Regrets

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Peut être que tu ne liras jamais ceci, peut être que la vie continuera, comme elle l'a toujours fait: silencieuse, s'enivrant de nos regrets, se délectant de nos erreurs.
Cela fait un moment que je devais te l'annoncer à vrai dire, que ce secret pèse sur moi, un moment que je ne me sentirai plus jamais sincère envers toi, un moment que je devais extérioriser mes pensées, me défaire de ce souvenir qui me hante. Avouer. Pleurer. Se déconstruire pour ensuite se reconstruire, plus consciente de la nature humaine. Apprendre, expérimenter, échouer face à ses pulsions. Tellement de nouvelles notions que nous devons maitriser en si peu de temps... pendant que nos pensées divaguent, franchissent même l'Inconnu et nous font souvent basculer du mauvais côté.
Je suis désolée: ces trois mots semblent assez dénués de sens compte tenu de la gravité de la situation.
Je suis sincèrement désolée et je n'arrive plus à croiser ton regard sans me sentir coupable. J'aurai tellement aimé que tu le découvres par toi-même, je n'aurai alors plus rien à te cacher.
J'ai cette aigreur à l'estomac, cette haine envers moi-même qui ne cesse de s'amplifier.
J'ai aimé. J'ai découvert la passion, une passion si forte qu'elle m'a menée jusqu'au paroxysme de la folie. J'ai été crédule en me persuadant que ces prémices d'amour égaré étaient réciproques.
En l'espace d'une simple semaine, je ne reconnaissais plus. Mes pensées s'envolaient vers l'absurde, je ne me sentais vivante que lorsque je pensais à lui.
À l'instant où je t'écris cette lettre, j'aimerai tellement faire comme si de rien n'était. Comme si sa bouche n'avait pas frôlé la mienne, alors que tu étais seulement de l'autre côté de la porte. Toi, qui passais des nuits à me parler de lui, à m'avouer que tu l'aimais depuis des mois. Toi, que j'ai réconfortée, que j'ai pris dans mes bras, que j'ai rassuré.
Toi, qui me faisais passer avant tout, mais moi pas...
J'ai préféré un désir éphémère, quelques paroles en l'air, quelques étreintes hasardeuses, quelques regards, quelques sourires...
Un tout autre désir embaumait la pièce, celui qui paralyse, qui rend inconscient. Une pièce où l'oubli de soi primait sur les relations humaines.
Un désir si fort que lorsqu'il approcha sa main de ma taille, plus rien ne comptait à mes yeux.
Je pense toujours à ma main pianotant l, traversant son ventre, et découvrant l'apanage érotique de l'homme.
Même si tu étais à quelques mètres de moi, tu ne t'es rendue compte de rien...
« Certes, les secrets ne sont enfouis qu'au fond de nos coeurs. Mais les regrets deviennent les partisans de nos douleurs »

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Ce texte est une mise à nue, ces derniers temps je ne montrais que quelques extraits sur wattpad, parce que c'était trop dur à partager ou à avouer. Merci beaucoup pour les 10k vues

ÉphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant