Falling for you - Tome 1 [SOUS CONTRAT D'ÉDITION Hachette Romans]

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L U C A S

— On se revoit quand pour le soutien de cette semaine, du coup ? m'enquiers-je lorsqu'on quitte la bibliothèque.

Allison ne rencontre pas mon regard, concentrée sur le chemin que nous suivons. Sans doute de peur de se prendre les pieds dans un gravier...

— Si je me fie à ce que tu m'as dit la dernière fois, c'est soit mercredi, soit dimanche.

Bonne mémoire.

Elle m'offre une seconde le loisir de croiser ses iris aussi bruns que ses cheveux, avant de s'empresser de se détourner.

— Dimanche matin ?

Elle grimace. Je sens déjà que ça va être non...

— Plutôt l'après-midi, si possible ?

J'opine en souriant.

— Aucun souci. Quelle heure ?

— Trois heures ?

— Parfait.

On franchit le portail et, instinctivement, nos corps se tournent l'un vers l'autre pour s'affronter. Les lèvres en cœur d'Allison sont crispées ; je ne sais pas réellement comment me comporter face à elle, assez décontenancé par son attitude qui ne me laisse aucune prise pour m'adapter.

— On se rejoint où ? Je préfère le dire tout de suite : chez moi ce n'est pas possible. Il vaudra mieux un café ou autre part, proposé-je.

Mon regard se plante dans le sien, torturé par quelque chose dont je ne saisis aucunement la nuance. Et je me demande ce qu'il se trame dans sa jolie petite tête.

— On peut aller chez moi, alors. Je préfère ça à un lieu public.

— Qu'est-ce que tu reproches aux cafés ? demandé-je d'un ton taquin.

Un petit rictus s'empare de ses lèvres et je suis presque satisfait d'être parvenu à la détendre un petit peu. J'ai bien cru que ça n'arriverait jamais...

— Trop de gens, trop de distractions, trop de tout pour rester concentrer.

J'ai bien compris durant ces deux heures qu'elle n'aimait pas être dérangée et refusait toutes distractions, mais pas à ce point. Même si je ne suis clairement pas un exemple de travail, j'ai toujours préféré être entouré de vie pour étudier. Les autres m'offrent tout juste ce qu'il faut de distraction lorsque j'ai besoin d'une pause et de présence pour que je me sente à l'aise et moins seul. À la bibliothèque, c'est différent : l'atmosphère m'angoisse plus qu'autre chose.

— OK, chez toi alors.

— Bien, je te renverrai un message pour te le rappeler et te donner l'adresse. À dimanche.

Elle me salue d'un petit geste de la main, crispé, puis elle se détache de mon attention tandis que je lui réponds :

— À plus !

À mon tour, je marche vers mon moyen de locomotion : ma voiture. Un instant, j'hésite à aller trouver Allison pour lui proposer de la ramener, mais elle semblait si pressée de me quitter que je n'ose pas.

Un franc soupir franchit mes lèvres lorsque j'arrive chez moi : les affaires de ma mère sont là. Je tente de m'éclipser à l'étage avant qu'elle ne m'entende, mais son ouïe surdéveloppée de maman ne me permet de monter que deux marches de l'escalier face à moi.

— Alors, ce soutien ?

J'ai passé une bonne journée sinon, merci de t'en inquiéter.

Je me tourne vers elle, lentement, et force un sourire.