Némésis

11-Le goût amer du passé

20h, La villa.

L'ambiance n'était pas au beau fixe dans le groupe de sorcier. Les amis faisaient la fête, mais la tension était palpable. Draco boudait dans son coin, en lançant sans cesse des regards à Harry qui l'ignorait royalement. Le blond enchaînait les verres de whisky et était déjà ivre. Les autres buvaient et dansaient joyeusement. Harry sortit fumer, Hermione en profita pour aller parler au serpentard.

« Tu veux quoi Granger ?

-Va parler à Harry !

-J'ai essayé, tu vois bien qu'il ne veut pas me parler ?

-La faute à qui ?

- Je sais que j'ai agi comme un con, mais il ne me laisse pas m'excuser.
-Ouvre-toi à lui, il va te faire ramer, mais il t'écoutera. »
Le blond se leva, en titubant quelque peu et se dirigea vers la terrasse. Il s'assit non loin du brun, qui ne lui jeta même pas un regard. Ils restèrent côte à côte sans rien dire pendant quelques minutes.

« Harry, je veux m'excuser, j'ai agi comme un connard.
-Ça sera Potter pour toi, et je n'en ai rien à foutre de tes excuses. » Il se leva et se dirigea vers la villa. Draco bondit, pour essayer de rattraper le brun, mais, ne mesurant pas sa force, il le plaqua contre le mur

« On doit parler, je t'en supplie, écoutes moi.

- T'as deux minutes Malfoy et lâche moi putain ! » Le blond s'excusa et s'éloigna un peu. Il inspira profondément.

« Je suis désolé d'avoir agi comme ça. Ce n'est pas à cause de toi. C'est autre chose...

-Si je ne te plais pas, il suffit de le dire !

-Détrompe toi Potter, tu me plais, beaucoup même. C'est moi le problème. Même si mon père est à Azkaban jusqu'à la fin de ses jours, j'ai toujours peur de lui. S'il apprenait que je sortais avec toi, il me tuerait...

-Il ne sortira jamais Draco...

-Ce n'est pas tout... J'ai peur Harry, peur de crever à cause de cette malédiction, peur du Ministère, peur d'Azkaban. Tant de choses qui peuvent me faire disparaître du jour au lendemain. Donc j'ai préféré te faire fuir, comme je l'ai toujours fait. C'était plus simple.

-T'es un crétin...

-Je sais, mais ma fierté, c'est tout ce qu'il me reste. J'ai perdu la plupart de mes amis, mon nom est déshonoré à vie et je vais sûrement crever dans quelques jours. Donc, je garde l'image de l'ancien Malfoy, froid, fier et hautain pour me protéger

.
-Tu n'es pas seul ! Il y a Pansy et Blaise et puis nous ! On va trouver cette putain d'épée et on va te sauver.

-Ton optimisme m'étonnera toujours Potter.

-J'ai une autre question. Tu fais des cauchemars la nuit non ? Je t'ai entendu plusieurs fois hurler la nuit...

-Oui... La plupart du temps, je rêve de mon père. Il me dit à quel point, je le déçois, comme d'hab puis il me frappe. Les autres, c'est soit Astoria qui m'appelle au secours soit la guerre. C'est presque toutes les nuits.

- J'en fait aussi... Je vois les gens qui sont morts pendant la guerre. Ils m'appellent et quand j'approche, ils disent que c'est ma faute s'ils sont morts. Je rêve de Voldemort aussi, souvent.

- Pour deux personnes censées être l'opposé, on a pas mal de point commun Potter...

Leurs visages n'étaient plus qu'à une dizaine de centimètres. Le regard d'Harry se perdait dans les yeux bleus du blond. Le cœur de Draco battait la chamade. Il cessa de résister à la tentation et embrassa tendrement son ancien ennemi. Le gryffondor lui rendit son baiser et ils ne s'arrêtèrent que quand ils ne purent plus respirer.

-Qu'est-ce qu'on fait Draco...

- On assume enfin ce qu'on ressent...

-Ça te dérange si on n'en parle pas aux autres pour l'instant ?

- Ils s'en doutent et ils s'en foutent, tu sais...

-C'est pas ça, je veux juste qu'on apprenne un peu à se connaitre tu vois, qu'on prennent notre temps...

-Je comprends, et ça me va. On rentre maintenant ?

-Oui !

Ils rentrèrent tous les deux, le visage neutre. Pansy et Hermione leur lancèrent un regard interrogateur, auquel ils répondirent par un petit sourire.
La fête battait son plein, l'alcool coulait à flots, et tout le monde dansait. Une sonnerie remplaça la musique. Hermione récupéra son téléphone et le débrancha de l'enceinte. Elle sortit sur la terrasse et revint un peu plus tard, l'air grave.

-C'était Ron... Les aurors arrivent sont là, ils arrivent dans quelques minutes...

-On doit se barrer !

-C'est trop tard Londubat... Ils sont là... » Blaise observait par la fenêtre, les silhouettes qui se rapprochaient. Pansy courut jusqu'à une autre fenêtre et fit le même constat.

- Ils entourent la villa, on ne peut plus fuir... Il va falloir se battre.

-Ron est parmi eux ! On ne peut pas les attaquer à l'aveugle. Harry, ils nous faut un de tes plans là...

-Draco, tu descends au sous-sol avec Luna. Tu ne dois pas être blessé. Zabini, on va sur le toit et on essaye de repérer leur nombre. Pansy et Hermione, vous gardez les portes. Neville, balance-moi tes meilleurs « incendio ».

-Mais ça va blesser Ron !

-Non Mione, ça va nous permettre de les voir, la végétation va brûler, mais le sort n'est pas assez puissant pour se propager partout.

-Si tu le dis...

Une minute plus tard, tout le monde était à son poste. La végétation commença à brûler, obligeant les aurors à battre en retraite. Blaise et Harry faisaient de leur mieux pour les faire reculer, mais ils étaient très nombreux. Bientôt, les vitres de la villa éclatèrent et un sort fit prendre feu à la terrasse. Neville rejoint les deux sorcières devant la porte. Les sorts pleuvaient des deux côtés. Mais ils se faisaient de moins en moins nombreux du côté du Ministère. Harry comprit vite pourquoi : Ron assommait les aurors un à un. Au rez-de-chaussée, c'était la panique, le feu, c'était propagé à la maison.

« Pans et Neville, allez aider les gars en haut, je vais essayer d'éteindre l'incendie. »

Hermione évita un sort qui traversait la pièce. Elle faisait de son mieux, mais le feu était plus puissant qu'elle. La fumée l'asphyxiait. Un bras la tira hors de la villa.

« Ron ! Tu vas te faire repérer par les aurors !

-Trop tard Mione, ils ont compris. Mais tant pis, j'ai choisi mon camp...