Derrière les masques

Chapitre 13 : Explosion

—Tu es certaine de vouloir faire ça ?

Je levai les yeux au ciel face à la question de Ga-Eul. Je n'étais pas venue au repas de famille pour passer le temps. Ma cousine pouvait m'aider à progresser plus vite, il fallait que j'en profite tant que je la voyais. L'idée de demander Jungkook m'horripilait. De toute façon, il m'avait fait comprendre que son aide était terminée.

—Oui, pour la énième fois.

—Je vais voir tout, précisa-t-elle.

Elle me répétait les mêmes phrases depuis bien dix minutes, tandis que nous étions assises en tailleur dans l'herbe. Le soleil nous réchauffait et la petite brise qui soufflait était agréable. C'était un temps merveilleux. Je serrai les dents une seconde, pensant à Suni. Que voyait-elle, là-bas ?

—Mi-Ra ?

Je redescendis sur terre et hochai la tête. Je savais que Ga-Eul verrait tout, et j'étais égoïste de lui imposer ça. Je n'aurais pas dû impliquer une enfant de cinq ans (presque six), c'était mal. Cependant, il me fallait protéger mon esprit des Jeon. Je refusais qu'ils puissent s'emparer de ma vie.

—Très bien, puisque tu changeras pas d'avis. Donne-moi tes mains.

Je m'exécutai, ce qui me renvoya quatre jours auparavant. Jungkook n'était pas revenu en classe. Où avait-il encore disparu ?

Ga-Eul grogna, sans doute face à ce souvenir et je souris. Elle détestait le membre des Jeon, de façon encore plus flagrante que moi.

—C'est pas drôle, asséna-t-elle.

Je souris avant de passer aux choses sérieuses. Ma sphère apparut, tout comme les sapins d'hiver, et l'entraînement débuta. Ma cousine s'exaspéra après trois minutes.

—Chaque fois que je brise ta défense, je le revois souriant au café.

—C'est perturbant, hein ? lui retournai-je.

Ga-Eul me lâcha alors et planta son regard dans le mien. Elle semblait prête à lâcher une bombe. Ce qu'elle fit en un sens.

—Ne tombe pas amoureuse de lui.

—Pardon ?

—Tu n'étais pas curieuse avant, il a raison. Et...

—Vas-y, qu'est-ce que tu as vu dans mes souvenirs ?

—Tu as été troublée par son contact.

—Je...

—Pas la peine de nier, tu t'en es pas aperçue. Moi si. Mi-Ra, les Jeon sont mauvais.

« Pas Jungkook. » eus-je envie de répliquer, avant de me rétracter. Ga-Eul avait raison : quelque chose changeait, et nous n'aimions pas cela.

—Tu as vu des choses ? questionnai-je.

—Oui et non. Dans les souvenirs lointains de certains enfants, il y a... des cris et des menaces.

Je hochai la tête. Cela expliquait l'avertissement de M. Nam.

Je repris l'entraînement jusqu'à ce que ma cousine en ait assez.

—C'est dur ? me demanda-t-elle.

—Tu devrais essayer aussi. Les Jeon pourraient t'utiliser pour m'atteindre.

—Ils supporteraient pas mon don.

—Ils...

—Fais-moi confiance, Mi-Ra. Les Jeon, même s'ils sont balèzes, s'évanouiraient.

Je hochai la tête, peu rassurée. Je me levai ensuite rejoindre le salon. Je n'y entrai pas, car le sujet de conversation était Jungkook.