retrouverez peut-être l'esprit... Voici donc Ashes, pour deux violons et un violoncelle.

Démarche : ici, je me suis inspirée d'un morceau que j'apprécie, et j'ai effectivement pensé à un souvenir assez mélancolique. De là une mélodie m'est venue assez facilement, celle du premier violon. A partir de là j'ai brodé autour pour obtenir la version finale. Encore une fois je me suis laissée guidée par le ressenti plutôt que par la restriction d'une tonalité.

Et de là, j'en ai tiré le poème suivant.

Debout devant le préau aujourd'hui vide

Je me sens assaillie par ces fantômes.

Quand je t'ai rencontré, toi et ton grand sourire.

Nous n'étions que des mômes.

Nous avons eu une enfance magnifique.

Nous avons été heureux autrefois.

Et c'est le préau qui me le rappelle,

Comme si tu lui avais ordonné de me rappeler toi.

J'ai cru que c'était de la neige, ce qui tombait.

J'ai cru innocemment que nous avions le temps.

J'ai cru... je ne sais pas.

Peut-être que j'ai cru que tu resterais un enfant.

Mais d'autres ont prit notre place...

Devant moi il y a le grand escalier, je te revois descendre.

Mais je sais que ce n'est pas toi. Je le vois maintenant.

Et ce qui tombe, ce sont des cendres.

Je me permets de m'excuser pour ce poème qui, je le reconnais, n'est pas le plus joyeux. Hélas c'est ainsi que sont les souvenirs parfois. Là je vous ai traduis trois fois quelque chose. J'ai traduis mon souvenir, qui à proprement parler n'est j'imagine qu'une succession de terminaisons nerveuses, avec des notes. Et des notes, j'ai écris des mots. Mais ce souvenir aurait certainement été transcris différemment un jour où je me serais sentie moins mélancolique, et les mots auraient eux aussi été différents, en partant des mêmes notes, si j'avais oublié le souvenir originel. Et cela m'a permit de voir quelque chose aussi : je me suis permis de mettre des mots sur une valse ou des notes sur un poème, alors que je ne connaissais rien des sentiments du compositeur, à l'origine. Mais là encore, je me suis dit qu'il manquait quelque chose si je voulais tout à fait parvenir à réaliser ma démarche complètement.

Langage universel - TERMINÉ -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant