Chapitre 1

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Règle n°12: Ne jamais fréquenter un collègue. (Never date a co-worker)


PDV Ellie


Ce matin était un matin comme les autres. Je me lève, prends mon petit déjeuner, prends une bonne douche pour bien commencer ma journée et conduis jusqu'aux bureaux du NCIS. Je n'ai jamais ressenti cette joie quand je travaillais à la NSA. C'était intéressant mais...je n'y étais pas à ma place. Gibbs a su m'intégrer et me comprendre. Tout le monde m'a accepté pour qui je suis réellement. Plus de surnoms débiles et surtout plus l"épouvantail" qui me suivait depuis le lycée. J'étais souvent la première à arriver dans cet open-space orange. Ce matin, Nick était déjà sur place quand je sortais de l'ascenseur. C'est bien la première fois qu'il serait à l'heure. Il a toujours tendance à arriver pile quand Gibbs nous sort sa fameuse phrase :" Prenez vos affaires".  Je m'assois à mon bureau en le regardant. Normalement, en me voyant il aurait dû me lancer un salut amical et enjoué. Là, c'était tout l'inverse. Il n'avait pas levé les yeux de la photo qu'il garde sur son bureau, celle que Sophia avait prise de lui avant de mourir. Nos relations n'avaient pas changé, on était toujours des meilleurs amis et c'était mon coéquipier, le meilleur que j'aurai de toute ma vie. Ça c'était la version officielle. La version officieuse, du moins pour moi, c'était que mes sentiments évoluaient. Depuis notre mission sous couverture en tant que Luis et Charlie, j'avais remarqué que je ne le regardai plus de la même façon. Mais ce changement est encore plus flagrant depuis qu'il m'a sauvé la vie en se faisant renverser par cette fichue voiture à ma place.  Alors je ne sais pas comment agir tout à coup. Je suis une personne qui réfléchis beaucoup, même beaucoup trop. Mais là, en cet instant, mon cerveau est bloqué, figé, congelé. J'arrive même pas à me rappeler ce que j'ai mangé à mon petit déjeuner, parce que je le vois pleurer. Nick pleure. Ça c'est tout bonnement impossible. Nicholas Torres ne pleure pas. Il se défoule de toutes ses forces sur un punching-ball et soulève des haltères beaucoup trop lourdes pour lui, il fait 10 minutes de gainage d'affilé mais il ne pleure pas. Mon ventre se tord et j'ai envie de pleurer avec lui. Bien sur il ne laisse pas échapper de sanglots mais je vois les larmes sur ses jours coulées les unes après les autres. Alors je laisse mes réflexes prendre les devants et je marche jusqu'à me tenir à côté de lui. Il ne bouge toujours pas. Je ne sais toujours pas quoi dire. Dans ces situations là, il faut toujours que je dise quelque chose de travers, même si je me suis améliorée depuis que je dois souvent annoncer la mort d'un proche depuis que je suis au NCIS. Alors je préfère ne rien dire, et je mets simplement mes bras autour de ses épaules et il pose doucement sa tête sur mon ventre. J'ai perdu la notion du temps mais il a finit par s'écarter et s'assoir sur son bureau. Il me regardait, mais il ne savait pas quoi dire. En tant que surdouée, j'ai vite compris les raisons de ses larmes. Aujourd'hui était soit l'anniversaire de Sophia ou bien celui de sa mort. Il m'avait déjà dit qu'il avait des regrets, qu'il aurait du faire plus pour elle sur ses derniers jours, qu'il aurait dû être là quand elle est morte. Et bêtement, je fais quoi? Je prends le cadre et le range dans un de ses tiroirs. Il ne réagit pas, il continue de me fixer. Je tends alors lentement ma main vers son visage et lui essuie se dernières larmes avec mon pouce. Un bonjour nous sort de notre transe et je recule subitement, me rendant compte que je me tenais près, trop près de Nick. Mcgee venait d'arriver et s'assit à son bureau.

McGee: "Alors Nick, on est à l'heure pour une fois?" Il alluma son ordi tandis que je regagnais mon espace.

Torres: " Ouais t'as vu, j'essaie de prendre des bonnes habitudes!" Son ton était..normal. Comme si tout ce qui s'était passé, n'était jamais arrivé. Je louchais sur lui puis compris la situation. Il ne voulait pas paraître bizarre devant McGee sinon il allait le dire à Gibbs en tant qu'agent Senior de l'équipe. Alors je ricanais doucement.

Bishop:" Bien sûr" je murmurais en triant des papiers de la veille. "Et toi McGee, pas trop dur les  les jumeaux hier soir?" dis-je gentiment en levant les yeux vers lui.

McGee:" Comment leur expliquer qu'à trois ans, on ne vas pas voir Annabelle 3 au ciné?" Et ça c'était le coup de grâce. On a tous les trois explosé de rire à en avoir des crampes d'estomac, y compris Nick. Je les regardais et voyais une famille, ma famille. Celle qui m'avait accueillie, celle qui m'avait réconfortée avec tout ce qui avait pu m'arriver dans ma vie. Je ne la considérais même pas comme une deuxième famille mais comme une extension de la première. Et pendant ce fou rire arriva notre "père", Gibbs. Il avait beau être exigeant et dur parfois avec nous, il nous aimait comme ses enfants et nous protégeait tout comme. Il savait nous dire quand on dépassait les bornes mais il savait aussi nous dire qu'il était fier de nous, de l'équipe et de chacun d'entre nous. Il s'assit à son bureau en nous regardant. Ça sentait une matinée de repos sinon on serait déjà dans l'ascenseur. Juste écrire nos rapports en retard et faire du rangement dans nos tiroirs de bureau. 

Gibbs:" Pourquoi ce fou rire?" Il regarda McGee. "Alors?"

McGee:"Et bien, on discutait de....ma soirée avec les jumeaux et ...euh...et bien..." Il devenait tout rouge, allez savoir pourquoi.

Torres: " Arrête de fayoter un peu et de faire le bon papa devant Gibbs, " il se tourna vers Gibbs dans sa chaise tournante," il a déjà montré Annabelle à Morgane et John!" Sa voix venait de monter dans les aigues pour montrer qu'il était choqué. Beaucoup de femmes pourraient penser que c'est loin d'être viril mais je le trouvais tellement mignon quand il faisait ça. Gibbs le regarda bizarrement puis se tourna vers moi.

Bishop:" Vous savez, c'est un film d'horreur avec une sorte de poupée qui porte malheur et qui veut tuer les enfants qui la touche en les possédant?" Il leva un sourcil. "Non? Vous voyez pas? Enfin bon, c'est relaxant pour nous mais pour un enfant de trois ans faut éviter...." Je n'ai même pas eu le temps de finir que Nick éleva la voix encore plus dans les aigues.

Torres:" Relaxant pour nous? Mais faut te montrer quoi comme film pour que tu flippes toi? Je sais que les films d'horreur ça te détend mais t'abuses là." J'esquissai mon plus beau sourire en le regardant.

Bishop:" Et c'est qui la tapette maintenant hein?" Et le fou rire reprit incluant Gibbs cette fois-ci. Mon téléphone se mit à vibrer. Le numéro de mon ex-mari, Jake, s'afficha. Je ne voulais pas répondre et je le reposais sur mon bureau en regardant par la grande baie vitrée à ma droite, plombant l'ambiance.


Ellick: Règle n°12 {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant