Tais-toi et regarde

Jour 6

L'homme en manteau beige s'avança doucement vers la jeune fille, Elle était terrorisée.
Il lui dit calmement : « Vous êtes la première personne que je vois à avoir remporté l'épreuve. Vous avez réussi car j'ai éliminé celui qui a perdu. Tout est logique n'est-ce pas ? J'oubliais, je suis « la tête ». Comme mon nom l'indique je dirige cette organisation. Désormais nous pouvons travailler ensemble, ou nous pouvons vous relâcher, et vous serez libre. Pour toujours. »
Ça lui paraissait beaucoup trop facile.
Dans un effort surhumain elle balbutia :
« Quel est votre but ? Que faites-vous des gens comme moi ? »
« A vrai dire je suis un scientifique. Mes hommes sont pour la majorité des assassins hors normes. Et je cherche un moyen de faire avouer des prisonniers de guerre. Je ne sais pas d'où je sors ce projet si ce n'est de ma pénible expérience d'interrogateur dans l'armée.
Je suis venu voir tous ces charmants jeunes hommes dans leurs cellules, prétextant les désirer comme cobayes. Je leur ai fait passer l'épreuve que vous venez de braver. Actuellement, ils n'ont pas de papiers et vivent dans l'anonymat, chacun est désigné par un nom de code et un numéro.
Quand à mes recherches, je pars du principe que l'être humain de peux pas tenir plus de 48h sans émettre le moindre son ni cligner des yeux.
Comme vous pouvez le voir, avoir un habitué en face de soi déstabilise énormément.
Je l'ai exécuté car il n'a pas su tenir ses 48h complètes face à vous.
Si nous recrutons assez de monde, nous débarquerons à l'improviste dans n'importe quel pays en guerre afin de lui vendre nos services sous le nom du « sérum de vérité de l'organisation secrète ». »
Elle faillit rire en entendant à nouveau ce nom...
« -Si je pars, je serais soignée ?
-Bien entendu. »
Elle fit mine de réfléchir.
« Je voudrais retrouver ma liberté s'il vous plaît.
-Sans problème. »
Comme promis, elle fût soignée, et en quelques heures se sentait comme neuve.
La tête l'invita même à dîner, les mets préparés étaient délicieux, et la tête lui expliqua sa fascination pour les arbustes en tout genres.
Tout le monde s'entendait bien. Elle était encore traumatisée par les dernières 48 heures évidement mais elle ne pouvait pas expliquer comment elle arrivait à sympathiser avec le dirigeant de ses violeurs. Elle n'osait pas en parler à la tête, de peur qu'il ne lui arrive quelque chose de pire.
Au moment de partir, la tête lui lança : « N'hésitez pas à revenir si vous changez d'avis ! » avec un sourire amical.
« C'est ça, bien sûr » se dit-elle
Une fois la porte fermée, elle courut vers la ville, vers l'hôtel où elle résidait et s'allongea sur son lit. Les écritures avaient disparues. Elle les comprenait maintenant. Ils étaient venus la chercher dès la réservation de sa chambre. Elle pleurait en se demandant ce qu'elle devait faire et penser. Puis, n'ayant point dormi depuis deux jours, elle s'endormit presque instantanément.