━ 𝑐𝘩𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑖𝑥.

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「« 𝔠𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 𝔰𝔦𝔵, 𝔞𝔲𝔯𝔬𝔯𝔢𝔰 𝔭𝔬𝔩𝔞𝔦𝔯𝔢𝔰. »」

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▸𝐋𝐚 𝐒𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞, 𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐮𝐧𝐞 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐋𝐞𝐰𝐢𝐬.

   Lana était apparue dans une petite colline à la végétation morte et s'était immédiatement éloignée pour la seule raison que cet endroit ne lui plaisait guère. Il faisait sombre et l'atmosphère y était pesante. Pour une raison qui lui échappait, la jeune brune ne souhaitait pas se dissimuler dans l'ombre et elle avait longuement cherché un endroit pleinement lumineux. Finalement, elle dût se faire à l'idée qu'elle n'en trouverait pas. Après tout, il n'y avait rien de bien intéressant, à part la colline et un lac, dont les reflets semblaient briller.

   Toutes verdures environnantes semblaient avoir disparues depuis longtemps déjà. Et cela ne fit qu'accentuer son mal-être.

   La brunette eut rapidement l'impression d'être enfermée, d'être piégée dans un espace clos sans même en savoir les limitations. Elle n'en fut pas rassurée. Elle n'avait jamais été claustrophobe, elle avait juste la constante impression d'être observée et de ne pas pouvoir fuir. De plus, il ne semblait pas y avoir de barrières ou de limites marquées et c'est ce qui devait l'effrayer le plus: qu'est-ce qui lui assurait qu'elle ne franchirait pas les limites et qu'elles en seront les conséquences ?

   Malgré tout, ce rêve ne ressemblait pas à un cauchemar, il ressemblait juste à un rêve vide. Comme ceux que l'on fait lorsque l'on est trop fatigué pour être créatif, ou encore, comme ceux où l'on marche simplement, sans jamais s'arrêter, sans réel but. Ce rêve vide de sens allait certainement être long et ennuyant. Cependant, il devait tout de même être nécessaire: c'est lorsque le temps s'allonge lentement que les questions nous paraissent les plus évidentes.

   Elle s'abandonna alors à l'idée de simplement s'avancer vers l'unique autre objet du décor: le lac. 

   Lorsqu'elle s'avança vers l'étendue d'eau dont la profondeur était trompeuse, elle aperçue d'énormes racines qui y plongeaient et qui couvraient le terrain sec. En s'approchant plus encore, elle fut surprise de voir que ces dernières n'étaient pas mortes. Au contraire, elles semblaient faire offices de terres pour les fleurs qui les recouvraient. Lana ne comprenait pas vraiment d'où venaient ces racines ; il n'y avait pas d'arbres autour. Tout en notant dans un coin de son cerveau cette information, la brunette remarqua qu'elles s'éminçaient lorsqu'elles s'éloignaient du lac. Elle se pencha donc, accroupie, pour voir le fond de ce dernier.

   Son eau était d'un vert menthe éclatant et laissait passer les regards sans jamais se flouter. Ce lac brillait, comme si des milliers de lucioles s'étaient aventurées au plus profond de ses eaux. Il paraissait vivre, comme si on le protégeait de la pourriture. Comme un cerveau dont les souvenirs n'avaient pas été arrachés. Comme un corps possédant un cœur qui bat encore. Ce cœur-là, il lui semblait bien que ce soit le détenteur de ces racines fleuries et c'est seulement lorsqu'elle fut proche qu'elle put enfin l'apercevoir.

   Un grand frêne immergé, toujours vert. 

   Son regard brun passionné quitta avec regret ce dernier lorsqu'une couleuvre sortit de sous une écorces de l'arbre. Il s'approcha ensuite lentement du bord où elle s'était installée, comme s'il appréhendait une réaction brutale. Après une courte hésitation, elle plongea finalement les doigts longs et fins de sa main gauche dans les eaux claires, caressant du bout de son annulaire l'épiderme écailleuse de l'adorable animal. 

𝖆𝖚𝖗𝖔𝖗𝖊𝖘 𝖕𝖔𝖑𝖆𝖎𝖗𝖊𝖘. » ᵐᵃʳᵛᵉˡOù les histoires vivent. Découvrez maintenant