Chapitre 1 | #3

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Je trouvais la découpe bizarre entre ce sous-chapitre et le précédent, mais plus je les lis, moins ça me dérange... J'espère que ça ne vous dérangera pas non plus. Bonne lecture !

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Chapitre 1, partie 3
Arrivée.

Pauvre, pauvre Bruce, son frère de sciences. La vie n'aura pas été tendre avec lui non-plus ces dernières années et Tony n'en détesta que plus encore le monde malléable et hypocrite dans lequel ils vivaient. Parfois il se demandait pourquoi il s'était donné tant de mal à le protéger. Peut-être aurait-il eu mieux fait de ne rien faire et de laisser Loki tous les asservir. Peut-être aurait-il dû ne jamais retomber du trou de ver et mourir en héros dans le froid intersidéral.

Loki. Ce foutu Rodolphe. Quoi qu'on en dise, sa rencontre avec le dieu avait été un traumatisme énorme dans la vie de Tony. Pas tant qu'il en eu peur – mais il l'avait quand même balancé du sommet de sa Tour, hein ! – mais il se demandait souvent s'ils n'avaient pas fait une erreur. Car lorsqu'il pensait à Loki, Tony ne voyait jamais le monstre sanguinaire et asservisseur que les autres voyaient. Non, quand Tony pensait à lui, tout ce qu'il voyait c'était ses foutus yeux trop verts pour être réels, et trop ternes pour êtres sains qui le regardaient à la fois soulagés et résignés derrière une muselière en cuir et cuivre.

Pourtant, quand il avait fallu reconstruire New York et qu'il avait eu plus que suffisamment de temps libre avec le départ de Pepper, Tony n'avait cessé de repasser en boucle, encore et encore la moindre bande d'enregistrement vidéo, la moindre image qu'il avait pu trouver de Loki sur les internets et dans les profondeurs des données des organisations gouvernementales. Et sur toutes, sans exception, Loki avait les yeux bleus, du même bleu que celui de Clint quand celui-ci avait été possédé. Et ce mystère lui avait volé des nuits entières jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'autre choix que de se concentrer sur autre chose. Mais chaque fois que ses pensées divaguaient, il revoyait ces magnifiques yeux prasins vides de vie.

Argh ! Et voilà qu'il repartait. Plus d'une heure qu'il était avec Bruce devant le grand écran du penthouse et il n'avait toujours pas décroché de toutes ses pensées qui se baladaient en continu dans son cerveau. D'ailleurs, si ce n'était la télé qui diffusait on ne savait quelle émission stupide, le silence était total entre les deux amis. Tony se lança alors, il fallait bien qu'ils se parlent à un moment, merci bien !

« Hm, tu... Est-ce que tu vas bien ? Autant pour lui, ça devait faire vraiment trop longtemps qu'il n'avait parlé à personne, en fait il avait peut-être déjà dépassé le seuil critique...

Ce serait plutôt à moi de te demander ça Tony, répondit Bruce avec un sourire doux. Ca faisait vraiment longtemps que je ne t'avais pas vu plus de quelques secondes d'affilées. »

Tony se frotta la nuque, mal à l'aise, avant de répondre. Il avait toujours beaucoup aimé Bruce, et il savait qu'il était le seul à ne jamais le regarder comme une potentielle catastrophe de grande envergure. Au fond de lui il se sentait honteux et s'en voulait d'avoir imposé cette solitude à Bruce alors que tous les autres le fuyaient déjà.

« Ouais... À ce propos Bruce...

Ne t'en fais pas pour ça Tony, je sais comment tu es, je te connais depuis un petit moment maintenant et je suis simplement content que tu sois sorti de ta grotte, sourit le scientifique. Ça veut dire que ça va mieux pour toi, et ça me convient très bien. On a tous besoin de se retrouver seuls parfois Tony, et je n'ai aucun droit de t'en vouloir parce que tu as voulu t'isoler pour aller mieux ou tromper ton mal. »

Il ne savait que répondre, ce qui prouvait encore une fois à quel point Tony, ce soir, était loin du génie à la langue aiguisée capable de manier les foules et les journalistes comme un pro. Mais ne supportant plus le silence couvert par le bourdonnement de la télévision, il décida de continuer la conversation... Comme il put du moins.

« Et, hm, tu trouves qu'il fait beau aujourd'hui ? » Sérieusement ? Même Bébé Jarvis riait sous cape à cette question aussi débile qu'absurde.

Bruce haussa un sourcil peu convaincu mais se résigna à ne pas relever l'incongruité de la question. Il se contenta de se pencher vers la fenêtre pour jeter un coup d'œil à l'extérieur avant de répondre, un sourire mutin aux lèvres.

« Je trouve qu'il fait nuit. »

Il suffit de quelques secondes après cette réponse pour que les deux amis ne partent dans un grand éclat de rire comme ils n'en avaient plus eu depuis longtemps. Dieux, ce que ça faisait du bien de retrouver son frère après tout ce temps passé dans le brouillard !

« Monsieur, Anthony, Monsieur. Évènement en cours sur la terrasse Sud, anciennement Piste d'Atterrissage, Monsieur. »

Oui, bon, Bébé Jarvis n'était pas encore tout à fait au point. Bien qu'il ait gardé les principales fonctionnalités de Jarvis, il semblerait que certaines mises à jour entrent en conflit avec le code primitif. Cela avait du être corrigé automatiquement par Jarvis au fur et à mesure que Tony le modifiait, mais pour l'instant Bébé Jarvis parlait comme un elfe de maison dans Harry Potter. Du moment qu'on pouvait le comprendre il aurait bien le temps de se pencher là-dessus plus tard. Là il avait un possible intrus dans sa maison !

« Qu'est-ce que c'est Jarvis ? Donnes moi les infos entières ! »

Il avait déjà enfilé ses bracelets et s'avançait vers la terrasse Sud quand Bébé Jarvis reprit.

« Signature énergétique semblable au Bifröst, Monsieur. Compression de l'atmosphère, Monsieur. Variation rapide de température, Monsieur. Détection d'un corps chaud anthropomorphe, Monsieur. »

Tous ces "Monsieur" lui avaient fait mal à la tête. Finalement, peut-être qu'il devrait vraiment se pencher sur le petit problème d'élocution de Bébé Jarvis. En attendant il avait plus grave, et plus important : un putain d'Asgardien venait de ruiner le dallage de sa magnifique terrasse ! Pire encore, l'Asgardien en question ressemblait plus à un vieux tas d'os et de chair sanguinolente qu'à une de ces armoires à glace dont Thor était le parfait représentant.

Alors qu'il s'approchait pour savoir le pourquoi du comment, il s'arrêta brusquement, manquant de peu faire tomber Bruce qui avançait juste derrière lui. De toutes les créatures qui peuplaient l'univers, il fallait que ça tombe sur lui. Un invité surprise, en pleine nuit, ça ne pouvait être que Rodolphe, évidemment.

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À suivre...

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[1142 mots] Premier jet.

Errants Du CocyteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant