Chapitre 1, partie 2
Remontée.Pour la première fois depuis des semaines, Tony avait décidé de ne pas boire seul. Pas que la solitude le dérangeait, loin de là en réalité, mais même lui avait atteint son seuil critique de tolérance, et il savait pertinemment que rester une soirée de plus dans son atelier entouré de cadavres de bouteilles, d'armures, de morceaux de ferraille en tous genres et de pièces électroniques diverses lui aurait fait péter un câble. Et il n'était pas certain que les conséquences ne soient pas permanentes maintenant qu'il n'y avait plus grand monde pour le remettre sur les rails.
Oh, bien sûr il était relativement heureux pour le mariage de Pepper, après tout elle méritait mieux qu'un alcoolique notoire, coureur de jupon un tantinet suicidaire et subissant un fort complexe du héros. Alors il l'avait laissée partir après une énième dispute. Il l'avait regardé faire ses valises, rendre les clés et lui répéter combien elle était désolée de ne pas avoir le courage ni la force nécessaires pour continuer à l'aimer et à rester auprès de lui malgré toute l'affection qu'elle pouvait lui porter. Il était resté assis, silencieux, à l'observer déménager définitivement ses affaires de la tour monumentalement grande qu'il avait réinvestie. Puis, avant qu'elle n'entre dans l'ascenseur qui l'emmènerait loin de lui, il l'avait prise dans ses bras pour une ultime étreinte, lui avait murmuré combien il s'excusait de ne pas avoir pu être à la hauteur d'une femme comme elle et combien elle méritait d'être aimée inconditionnellement par quelqu'un de bien moins égoïste et qui la traiterait comme il se devait, comme elle le méritait, comme une reine. Il lui avait ensuite baisé le front comme il l'aurait fait à une sœur, lui avait souhaité tout le bonheur dans sa vie et lui avait donné rendez-vous le lundi suivant pour une réunion en tout bien tout honneur avec les grosses têtes de Stark Industries dont elle restait la PDG.
Ce fut donc sans grande surprise que, plusieurs mois après, Tony reçût un faire-part de mariage au nom de Pepper Potts et Happy Hogan. Et bien que leur relation ait muée en une beaucoup plus saine, beaucoup plus platonique, et beaucoup plus fraternelle, Tony ne pouvait décemment pas exiger de la jeune femme qu'elle soit constamment derrière lui à lui rappeler quand manger, quand dormir, ou bien quand arrêter de boire. Et il n'avait plus Jarvis pour le faire non plus.
Jarvis... Son enfant, sa création née de ses tripes et de ses méninges, créée à la sueur de son front, à la force de ses mains. Des années et des années d'évolution spontanée et indépendante avaient perfectionné son IA jusqu'à la rendre vraiment vivante. Encore aujourd'hui, Tony restait persuadé que si Jarvis était capable de faire preuve de cynisme, d'ironie ou bien de s'inquiéter pour lui, c'est qu'il avait réussi à toucher de son doigt métaphysique les émotions humaines. Peut-être, à la fin, Jarvis l'aimait-il.
Il avait fallu un certain temps avant que le célèbre génie, playboy, milliardaire philanthrope ne refasse surface et que Tony ne soit de nouveau maître de lui-même. En s'approchant pour jeter un œil au matériel et aux lignes de code qui lui disaient vaguement quelque chose il avait eu comme une illumination : il s'agissait de l'une des vieilles sauvegardes de Jarvis !
Prévoyante comme elle l'était (et surtout aventureuse comme elle l'était), l'IA savait ne pas être à l'abri d'une tentative de piratage, et bien qu'elle fasse relativement confiance à ses systèmes de défense, elle en savait suffisamment sur toutes les guerres de l'histoire pour savoir qu'un poison injecté directement dans son corps, à la Tour, lui serait fatal. Aussi avait-elle pris l'habitude (avec Tony dans les premiers temps, puis avec l'aide de l'un de ses robots par la suite) de faire des duplicatas simplifiés d'elle-même. Des sortes de clones vierges pour ne pas nécessiter trop de matériel, mais suffisamment évolués pour pouvoir assurer l'intérim dans le cas où lui-même serait hors service, voire évoluer et se développer jusqu'à atteindre le même niveau d'autonomie et de conscience que celui acquis par Jarvis avant son infection par Ultron.
Quand Tony s'était souvenu de ce qu'était en fait la pièce et tout le système qui y était installé, il en aurait pleuré. Il lui avait fallu toute la volonté du monde pour ne pas se taper la tête contre les murs à s'en brisé le crâne, et il avait plutôt décidé de remettre Jarvis en route. Cela lui avait pris des semaines entières à reformater la maquette vierge récupérée pour lui offrir les dernières mises à jour possibles, la raccorder à tous les systèmes électroniques de cette foutue planète et de lui incorporer les "souvenirs" et autres mémoires qui avaient été miraculeusement récupérés après qu'Ultron a fait cramer tous ses systèmes.
Tout ça pour le mener à ce soir-là, dans le canapé du penthouse bien vide depuis qu'ils étaient si peu de l'équipe à y vivre. Et donc, pour la première fois depuis des semaines Tony avait décidé de ne pas boire seul. Plus important encore, il avait décidé de devenir un meilleur hôte et un meilleur ami pour son cher Bruce qui n'avait eu de cesse d'être une bouée de sauvetage pour lui ces dernières années.
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« Il serait injuste d'en vouloir à Vision » : Référence à Avengers : Age of Ultron. Il s'agit d'une interprétation puisqu'il me semble que JARVIS et Tony étaient d'accord sur le fait que mettre la "conscience" restante de JARVIS dans un corps physique permettrait de protéger la Pierre de Pouvoir (Pierre de l'Esprit) et d'empêcher Ultron de vicier son pouvoir. Mais il me semble malgré tout étrange que Tony n'en veuille pas un peu à Vision qui, s'il est une part infime de JARVIS, n'est pas entièrement lui. Donc, ici, Tony en veut à Vision de lui avoir "volé" son 'enfant' pour se créer et donc pour exister, et surtout il lui en veut de ne pas être un simple JARVIS en chaire et en os, mais bel et bien un être indépendant et intelligent différent de ce qu'était l'IA.
Tour Vesper: Vesper est le nom grec donné à "L'étoile du soir" en opposition à Lucifer qui était elle "L'étoile du matin". Il s'agit en réalité d'une seule et même planète, Vénus, mais le nom peut être important, hautement symbolique et ironique puisqu'il s'agit également de "L'étoile du berger", un phare dans un nuit, un guide pour les nomades et voyageurs.
« La débâcle en Allemagne »: Référence à Captain America : Civil War. Il me semble que le terrain sur lequel les deux camps se battent se situe en Allemagne, mais si ce n'est pas le cas, il suffit de me le signaler pour que je modifie.
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À suivre...
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[1268 mots] Premier jet.
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Errants Du Cocyte
Fanfic[Anciennement : "Je serai ta mort"] [SLOW UPDATE] Après New York, Loki est envoyé à Asgard pour y être puni. Après 5 ans de souffrances passés dans les geôles des immortels, il est banni et jeté sur Terre où il est recueilli par un Tony Stark plus q...